Les sites de la Drac Nouvelle-Aquitaine : Bordeaux, Limoges et Poitiers
Ancien couvent de l'Annonciade - Site/siège de Bordeaux
Du couvent de l'Annonciade au XVIe siècle à la Direction régionale des Affaires culturelles : les secrets d'un lieu chargé d'histoire.
Situé rue Magendie dans le centre de Bordeaux, il occupe un lieu prestigieux par son histoire et son architecture et est aujourd'hui classé au titre des monuments historiques. Au XVIe siècle, la fondation du couvent de l'Annonciade s'amorce avec la construction, dans un style Renaissance, de ses principaux éléments remarquables. Pendant trois siècles, l'édifice s’imprègne de la vie des religieuses, des oraisons et des chants. Transformé en usine à salpêtre à la Révolution, il subit une longue profanation, jusqu’en 1808.
Racheté et transformé en Maison de la Miséricorde, il y accueille de nombreuses pensionnaires jusqu'aux années 1970. En 1995, la DRAC s'y installe à la suite d'un projet de restauration et d'aménagement qui a su respecter le caractère du lieu en l'alliant à une architecture contemporaine, notamment en intégrant le 1% artistique.
Étant donné la richesse historique du site et de l'occupation du quartier une fouille archéologique dite de sauvetage a été préalablement programmée en 1991. Mais cette résurrection après des années de sommeil ne constitue pas le seul attrait de l'ancien couvent. Une multitude de souvenirs et d'anecdotes peuplent ce lieu mémorable.
Pour en savoir plus
Hôtel Maledent de Feytiat - Site de Limoges
Construit vers 1639 par Pierre Hardy, président trésorier de France au bureau de Limoges, l’hôtel qui abrite aujourd’hui la Direction régionale des affaires culturelles tire son nom de la famille Maledent du Puytison et de Feytiat, alliée de la famille Hardy, qui y résida jusqu’à la Révolution.
Les Maledent ayant émigré, l’hôtel et ses annexes furent mis sous séquestre puis servirent de bâtiment administratif avant d’être rachetés en 1820 par les sœurs de la Croix qui y établirent un pensionnat de jeunes filles.
Fermé en 1904 en vertu de la loi sur les congrégations, l’établissement fut rouvert en 1921 sous le nom de "Pensionnat du Sacré Cœur". Il fut racheté par l’État le 3 mars 1971 pour y installer les services des affaires culturelles en Limousin.
Situé au moment de sa construction entre les couvents, alors récemment aménagés, des Récollets de Saint-François et des Filles Notre-Dame, l’hôtel Maledent constitue un témoignage exemplaire de l’architecture civile provinciale de la première moitié du XVIIe siècle, encore très influencée par les théories de la Renaissance diffusées par les livres de Serlio et Vignole.
C’est ce qui nous vaut la charmante cour à galerie ouverte, le passage couvert de la cage d’escalier où se trouve inscrite, sur une clef de voûte pendante, la date de 1639, enfin le portail classique où le soin de l’ordonnancement, avec ses colonnes jumelées et ses chapiteaux ioniques stylisés, le dispute au souci de dépouillement. A l’intérieur, et au rez-de-chaussée, trois cheminées monumentales (dont l’une récupérée d’une ancienne maison de Limoges) et quelques pièces voûtées, aux étages de soubassement, complètent l’évocation de cette ancienne demeure de notable.
Les extensions sur la rue Haute-Comédie et sur la rue du Portail Imbert, résultats de plusieurs aménagements "fonctionnels" ne comportent plus de vestiges anciens. Par contre les caves en sous-sol, partiellement murées, évoquent de façon concrète, le pittoresque et la complexité du patrimoine souterrain de Limoges.
Hôtel de Rochefort - Site de Poitiers
Donné en 1469 par le roi Louis XI à son notaire et secrétaire, Jean de Moulins, seigneur de Rochefort, l'hôtel demeura jusqu'au milieu du XVIIe siècle la propriété de la famille de Moulins. Ce qui en subsiste aujourd'hui fut édifié par Isaïe Brochard, échevin de Poitiers, et son épouse, Charlotte de Moulins, entre 1599 et 1629. L'hôtel a servi de logis à plusieurs intendants avant d'être acheté en 1786 par Louis XVI pour servir de magasin aux vivres et de boulangerie militaire. Acquis en 1969 par le ministère de la Culture, il a été depuis lors restauré et agrandi.
Un site aménagé du XVIIe au XXIe siècle
Le logis en fond de cour, ainsi que le pavillon d'entrée, datent des années 1599-1629. Ces deux bâtiments sont classés monuments historiques depuis 1929.
Entre 1969 et 1974, le site, alors très dégradé, a été remodelé par l'architecte Charles Dorian pour accueillir la Direction régionale des affaires culturelles de Poitou-Charentes. Au rez-de-chaussée, le logis comprend désormais un grand escalier en pierre provenant d'un hôtel particulier de Poitiers démoli lors du percement de la rue Henri-Pétonnet. Entre l'ancienne porte d'entrée du logis et son extrémité Est, l'étage de comble met en valeur une grande salle charpentée en carène de vaisseau.
Face au logis neuf, Claude H. Aubert a construit en 1985 un bâtiment moderne à l'emplacement de quatre maisons anciennes. La façade est en pans de bois sur rue et en parement de pierre, aluminium et verre fumé sur cour. Dans les années 1990, le cabinet Deshoulières et Jeanneau a poursuivi la réorganisation du site et souligné le rectangle formé par la cour. Une galerie de circulation couverte a été adjointe en rez-de-chaussée entre le logis neuf et le bâtiment de 1985. A l'Est du logis, une extension contemporaine a été ajoutée.
L'escalier d'honneur
C'est en 1968 que l'escalier d'honneur de l'Hôtel de Rochefort, datant du XVIIIe siècle, fut inscrit à l'Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques, ce qui lui valut d'être sauvé de la destruction. En effet celui-ci ne se situait pas en son lieu actuel mais avait été bâti dans un hôtel particulier sis au 20 rue Bourbeau dont une grande partie avait été démolie en 1968 pour percer la rue Pétonnet. L'escalier fut donc démonté et conservé.
Afin de redonner à l'escalier d'honneur un décor de qualité, la DRAC de Poitou-Charentes prit en 1997 la décision de passer commande à un artiste de renom, de deux cartons en vue de la réalisation de nouvelles tapisseries. Albert Ayme fut ainsi contacté pour la création d'oeuvres originales adaptées à leur lieu d'accueil. D'importants travaux furent aussi entrepris dans l'Hôtel de Rochefort et sur son escalier d'honneur, afin d'accueillir au mieux les oeuvres d'Albert Ayme, installées en septembre 2002 et inaugurées le 4 octobre de la même année.