La semaine de l’architecture et du patrimoine 2013, organisée par l’Ecole nationale supérieure d’architecture de Nancy, s’est tenue du 30 septembre au 5 octobre 2013, en partenariat avec la ville de Charleville-Mézières.
Cinq sites de Charleville-Mézières, à forts enjeux patrimoniaux, ont été retenus afin de confronter les étudiants, en 3e année d'architecture, aux enjeux et aux problématiques liés au patrimoine et à sa réutilisation.
Pour guider ces futurs professionnels tout au long de cette semaine : trois architectes des bâtiments de France - chefs des Unités territoriales de la DRAC Champagne-Ardenne (J.-P. Lemeunier, STAP 10 ; V. Thevenin, STAP 51 et H. Corset, chef du STAP des Ardennes jusqu’à l’été 2013), ainsi qu'une architecte du patrimoine (C. Hubert, agence H2O, Paris).
La restitution des travaux a eu lieu le samedi 5 octobre à Nancy, en présence d’un jury de professeurs et de professionnels, ainsi que des représentants de la ville (M. Stevenin, adjoint à l’urbanisme; M. Fleury, architecte à la ville; M. Colinet, association « la Macérienne »).

Le site de l’usine Deville
Situé à proximité du centre-ville, aujourd’hui partiellement inutilisé, et en lien direct avec la Meuse, ce site qui n'est pas un patrimoine monumental, présente un bâti reflétant le déclin industriel du département.
Les différentes hypothèses explorées par les étudiants concernent des programmes mixtes (campus étudiants, espace culturel...). Une partie des halles de stockage, de moins belle facture disparaît, afin de recréer de l’espace public.

Le site de la porte de Bourgogne
Ce site permettait d'axer la réflexion sur l'appropriation de l’espace public et la mise en valeur d’un élément fort du patrimoine de Mézières (anciennes fortifications).
Les différents projets abordaient le lien avec la Meuse en contrebas, ainsi qu’avec l’espace public jouxtant le pôle administratif de la ville (préfecture, hôtel de ville, palais de justice, hôtel du département, archives départementales) avec une forte problématique liée au stationnement.
Les élus et représentants de la ville, présents à la restitution, semblaient très intéressés par l’analyse et les hypothèses proposées par les étudiants pour ce site, qui fait l'objet d’une opération PNRQAD (programme national pour la requalification des quartiers anciens dégradés).

La macérienne (MHI 31.12.2012)
Il s'agit là aussi d'un important témoignage du passé industriel de la ville.
Le projet d’une SMAC (scène de musiques actuelles), actuellement en phase de concours architectural, n’a que très peu été remis en cause dans les projets présentés par les étudiants. La réflexion portait sur un pôle à dominante culturelle (regroupant STAP, CAUE, ateliers d’artistes, …) et modulable, étant donnée la structure des différents bâtiments du site. Les étudiants semblaient sur la retenue face à la problématique «monument historique», l'inscription d'une partie des bâtiments au titre des monuments historiques posant en effet la question du « faire avec ».

La basilique (MHC 18.10.1910)
L’espace encadrant la basilique pose la double problématique du traitement de l’espace public (parvis, venelles, …) et de la reconstitution de fronts bâtis, dans un site présentant de nombreuses dents creuses.
Certains scenarii montraient la nécessité de créer un espace modulable, en lien avec les différents usages de la place (temporalité modifiant les occupations du site, sortie d’école, journée, soirée…). Les représentants de la ville ont été particulièrement sensibles aux propositions claires et facilement applicables des étudiants. Les enseignants ont également évoqué une articulation avec l’art comme accompagnant de l’espace public.

L’hôtel de ville
L'hôtel de ville, ainsi que l’espace public lui faisant face, est sans doute l'un des sujets les plus complexes, du fait d’une place dédiée uniquement au stationnement, dans un site situé à proximité de la Meuse, mais qui dialogue pas avec, et de plus encadré par un bâti «monumental» (hôtel de ville et immeuble d’habitation utilisant le même registre architectural). Les propositions visaient à transformer cette place en espace de représentation (parvis), véritable porte de la ville, avec différentes séquences partant du fleuve, vers une zone plus urbaine.
La question de l’échelle de la ville (environ 50 000 habitants) se pose cependant, avec la difficulté du compromis entre des espaces destinés aux piétons et la nécessité de ne pas nier l’importance de la voiture pour les usagers.

L’ensemble des travaux réalisés pendant cette semaine «architecture et patrimoine» fera l’objet d’une publication réalisée par l’école nationale supérieure d’architecture de Nancy permettant aux maîtres d’ouvrages d’avoir à disposition des pistes de réflexions variées sur ces différents espaces au cœur des discussions pour l’évolution de cette ville.