36e édition des Journées européennes du patrimoine

À l’occasion des 60 ans du ministère de la Culture, Franck Riester, a souhaité mettre à l'honneur "Le patrimoine des arts et divertissements". "Théâtres antiques et amphithéâtres romains, salles et lieux de spectacles dédiés à l’art théâtral, lyrique, musical, cinématographique, à la danse ou aux arts du cirque…, pratiques festives (fêtes foraines, carnavals, processions, défilés…), jeux traditionnels ou encore lieux accueillant les pratiques physiques (hippodromes, piscines, stades et ensembles sportifs…) "c’est tout un pan de notre patrimoine qui se dévoilera pour le plus grand plaisir des visiteur".

"12 millions de visiteurs sont attendus pour cette grande manifestation populaire. Le vendredi 20 septembre est réservé aux scolaires sur l’ensemble du territoire national. A cette occasion, Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Éducation nationale et de la Jeunesse, et Franck Riester, ministre de la Culture, créent une journée du patrimoine destiné aux élèves, intitulée "Levez les yeux ! Le patrimoine en met plein la vue". Cette journée figure comme de nouveaux rendez-vous pour l’éducation artistique et culturelle. Elle prend appui et généralise les initiatives et opérations déjà existantes comme "Les Enfants du patrimoine".

une exposition exceptionnelle pour un monument exceptionnel

Le ministère de la Culture propose, au sein de ses murs, une exposition Revoir Notre-Dame de Paris où seront présentés des éléments originaux provenant de la flèche de la cathédrale Notre-Dame de Paris : le coq, retrouvé dans les décombres après l’incendie du 15 avril 2019, deux statues des symboles des évangélistes et la tête de l’architecte Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc en Saint Thomas déposés pour restauration.

Ces œuvres seront accompagnées de documents provenant des archives des monuments historiques et des archives photographiques, conservés à la Médiathèque de l’architecture et du patrimoine (MAP). Le relevé manuel de la charpente, réalisé par deux architectes du patrimoine avec l’aide de compagnons du devoir en 2016, complètera la documentation rassemblée...

Descente des seize statues de cuivre juchées à la base de la flèche de Notre-Dame de Paris le 11 avril 2019 © Jade Robin / Drac Île-de-France

Des théâtres antiques aux salles de music-halls

Du cadre offert par les théâtres antiques et les amphithéâtres romains aux salles et aux lieux de spectacles présents sur l’ensemble du territoire, dédiés à l’art théâtral, lyrique, musical, cinématographique, à la danse ou aux arts du cirque…, à travers leurs édifices, leurs pratiques performatives et leurs usages contemporains, les arts du spectacle sont un patrimoine vivant, à voir et revoir sous une lumière nouvelle. Ces Journées mettront aussi en exergue les pratiques festives (fête foraine, carnavals, processions, défilés…), ainsi que les jeux traditionnels et les pratiques physiques, accueillies par les hippodromes, les piscines, les stades et les ensembles sportifs notamment : tout un patrimoine culturel immatériel, d’une extraordinaire variété, sauvegardée et transmise aujourd’hui.
Comme en 2018, la manifestation s’élargira au vendredi 20 septembre sur l’ensemble du territoire national afin de favoriser l’accès au patrimoine des scolaires.

Trois questions à Laurent Roturier, Directeur régional des affaires culturelles d’Île-de-France

Comment se présentent ces Journées européennes du patrimoine en Ile-de-France ? Ce devrait être une très belle édition, avec plus de 1 500 sites inscrits avec près de 120 nouvelles participations.

C’est une forte progression du nombre d’inscriptions qui atteste du dynamisme de notre région. Lieux de pouvoir, édifices religieux, sites industriels, culturels ou universitaires, tous les patrimoines seront représentés lors de ces Journées.

Que nous recommandez-vous ?

La programmation est particulièrement riche et intéressante cette année encore. C’est pour toute l’équipe de la DRAC Île-de-France une grande satisfaction que cette présentation au public de l’art et de la culture sous toutes ses formes, ce qui est le cœur-même de nos missions.

Je vous invite à consulter ce programme et à sortir des sentiers battus en allant là où vous n’avez pas l’occasion d’aller. C’est bien là notre souhait, ouvrir grand les portes de nos patrimoines franciliens. Certaines institutions ne sont ouvertes au public qu’à cette occasion comme l’Institut de France par exemple ou plusieurs ministères. Le public est très intéressé chaque année par ces lieux inaccessibles habituellement. Plusieurs sites participeront pour la première fois à ces Journées avec en prime cette année, et je m’en réjouis, de magnifiques théâtres ou lieux dédiés au spectacle vivant, tels que le Théâtre de la Porte Saint-Martin ou le Cirque d’hiver.

Quel est le rôle de la DRAC Île-de- France en faveur du patrimoine ?

La DRAC protège dans le cadre de ses missions près de 4 000 édifices inscrits ou classés au titre des monuments historiques. La DRAC assure la maîtrise d’ouvrage de nombreux chantiers de restauration publics et privés et en assure le contrôle scientifique et technique. Elle signale à l’attention du public des patrimoines dignes d’intérêt par des labels : "Maison des Illustres", "Jardin remarquable" ou encore "Architecture contemporaine remarquable". Enfin, l’équipe de la DRAC est très engagée pour la restauration du patrimoine vernaculaire, mais aussi attentive aux lieux repérés "Patrimoine en péril" par la mission menée par Stéphane Bern.

Affiche des JEP © Playground - ministère de la Culture

En Île-de-France

Quatre anniversaires à Paris

Cette année, la Tour Eiffel célèbre ses 130 ans d’existence. Plus récents puisqu’ils fêtent leurs 30 ans en 2019, la Grande Arche de la Défense, l’Opéra Bastille et la Pyramide du Louvre n’en sont pas moins devenus, en trois décennies, des repères du patrimoine parisien.

La Dame de Fer attire chaque année plus de sept millions de visiteurs. La Tour Eiffel, vivement contestée lors de sa construction, Elle fête son 130^e anniversaire cette année. C'est à l'occasion de l'Exposition universelle de 1889, qui marque le centenaire de la Révolution française, qu'un grand concours - remporté par l'industriel Gustave Eiffel - est lancé.

Construite en deux ans, deux mois et cinq jours, celle qui s'appuie sur plus de 18 000 pièces de fer devient, dès lors, "le symbole d'une France qui rattrape sa puissance industrielle" (Bertrand Lemoine, architecte et historien).

© Anne Lainé, dr

La Grande Arche de la Défense, l’Opéra Bastille et la Pyramide du Louvre ont 30 ans

La Grande Arche de la Défense. Inaugurée le 26 août 1989, la Grande Arche de la Défense, haute de 110 mètres, revêt la forme d’un cube évidé en son centre, ce qui lui confère une impression de légèreté malgré les matières qui la constituent. Composée de béton, de verre et de marbre de Carrare (remplacé depuis par du granit), la Grande Arche, édifice labellisé "Architecture contemporaine remarquable", est aujourd’hui l'un des symboles de la Défense. Alignée tout à la fois sur le Louvre, les jardins des Tuileries, la place de la Concorde, les Champs-Élysées et l'Arc de Triomphe dont ses architectes Johan Otto von Spreckelsen, Erik Reitzel, Paul Andreu et Peter Rice se sont d’ailleurs inspirés, elle offre une vue exceptionnelle sur la capitale.

L'Opéra Bastille. Conçu par Carlos Ott, Roger Saubot et François Julien, l’Opéra Bastille s’inscrit dans le cadre des Grandes opérations d'architecture et d'urbanisme initiées par François Mitterrand. Ses 2 745 places assises en font l’une des plus importantes salles au monde en termes de capacité. Construit à l’endroit même où se tenait la gare de la Bastille - qui abandonna sa fonction de gare dès 1969 mais ne fut détruite qu’en 1984 -, l’Opéra Bastille qui a reçu le label « Architecture contemporaine remarquable », est pensé comme un lieu « moderne et populaire » destiné à désencombrer l’Opéra Garnier. Inauguré le 13 juillet 1989 pour les festivités du bicentenaire de la prise de la Bastille, l’Opéra Bastille constitue, avec le Palais Garnier, l’Opéra national de Paris, institution publique qui fête ses 350 ans cette année.

La Pyramide du Louvre. Composée de verre et de métal, la Pyramide du Louvre est l’œuvre de l’architecte Ieoh Ming Pei, décédé le 16 mai dernier. Commandée par François Mitterrand en 1983, qui souhaite faire du Louvre un « musée de masse », elle est inaugurée le 29 mars 1989. Construite au milieu de la cour Napoléon et recouverte de 603 losanges et de 70 triangles en verre feuilleté, celle qui fait, depuis sa construction, office d’entrée principale du musée du Louvre, est loin de faire l’unanimité lors de son dévoilement, il y a 30 ans. Aujourd’hui, elle est, pour la plupart, indissociable du musée du Louvre, preuve d’un pari réussi.

Ambassade de Suisse (Paris, 7e) - Ouverture exceptionnelle

Construite en 1704 par l’architecte Delamair, l’actuelle ambassade de Suisse était à l’origine constituée d’un rez-de-chaussée uniquement. En 1767, elle est rachetée, agrandie et aménagée par le baron Pierre-Victor de Besenval, gentilhomme suisse et Lieutenant Général des armées royales. Au décès de ce dernier, la bâtisse connaîtra plusieurs propriétaires, avant d’être finalement acquise en 1938 par la Confédération suisse, qui en fait son ambassade et la résidence de son ambassadeur en France. Lors des Journées européennes du patrimoine, l’hôtel de Besenval ouvrira exceptionnellement ses portes au public, après une vaste opération de rénovation et une restauration minutieuse des salons de réception. Les visiteurs pourront ainsi les découvrir, avec sa cour et son jardin, mais aussi sa somptueuse tapisserie des Gobelins illustrant le renouvellement de l’alliance entre la France et la Suisse dans la cathédrale de Notre-Dame le 18 novembre 1663. Ambassade de Suisse - Photo Cour © dr 

L’Institut de France

Créé en 1795, l’Institut de France a pour mission de proposer aux cinq Académies (française, sciences, beaux-arts, sciences morales et politiques) un cadre harmonieux pour travailler au perfectionnement des lettres, des sciences et des arts à titre non lucratif. L’Institut de France est abrité dans le Palais du quai de Conti et gère quatre bibliothèques. Il invitera le public à déambuler librement dans son Palais les 21 et 22 septembre, pour y admirer sa coupole, ses bibliothèques ou encore sa grande salle des séances. Ce week-end sera aussi l’opportunité pour les visiteurs de rencontrer des académiciens pour des dédicaces de leurs ouvrages. Institut de France © Gérard Blot - Institut de France

Centenaire du théâtre Mogador (Paris 9e) - Première participation

Le théâtre Mogador est l’une des plus grandes salles de spectacles parisiennes pouvant accueillir 1 600 personnes, dédiée à la comédie musicale dans le plus pur style de Broadway ou de Londres. Construit en 1913 et inauguré en 1919, Mogador se fait une spécialité de ballets et on y organise aussi des spectacles musicaux l’après midi, les "Thés Mogador". Dans les années 30, Mogador présente surtout des revues et des opérettes. Le théâtre est inscrit au titre des monuments historiques depuis 1990. Totalement rénové en 2006, il a retrouvé sa magnificence et ses dorures. Il célèbre cette année ses cent ans. Auditorium -Théâtre Mogador © Théâtre Mogador

Cirque d’hiver (Paris 11e) - Première participation

Plus ancien cirque au monde encore en activité, le Cirque d’hiver voit le jour le 11 décembre 1852 grâce au Duc de Morny, demi-frère du prince Louis- Napoléon, et à Jacques Hittorf, son architecte. L’édifice se dessine sur 42 mètres de diamètre, et compte 40 fenêtres réparties sur 20 pans formant un icosagone. En 1859, le cirque s’illumine grâce au "trapèze volant", tour inventé par Toulousain Léotard, dit "l’artiste volant". En 1934, les frères Bouglione reprennent la direction du Cirque. Pour la première fois, à l’occasion des Journées européennes du patrimoine, le Cirque d’hiver Bouglione proposera des visites guidées pour faire découvrir l’envers du décor. Cirque d'Hiver Bouglione © Dominique Secher

Institut Giacometti (Paris 14e) -  Première participation

L’Institut Giacometti est le lieu de référence pour l’œuvre de Giacometti consacré aux expositions, à la recherche et à la pédagogie. Situé au 5 rue Victor Schoelcher, quartier de Montparnasse où Giacometti a vécu et travaillé pendant toute sa carrière, il est installé dans l’ancien atelier de l’artiste-décorateur Paul Follot, un hôtel particulier classé de style Art Déco, dont les décors ont été préservés, restaurés et réaménagés. Institut Giacometti © Marc Domage

Des nouveaux rendez-vous pour l’éducation artistique et culturelle

Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Éducation nationale et de la Jeunesse, et Franck Riester, ministre de la Culture, créent une journée du patrimoine destinée aux élèves. Cette journée dont le mot d’ordre sera "Levez les yeux !" a lieu sur l’ensemble du territoire le vendredi 20 septembre 2019, veille des Journées européennes du patrimoine. Il est proposé aux professeurs de la maternelle à la Terminale, d’accompagner leurs élèves dans des lieux de patrimoine. Il peut s’agir du patrimoine de proximité (le bâtiment de l’école, l’église, le lavoir d’un village ou les rues et monuments d’une ville) ou de lieux remarquables comme les monuments historiques.

"Levez les yeux !" prend appui et généralise les initiatives et opérations déjà existantes, conçues et organisées par un grand nombre d’acteurs locaux et associatifs de défense du patrimoine et de valorisation de l'architecture, engagés de longue date dans des programmes de sensibilisation des jeunes : Les Enfants du patrimoine conduit par la Fédération nationale des Conseils d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement (FNCAUE), les actions des acteurs soutenus par le ministère de la Culture tels que le Réseau des maisons d’architecture (RMA), les Villes et pays d’art et d’histoire, Sites et cités remarquables de France, Vieilles maisons françaises, Demeure historique, Fédération Patrimoine-environnement, la Fondation Sauvegarde de l’art français, Rempart, CHAM (Chantiers histoire et architecture médiévales), la Fondation du patrimoine et la fédération des musées d’agriculture et du patrimoine rural (AFMA)… "Levez les yeux !" répond à l’objectif fixé par le Président de la République de faire bénéficier 100% d'élèves d'une éducation artistique et culturelle de qualité.