Alors qu'une mobilisation nationale contre les violences conjugales est déclarée, le ministère de la Culture s'investit dans la sensibilisation de tous ses publics au sujet des violences et harcèlements sexuels et sexistes.

La secrétaire d’État chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations a annoncé, dimanche dernier, l’organisation en septembre prochain d’un « Grenelle des violences conjugales ». Cette première nationale réunira ministres et services publics, acteur·trice·s de terrain, associations et familles de victimes, afin d’élaborer ensemble des mesures efficaces pour lutter contre ces violences dont une femme sur dix est victime en France[1]. L’événement aura lieu le 3/9/19, en écho au 3919, le numéro national d’écoute téléphonique et d’orientation à destination des femmes victimes de violences, « Violences Femmes Info ».

Si elles n’ont pas lieu dans l’environnement professionnel, les violences conjugales peuvent parfois y être repérées. Nous devons tous et toutes apprendre à voir les signes qui trahissent les difficultés qu’un·e collègue ou un·e ami·e peuvent traverser sans oser en parler à quiconque ou sans savoir même les mettre en mots. Au devoir moral d’aider son prochain et au devoir citoyen d’alerter les autorités en cas de violences, s’ajoute le devoir de tout fonctionnaire de rapporter crimes et délits au procureur de la République[2]. Mais pour détecter les symptômes de violences, et pour savoir comment réagir à ces faits graves et troublants, il faut y être formé·e.

Le ministère de la Culture met en place un plan pluriannuel de formation à la prévention et à la lutte contre les violences et harcèlements sexuels et sexistes. Cet objectif ambitieux mais nécessaire correspond aux objectifs de la campagne de sensibilisation engagée par la secrétaire d’État : à la fois s’adresser aux victimes et aux victimes potentielles pour les rassurer, les protéger et les secourir ; rappeler la loi aux responsables et aux complices des agressions ; et sensibiliser les témoins.

À cet effet, le Ministère est partie prenante d’un marché interministériel de formation. À partir de l’automne 2019, les sociétés EGAE et Accordia-AVFT formeront sur ces sujets l’ensemble des personnels du Ministère et de ses établissements, ainsi que l’intégralité de la population étudiante des écoles de l’enseignement supérieur Culture. D’ici quatre ans, tous les publics auront suivi cette formation (direction, encadrement, personnels en charge des ressources humaines, personnel enseignant et équipes pédagogiques, acteur·trice·s de la prévention, représentant·e·s du personnel…). Le Ministère dans son ensemble sera par conséquent mieux armé face aux violences et harcèlements sexuels et sexistes, prioritairement dans les contextes d’occurrence professionnels, mais aussi au-delà.

[1] Enquête ENVEFF 2001.

[2] Article 40 du code de procédure pénale.