Mardi 21 décembre Roselyne Bachelot-Narquin, ministre de la Culture a visité la cathédrale Saint-Pierre de Beauvais à l’occasion d’une visite officielle.

Roselyne Bachelot-Narquin, ministre de la Culture a confirmé lors d’une visite officielle à Beauvais dans l’Oise le débloccage d’une enveloppe de 3,15 millions d’euros du "Plan de relance" pour effectuer d'importants travaux de restauration à la cathédrale Saint-Pierre de Beauvais.  Ce soutien du "Plan de relance" permettra de financer le démontage de l’étaiement des voutes ainsi que des travaux sur la croisée du transept et une mise en sécurité.

Une cathédrale aux dimensions hors normes

 

Classée au titre des monuments historiques sur la liste de 1840, la cathédrale Saint-Pierre de Beauvais est une des plus célèbres cathédrales gothiques d’Europe. Elle fut édifiée à partir de 1225 en deux grandes phases de construction, aux XIIIe (amorce de transept et chœur) et XVIe siècles (bras de transept et croisée).

Conçue sur des dimensions hors normes (48m sous voûtes intérieures), les sinistres structurels qu’elle a subis, en 1284 et surtout en 1573 lors de l’effondrement de sa tour lanterne qui culminait à plus de 150 m, ont en partie conditionné sa configuration architecturale actuelle. L’arrêt définitif du programme constructif explique en effet l’absence de nef au-delà de la première travée ; ceci a permis la préservation exceptionnelle du massif occidental de la cathédrale primitive dénommée Basse-Œuvre, datée du Xe siècle. Conséquence également des effondrements et de l’inachèvement du chantier, la croisée de transept est couverte d’une voûte en bois, qui rend l’édifice particulièrement sensible en cas d’incendie.

Les hauts combles, qui culminent à plus de 60 m, constituent un héritage exceptionnel préservant une grande partie de la charpente d’origine du chœur (XIIIe siècle), des transepts (XVIe siècle) et de la croisée, marqueurs des grandes évolutions chronologiques du monument. Au gré de leurs traitements à travers le temps, les tables de plomb qui en constituaient les couvertures dès l’origine perdurent aujourd’hui ; celles du chœur ont fait l’objet d’une campagne de restauration entre 2010 et 2013 sous la maîtrise d’œuvre d’Etienne Poncelet, Architecte en chef des monuments historiques.

Opération "Plan de Relance" - Toitures du bras du transept et mise en sécurité

L’opération inscrite en 2021 au Plan de relance national constitue la deuxième grande phase de cette restauration. Elle porte sur la toiture des transepts, de la croisée et de la travée de nef et associe travaux de couverture, de charpente et de maçonnerie des parties hautes. Les études ayant par ailleurs confirmé l’efficience des interventions menées depuis 25 ans pour corriger les fragilités structurelles de l’édifice, le projet intègre la dépose des étaiements qui avaient été mis en place en 1994. La restauration des toitures est une condition sine qua non de cette dépose.

Ce programme intègre concomitamment une série de mesures destinées à renforcer les systèmes de sécurité incendie des combles en profitant des travaux de toiture. Il s’agit d’améliorer et d’étendre le système de détection, de compartimenter des espaces et d’installer en leur sein d’un système de refroidissement et d’extinction de feu naissant par brouillard d’eau. Elaboré en collaboration étroite avec les services du SDIS de l’Oise, ce dispositif contribuera à lutter efficacement contre un départ d’incendie avéré en compensant la grande hauteur de l’édifice qui complexifie l’intervention humaine. Dans l’attente de ces mesures définitives, un système provisoire de limitation de la propagation du feu par rideau d’eau a été mis en place par le SDIS de l’Oise en août 2021.