Patrimoine 20e

Une étude a été menée, en 2009, par Romain Grimaud à la DRAC des Pays de la Loire, dans le cadre d'une convention Préfecture-Université de Nantes.

Ce projet est né d'un double constat : une urbanisation importante des communes du littoral et une baisse, depuis le milieu des années 90, de la fréquentation des colonies de vacances . En effet, depuis 2005, seulement 10% de la population enfantine « part en colo ».
Le repérage du patrimoine des colonies de vacances du littoral de Vendée et de Loire-Atlantique a permis de repérer 232 sites, situés pour la plupart à proximité du rivage.
Ce patrimoine est représentatif des différentes périodes de l'histoire des colonies de vacances.
Par exemple, le sanatorium de Pen Bron est fondé en 1887 à une époque où l'on assigne aux colonies de vacances une vocation hygiéniste.
Dans l'entre deux guerres et surtout avec l'arrivée du Front populaire on constate un essor important des colonies de vacances, avec majoritairement un réemploi d'hôtels, d'établissements scolaires ou d'établissements religieux.
L'âge d'or des « colos », auxquelles on assigne alors une finalité éducative et pédagogique, se situe entre 1945 et 1965. L'aide de l'Etat est alors importante, sous forme d'aides financière, ou de concession d'une partie du domaine publique, notamment en forêt domaniale, comme à Saint-Hilaire-de-Riez où s'implante dans la forêt de nombreuses colonies de vacances de municipalités communistes de la banlieue parisienne.
La moitié des colonies de vacances repérées sont édifiées durant cette période. Les comités d'entreprise jouent alors un rôle important dans ce développement : par exemple le CE des PTT possède des colonies de vacances à Piriac, Saint-Hilaire-de-Riez et Brétignolles-sur-Mer.
Puis, à partir des années 60 un déclin s'amorce en, raison de plusieurs facteurs : multiplication des centres aérés dans les municipalités, augmentation du coût par les activités proposées (société des loisirs), diminution des aides publiques .
Aujourd'hui, un tiers des colonies de vacances ont été détruites et un tiers réemployées, soit en villages vacances comme à "Ker Juliette" sur la commune de Pornichet, soit en campings. Toutefois de nombreux édifices sont encore en place et certains toujours en activité (40%).
L'étude, qui apporte un regard nouveau sur ce patrimoine, permettra, le cas échéant, de proposer une labellisation de certains ensembles au titre du "Patrimoine du XXe siècle".