Jean-Bernard Mathon, directeur du Centre de conservation et de restauration du patrimoine du Conseil général des Pyrénées-Orientales, conservateur des antiquités et objets d’art des Pyrénées-Orientales
Conservateur-restaurateur de peintures de formation, Jean-Bernard Mathon dirige le Centre de conservation et de restauration du Conseil général des Pyrénées-Orientales depuis 1989 et est conservateur des antiquités et objets d'art du département depuis 2008.
Il a initié et mis en place, en collaboration avec la DRAC Languedoc-Roussillon, à partir de 2002, le Plan-Objet 66. Il a développé ou participe à plusieurs projets interdisciplinaires dans l'espace catalan et méditerranéen portant sur l'étude et la restauration des décors (ou monuments) de la Semaine sainte, de la peinture de la Renaissance en Catalogne, des Vierges médiévales catalanes, des arts picturaux XIIe-XIVe s. en Roussillon.
Il organise chaque année des expositions sur le patrimoine mobilier restauré.
Le Conseil général des Pyrénées-Orientales est doté depuis 25 ans d'un Centre de conservation et de restauration du patrimoine (CCRP) qui assure 3 missions : le Plan-Objet 66, la restauration d'œuvres d'art, la conservation et la valorisation du patrimoine maritime. Parallèlement, il porte des projets d'étude pluridisciplinaires et organise des expositions.
Le Plan-Objet 66 a été mis en place en 2002 dans le cadre d'un partenariat entre le Conseil général des Pyrénées-Orientales et la DRAC. Le département des Pyrénées-Orientales recèle un très riche patrimoine mobilier religieux dans un état de conservation préoccupant. Le Plan-Objet est une réponse globale et structurée à plusieurs difficultés : dispersion de la documentation, méconnaissance du mobilier et de son état, absence de politique de conservation et de cohérence entre les acteurs. Mis en œuvre par le CCRP, il avait pour objectif de réaliser en un court laps de temps (de 5 à 10 ans) la conservation pérenne de tout le mobilier religieux du département, pour ensuite s'attacher à des opérations de restauration. Il vise à réaliser dans un même mouvement l'inventaire et l'évaluation sanitaire des édifices et des objets accompagnés de préconisations, la réalisation des traitements de conservation curative et de prestations de conservation préventive, en associant étroitement les communes propriétaires et tous les acteurs bénévoles. Il s'accompagne d'actions de valorisation et de formation des bénévoles à l'entretien courant du mobilier.
Il se déroule en 3 phases :
1/ Recensement et évaluation sanitaire réalisés par les chargés d'inventaire et les restaurateurs du CCRP, sauf diagnostic sanitaire des édifices effectués par un architecte libéral.
2/ Interventions de conservation curative et préventive in situ par des restaurateurs libéraux de diverses spécialités, accompagnées d'études préalables pour les objets nécessitant une restauration. 3/ Formation des bénévoles, opérations de valorisation, suivi de la conservation dans le temps.
Une base de données a été mise au point par la DRAC, à la conception de laquelle ont été associés conservateurs, restaurateurs, Architecte des Bâtiments de France et Conservateurs des Antiquités et Objets d'Art de la région ; elle permet la saisie de toutes les informations sur les immeubles et objets et sert d'outil de gestion pour le Plan-Objet.
Les opérations réalisées dans le cadre du Plan-Objet 66 sont gratuites pour les communes, financées par le Conseil général avec l'aide de subventions de la DRAC et de la Région. Á ce jour environ 30 % des communes ont bénéficié de ce programme. Plus de 12 000 objets ont été inventoriés et diagnostiqués, 4 600 traités en conservation, 1,5 million d'euros mobilisés, sans compter le personnel et les moyens techniques du CCRP. Par rapport à l'objectif initial nous sommes encore loin du compte. Les protocoles et leur mise en œuvre sont efficients, mais les moyens financiers mobilisés encore largement insuffisants.