Dans le cadre de la préparation à la restauration de la nef de la cathédrale de Toulouse, les services de la Drac ont mis en place une prospection géophysique de ses sols et des prises de vues aériennes par drone.

Cathédrale de Toulouse

La cathédrale Saint-Étienne de Toulouse, édifice protégé au titre des monuments historique en 1862 et propriété de l’État, se compose de deux parties principales, distinctes et désaxées :

  • la nef, dite "raymondine" du fait de son attribution au comte de Toulouse Raymond VI (vers 1210-1215), est édifiée au début du XIIIe siècle sur des fondations romanes remontant à la fin du XIe siècle. Elle présente la première manifestation de l'architecture gothique dite méridionale : large vaisseau unique, percements réduits, esthétique sévère ;
  • le chœur, entrepris à partir de 1275 et destiné à remplacer l'édifice précédent dont il double la largeur, exprime au contraire tous les raffinements de l'art gothique rayonnant, influencé par l'architecture du domaine royal : nef à trois vaisseaux, nombreuses absidioles, etc. Les tourments du XIVe siècle et le démembrement du diocèse interdisent l'achèvement de ce projet d'ampleur. Les deux tronçons de cathédrale sont réunis, après l’incendie dévastateur de 1609, par une ébauche de transept, qui sera lui-même en partie reconstruit au début du XXe siècle.

Restauration de la nef raymondine

Nef raymondine

Une campagne de restauration de la nef raymondine, qui n'a pas connu de travaux d'ampleur depuis la première moitié du XIXe siècle, est envisagée sur cinq années budgétaires (2019 à 2023) pour un montant total de 3,7 millions d’euros. Le projet prévoit la restauration des charpentes, du clos et du couvert, le traitement des parements intérieurs (mise au jour du décor de faux joint), le renouvellement des sols usés, la reprise des vitraux et la réouverture de l'arcature sous la rose. L'ensemble sera accompagné d'un projet d'accrochage et de valorisation des toiles présentes dans l'édifice.

Prospection géophysique des sols

Passage du géoradar sur les repères

L’étude de diagnostic réalisée par de Jean-Louis Rebière, architecte en chef des Monuments historiques, a montré la nécessité de procéder à la restauration générale des sols, endommagés à plus de 80 %.

La préparation de cette intervention a été l'occasion de réaliser une campagne de recherches archéologiques préalable dont l'objectif est de pouvoir :

  • documenter l'information archéologique de cet édifice exceptionnel mais finalement peu étudié ;
  • identifier les vestiges hypothétiques de la cathédrale romane, voire des substructions antiques ;
  • localiser les sépultures ;
  • renouveler la datation de la nef raymondine.
Envol du drone

Confiée à Hadès, opérateur en archéologie, la première tranche de cette campagne a consisté, parallèlement à l'étude documentaire, à réaliser une prospection géophysique dans l’objectif de localiser avec précision la présence de vestiges. Des prises de vues aériennes, grâce à un drone, ont complété cette tranche réalisée les 16 et 17 mai 2019.

La seconde tranche prévoit, en fonction des résultats de la prospection, de réaliser les fouilles archéologiques qui pourraient être rendues nécessaires par le projet. Une datation par thermoluminescence de certaines maçonneries complétera cette tranche.

L'ensemble de l'opération de recherches archéologiques (tranches 1 et 2) s'élève à 67 980 euros.

Les résultats de cette prospection feront prochainement l’objet d’une information complémentaire.