Historique du service
Petit aperçu historique
Dotée d’une législation sur les épaves maritimes dont les principes, fondés sur le droit romain, ont été définitivement consolidés par des ordonnances promulguées sous François Ier, en 1543, puis par Colbert, en 1681, la France a été le premier pays à se structurer en matière de protection du patrimoine immergé.
En créant, dès 1966, la Direction des recherches archéologiques sous-marines, André Malraux a définitivement acté la naissance de cette discipline scientifique jusqu'alors balbutiante.
Devenu Département des recherches archéologiques sous-marines en 1991 et basé jusqu’au 20 décembre 2008 au Fort Saint-Jean à Marseille, ce service a connu une évolution majeure le 4 janvier 1996 en fusionnant avec le Centre national de la recherche archéologique subaquatique (CNRAS). Celui-ci avait été créé le 23 janvier 1980 à Annecy pour assurer la gestion du patrimoine culturel des eaux intérieures (lacs, fleuves, rivières, grottes ennoyées, résurgences karstiques...).
Avec le DRASSM, implanté depuis 2009 sur le port de l’Estaque à Marseille, la France reste aujourd'hui encore l’un des très rares pays à disposer d’un service doté d’un personnel spécialisé apte à gérer administrativement et scientifiquement les biens culturels gisant sous les eaux.
Si en 1966, l'on recensait moins d’une cinquantaine de biens culturels ou épaves dans les eaux françaises, on estime aujourd’hui leur nombre à près de 20 000 dans les eaux métropolitaines et proche sans doute de 150 000 à 200 000 dans les limites de la Zone économique exclusive (ZEE) française.
Les sites étudiés ces dernières décennies sont extrêmement variés : les archéologues intervenant en milieu submergé ont ainsi perfectionné leurs techniques dans le cadre de la fouille d’épaves localisées tant en mer que dans les lacs ou les rivières, mais aussi lors d'études conduites sur des sites autrefois terrestres aujourd’hui submergés (cf. la nécropole gallo-romaine du golfe de Fos ou la grotte Cosquer ornée de peintures pariétales datées de -28 000 ans découverte en rade de Marseille...).
La mer, considérée dès 1928, par Salomon Reinach, comme le plus grand musée du monde, recèle une infinie variété de biens culturels qui témoignent souvent de manière exemplaire de l’évolution des civilisations et de leurs échanges mutuels.