Gaël de Guichen est ingénieur chimiste de l’École polytechnique de Lausanne. Après avoir été sur place responsable scientifique de la grotte de Lascaux de 1968 à 1969, il a fait tout le reste de sa carrière à l’ICCROM. Il en est aujourd’hui conseiller du directeur général. Il a lancé une réflexion et des cours sur la conservation préventive dès 1975. Depuis 1990, il a intégré le rôle du public dans cette réflexion.
Roberto Nardi est archéologue de l’université La Sapienza et diplômé de l’Instituto centrale per il restauro. Il a créé en 1982 le « Centro di conservazione, Roma » avec lequel il organisera des chantiers importants de conservation-restauration et de formation sur des sites archéologiques, des monuments, des musées parmi lesquels le monastère Sainte-Catherine en Égypte, Zeugma en Turquie, Massada en Israël, la madrassa Amiriya au Yémen, l’Arc de Septime-Sévère sur le Forum romain, le Musée du Capitole. Depuis 1985, dans chacune de ces interventions, le public est informé et associé activement à la marche des travaux.
Résumé de l'intervention :
La conservation-restauration n’est pas un objectif en soi mais n’est qu’un instrument afin d’assurer la transmission des éléments du patrimoine mobilier et immobilier et ainsi permettre aux professionnels et aux visiteurs présents et futurs de mieux saisir le(s) message(s) que ce patrimoine détient. La responsabilité de la conservation-restauration ne repose pas sur les seuls professionnels mais aussi sur le public qui est le bénéficiaire de ce patrimoine. Mais quels publics voulons-nous toucher? Ces publics sont-ils conscients de cette responsabilité ? Le public est-il informé de la fragilité du patrimoine ? Quel message passer au public ? Devons-nous nous contenter de panneaux d’interdiction parfois menaçants ? Utilisons-nous au mieux le matériel gratuit mis à la disposition des visiteurs ? Ne pouvons-nous pas aller plus loin que cette information passive et engager activement au moins les visiteurs qui, par leur présence, marquent leur intérêt pour le patrimoine ? Comment faire passer le public de « bénéficiaire et prédateur » à « bénéficiaire et protecteur » ? Peut-on envisager de faire des circuits et/ou des campagnes d’information adressées au public ? Qui peut contribuer à ces campagnes ? Les enseignants et les guides transmettent-ils le message de la « fragilité du patrimoine » aux groupes auxquels ils s’adressent ? Le souhaitent-ils et si oui, quelles informations leur fournit-on ? Une chance exceptionnelle de sensibiliser le public se présente quand une intervention doit être exécutée sur un monument, un site archéologique, une statue ou une mosaïque. Est-ce possible et souhaitable? Les conservateurs et les conservateurs-restaurateurs ont-ils la formation pour collaborer à un tel projet ? Le veulent-ils ? Si, à cette occasion le visiteur est témoin privilégié de l’intervention, en comprend-il les risques et les bénéfices ? Comment concevoir et réussir une telle intervention face aux visiteurs ? Quel impact sur le coût, l’organisation, le calendrier de l’intervention ?
Orientation bibliographique :
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