En 2019, en Auvergne-Rhône-Alpes, 51 immeubles ont été protégés au titre des monuments historiques, dont des monuments aux morts.
19.Olmet (Puy-de-Dôme) : église Saint-Jean-Baptiste
L'église Saint-Jean-Baptiste et son décor original réalisé dans un style orientalisant par le chantre de l’École de Murol, courant paysagiste auvergnat.
- 15ème-17ème siècles -
Inscription monument historique : 14 janvier 2019
A partir d’un édifice médiéval plus ancien, l’église d’Olmet fut reconstruite au 15e siècle en style gothique du Livradois et agrandie aux 16e et 17e siècles de chapelles latérales. Le clocher, démoli à la Révolution, a été rebâti dans la 1ère moitié du 19e siècle.
L’édifice présente une conception assez homogène de par son plan, ses matériaux de construction et ses percements. Les maçonneries sont en moellons d’arkose aux teintes blondes nuancées, à l’exception des encadrements de baies, des chaînes d’angle de la façade ouest et du clocher, bâtis en pierre appareillée de granit.
Les murs et voûtes sont enduits et revêtus d’un décor peint. Une première campagne fut réalisée au 17e siècle (traces sous les enduits postérieurs). En 1902-1903, l’abbé Léon Boudal, curé de Murol et peintre qui fédéra autour de lui les peintres paysagistes de l’Ecole de Murol, entreprit de revêtir les parois intérieures de l’église d’un décor complet. Il s’agit d’une part de grandes scènes illustrant des scènes religieuses, d’autre part, de motifs décoratifs plus stéréotypés (décors géométriques au pochoir, simples cordons et frises soulignant les arcs ou motifs répétés sur toute la surface des murs). Les chapelles gothiques sont ornées à hauteur d’appui d’une frise de petits médaillons quadrilobés.
Les grandes scènes peintes, quant à elles, occupent tout le mur diaphragme des chapelles du chœur, se déployant en éventail au-dessus des arcs. Elles
sont très analogues à celles de l’église de Murol de par leurs emplacements, leur iconographie (scènes de la Passion, hormis les deux peintures du fond de l’église, représentant Moïse et d’une facture plus sommaire, l’un d’elle ayant été été réalisée par un collaborateur de l’abbé Boudal). Leur mode de représentation et leur style sont également voisins de ceux de Murol : maîtrise de la composition, de l’anatomie, de la couleur et de la lumière, parvenant à suggérer l’intensité et l’émotion des scènes de la Passion.
L’iconographie se réfère à l’évidence et de manière presque littérale à des œuvres connues et majeures (L. de Vinci, Grünewald...), mais leur interprétation stylistique se rattache tout aussi évidemment au courant orientaliste de la fin du 19e siècle - une option qui diffère étonnamment de l’œuvre sur toile de l’artiste, pour laquelle il est connu comme chef d’une école post impressionniste.