Le Grand Prix du Roman Métis 2018 est attribué à l’auteur d’origine libano-palestinienne Jadd Hilal pour son premier roman, Des ailes au loin, publié aux éditions Elyzad.
Dans ce roman dynamique, quatre femmes libano-palestiniennes racontent, de 1930 aux années 2000, de Haïfa à Genève, de mère en fille, la panique des départs dus à la guerre et leur exigence
de liberté. « La question de l'exil et de la part qu'on laisse derrière soi, n'est pas inconnue du monde de la littérature. Bien d'écrivains ont disserté sur le sujet. Malgré cela, Jadd Hilal, écrivain libano-palestinien, nous offre avec Des ailes au loin une œuvre originale, en plus d'être juste et sensible. Originale car l'histoire contemporaine du Moyen-Orient est peu présente dans le roman francophone.
Qu'il est important qu'elle le soit davantage! Juste car elle questionne, interroge les ressorts et ne prétend pas répondre. Sensible car elles sont quatre femmes de générations différentes, aux trajectoires complexes, à être racontées par un jeune homme qui a su les comprendre et leur rendre hommage, servi en cela par une plume pleine de fraîcheur et d'élan. », estime l’écrivain tunisien Yamen Manai, Président du jury 2018.
D’origine libano-palestinienne, Jadd Hilal est né en 1987 dans les environs de Genève. Il a suivi des études de lettres et de littérature anglophone en France, puis a vécu en Écosse et en Suisse. Il réside aujourd’hui à Lyon,où il est professeur de lettres, chercheur et chroniqueur pour Radio Nova Lyon.
Initié par la Ville de Saint-Denis, la Direction des affaires culturelles de La Réunion et La Réunion des Livres avec le soutien de la Sofia, le Grand Prix du Roman Métis récompense un roman francophone paru depuis moins d’un an et véhiculant des valeurs d’humanisme, de méssage et de diversité. Depuis sa création en 2010, ce prix littéraire international de la Ville de Saint-Denis a récompensé Maryse Condé, Lyonel Trouillot, Tierno Monénembo, Léonora Miano, In Koli Jean Bofane, Mohamed M’Bougar Sarr, Douna Loup et Yamen Manai.
Pour rappel, les quatre romans finalistes cette année étaient: Sucre noir de Miguel Bonnefoy (Rivages), Des ailes au loin de Jadd Hilal (Elyzad), Un océan, deux mers, trois continents de Wilfried N'Sondé (Actes Sud) et Bakhita de Véronique Olmi (Albin Michel).
Souhaitant renforcer le goût de la lecture auprès des plus larges publics, la Ville de Saint-Denis et la Direction des affaires culturelles de La Réunion ont créé l’an dernier le Prix du Roman Métis
des Lecteurs de la Ville de Saint-Denis, qui a récompensé pour sa première édition la romancière mauricienne Nathacha Appanah.
Le Prix du Roman Métis des Lecteurs de la Ville de Saint-Denis 2018 est attribué à l’écrivain sénégalais Mohamed Mbougar Sarr pour son roman Silence du chœur publié aux éditions Présence africaine.
« Soixante-douze migrants d'origine africaine arrivent dans un petit village sicilien. En attente de leur régularisation, les réfugiés cohabitent entre empathie et méfiance avec les villageois, dont
certains sont opposés à leur accueil. Très vite les nuages s'accumulent au-dessus du village. Les membres de l'association réalisent qu'ils accueillent non pas des images, des projets ou des
preuves d’actions mais bien des hommes. Les réfugiés croyant avoir atteint la terre promise voient leur patience mise à l'épreuve et leur intégration leur semble éternelle.”, résume Gilles Hendel,
membre du jury. « L’auteur peint habilement les désillusions partagées sans manquer de les saupoudrer de sarcasme, de vengeance et d'hypocrisie. L'auteur réussit à faire exister les colocataires de ce village sicilien et Silence du chœur répond de ce fait aux exigences du Prix du Roman Métis des Lecteurs : humanisme, rencontres, diversité, échanges culturels.
De plus c'est un sujet d'actualité extrêmement bien traité qui nous renseigne sur les raisons de la présence et des actions de chacun des personnages.”, estime Françoise Tamachia, membre du jury.
Né au Sénégal en 1990, Mohamed Mbougar Sarr poursuit en France son cursus à l’Ecole des Hautes Études en Sciences sociales et a été élevé au rang de Chevalier de l’Ordre national du Mérite par le
Président de la République du Sénégal. Son premier roman, Terre ceinte, a obtenu le Grand Prix du Roman Métis, le Prix du Roman Métis des Lycéens et le Prix Ahmadou Kourouma.
Pour rappel, les quatre romans finalistes pour le Prix du Roman Métis des Lecteurs de la Ville de Saint-Denis étaient: Un océan, deux mers, trois continents de Wilfried N'Sondé (Actes Sud), Il est à toi ce beau pays de Jennifer Richard (Albin Michel), L'ivresse du sergent Dida d’Olivier Rogez (Le Passage) et Silence du chœur de Mohammed M'Bougar Sarr (Présence Africaine).
Les jurys du Grand prix du Roman Métis et du Prix du Roman Métis des lecteurs de la Ville de Saint-Denis attribuent cette année une mention spéciale à Un océan, deux mers, trois continents de
Wilfried N’Sondé, publié chez Actes Sud.
Un océan, deux mers, trois continents de Wilfried N'Sondé (Actes Sud) : Mention spéciale du Grand Prix du Roman Métis et Prix du Roman Métis des lecteurs 2018
Les jurys du Grand prix du Roman Métis et du Prix du Roman Métis des lecteurs de la Ville de Saint-Denis attribuent cette année une mention spéciale à Un océan, deux mers, trois continents de
Wilfried N’Sondé, publié chez Actes Sud. Le Grand Prix du Roman Métis avait déjà attribué deux mentions spéciales, la première en 2010 à Fouad Laroui pour Une année chez les Français (Julliard) et la deuxième en 2011 à Sur Feuille de songe de Catherine Pinaly (L’Harmattan).
Il s’appelle Nsaku Ne Vunda, il est né vers 1583 sur les rives du fleuve Kongo. Orphelin élevé dans le respect des ancêtres et des traditions, éduqué par les missionnaires, baptisé Dom
Antonio Manuel le jour de son ordination, le voici, au tout début du XVIIe siècle, chargé par le roi des Bakongos de devenir son ambassadeur auprès du pape. En faisant
ses adieux à son Kongo natal, le jeune prêtre ignore que le long voyage censé le mener à Rome va passer par le Nouveau Monde, et que le bateau sur lequel il s’apprête à embarquer est
chargé d’esclaves…
Roman d’aventures et récit de formation, Un océan, deux mers, trois continents plonge ce personnage méconnu de l’Histoire, véritable Candide africain armé d’une inépuisable
compassion, dans une série de péripéties qui vont mettre à mal sa foi en Dieu et en l’homme. Tout d’ardeur poétique et de sincérité généreuse, Wilfried N’Sondé signe un ébouriffant plaidoyer
pour la tolérance qui exalte les nécessaires vertus de l’égalité, de la fraternité et de l’espérance.
Wilfried N’Sondé :
Né en 1968 à Brazzaville (République du Congo), Wilfried N’Sondé a fait des études de sciences politiques à Paris avant de partir vivre à Berlin où il est resté vingt-cinq ans. Il habite désormais à Paris. En 2016 il a enseigné la littérature à l'université de Berne en tant que professeur invité. Musicien et auteur de chansons, il se produit régulièrement en duo avec son frère Serge N'Sondé en France et en Allemagne. Écrivain, il publie son œuvre aux éditions Actes Sud, et ses romans sont traduits aux États-Unis et en Italie.