Plan de gestion de l'art rupestre de Guadeloupe, Marie-Galante et Saint-Martin
L'art rupestre amérindien de Guadeloupe est particulièrement vulnérable en raison de son exposition à différents types d’agressions. Les périls naturels sont nombreux, notamment les risques d'enfouissement et de déplacement des blocs gravés dans les lits des rivières lors des crues et ceux liés à l’érosion du littoral lors de phénomènes marins violents. L’envahissement végétal par des mousses, des lichens et des broussailles provoque également des altérations de ce patrimoine fragile. Les risques anthropiques ne sont pas négligeables, en particulier les actes de vandalisme et les travaux d'aménagement non autorisés. Par ailleurs, compte tenu des récentes découvertes, il apparaît qu’une très large partie de ce patrimoine rupestre reste vraisemblablement encore méconnue.
Dans ce contexte, il a été évalué comme urgent de mettre en place un plan d'action visant à la protection de l'art rupestre de Guadeloupe, de Marie-Galante et de Saint-Martin. Ce projet démarré en 2018 est basé sur une expertise commandée par la DAC de Guadeloupe. Cette étude vise à produire un document de référence décrivant les caractéristiques archéologiques de chacun des sites et les risques auxquels ils sont soumis.
Une réflexion est également conduite sur les méthodes de protection préventive par le biais des procédures d'instruction des demandes de travaux, par la prise en compte de la détection et de l’étude du patrimoine rupestre lors des interventions d'archéologie préventive, par la lutte contre le vandalisme et par la médiatisation culturelle. Cependant, sa protection prend également en compte les zones à fort potentiel, bien qu’aucun site n’y soit encore identifié. Il s’agit également de valoriser ce patrimoine par une signalétique, l’aménagement de certains sites et des visites guidées. Cette politique encourage les acquisitions foncières de sites d’art rupestre par les institutions publiques.
La connaissance du patrimoine d’art rupestre est un élément déterminant de cette approche de protection. Aussi, la recherche scientifique s’est développée autour de l’étude des sites, de prospections enrichissant l’inventaire des figurations et par l’utilisation d’outils performants comme les bases de données et la cartographie informatisée. Les dernières techniques de numérisation tridimensionnelle sont exploitées comme sauvegarde des représentations originales, pour la production de supports de valorisation scientifique et de documents interactifs à destination d’un large public.
L’action pédagogique participe pleinement à ce plan de protection car elle prédispose les nouvelles générations aux bons réflexes. Elle prend la forme d’actions éducatives auprès des scolaires, de visites guidées, d’expositions, de films, d’ouvrages et de fiches grand public, de supports numériques et d’une signalétique adaptée.
La collaboration des différents acteurs du territoire est largement sollicitée, notamment le Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines (DRASSM), l’Institut National de Recherches Archéologiques Préventives (Inrap), les propriétaires des terrains, la Direction de l'Environnement de l'Aménagement et du Logement (DEAL), la Direction de l’Alimentation de l’Agriculture et de la Forêt (DAF), l'Office national des forêts (ONF), le Parc Archéologique des Roches Gravées, le musée Edgar Clerc, le Conservatoire du littoral, les Collectivités territoriales, le Parc national, le Régiment du Service Militaire Adapté (RSMA), la Gendarmerie et la police, les enseignants des écoles, des collèges et de l’université, les associations, les organismes de réinsertion et les accompagnateurs en milieu naturel.