La 27e édition de Paris quartier d'été a lieu du 14 juillet au 7 août 2016. Le Festival reste fidèle à son ambition et ses engagements culturels et pluridisciplinaires. Patrice Martinet, directeur et fondateur de PQE signe ici sa dernière édition et de s'exclamer en tête de son éditorial "C'est tout ?". L'an passé, il déclarait "Nous voulons conserver nos émerveillements et, comme les amants, comme les enfants, comme les spectateurs comblés, crier : "Encore ! encore ! encore !". Nul doute que chaque spectateur demeurera dans cet émerveillement. Chaque témoin salue avec émotion ce fabuleux voyage estival dans la capitale imaginé par son fondateur. Cette odyssée urbaine des beaux jours à laquelle Patrice Martinet a invité tous les artistes - tant de talents conjugués - en pensant à tous les publics. Tous sans exception depuis 1990. L'été prochain, Laurence de Magalhaes et Stéphane Ricordel (directeurs du Théâtre Le Monfort), nommés par l’association l’Été parisien, prendront les rênes de la manifestation parisienne. L'édition 2016 promet danse, théâtre, musique, couture, cuisine, exposition, rencontre... et tient déjà parole puisqu'en ouverture le 14 juillet, elle présente Arthur Lavandier / Berlioz / Le Balcon + Orchestre Impromptu : "La Symphonie fantastique - Épisode de la vie d’un artiste" au Parc de la Butte du Chapeau Rouge (19e) (gratuit).

C'est tout ?

© Paris quartier d'été 2016

Quand j’ai fondé Paris quartier d’été il y a vingt-sept ans, il ne se passait pas grand-chose à Paris durant l’été. Le Mur de Berlin était tombé, Nelson Mandela, libéré, le Koweït envahi par l’Irak et Greta Garbo venait de mourir. François Mitterrand avait entamé son second mandat, Jacques Chirac était maire de Paris. Les compagnies low-cost n’étaient pas encore apparues mais les voyages formaient la jeunesse. Internet n’existait pas. Si on voulait connaître un artiste, voir un spectacle, il fallait venir, voir, sentir, et il fallait attendre. Ces freins avaient cependant un charme : ils prolongeaient, stimulaient et augmentaient le désir.

Quand la demande m’a été faite d’organiser un festival à Paris l’été, c’est donc d’abord au désir que j’ai pensé, et à la prise de risque qui en est le corollaire. Il s’agissait avant tout de faire plaisir, et avec une naïveté hédoniste, nous ne pensions qu’à partager un désir d’art et d’inconnu avec ceux qui, comme nous, ne partiraient pas en vacances. Il n’était pas question alors dans l’esprit des mandants d’indicateurs de performance, de politiques culturelles, de catégories de spectacles ou de quotas de spectateurs. Quand le peintre Michel Quarez redessinait pour nos affiches les logos de nos tutelles, nous étions tous d’accord pour nous en réjouir. On pouvait organiser dans Paris des parades, les artistes étrangers étaient dispensés de bien des formalités administratives, et les Tziganes du monde envahissaient le palais Garnier…

Des centaines de spectacles plus tard, après avoir joué dans tous les coins de Paris ou presque - et au-delà souvent du périphérique - , après avoir vu passer quatre présidents de la République, trois maires de Paris et douze ministres de la Culture, après bien des batailles, on ne joue plus de la même façon. On ne badine plus. Des règles, des injonctions, parfois paradoxales, des programmes entendent se mêler de notre commun plaisir, qui doit désormais servir à quelque chose et pouvoir faire l’objet d’une évaluation. Nous devrions dès lors nous codifier, nous mutualiser, remplir des lignes. Il ne s’agit plus seulement de rendre des comptes mais de se conformer à des intérêts supérieurs. Sans doute est-ce dans l’ordre des choses. Mais, les artistes comme les spectateurs de Paris quartier d’été le savent bien, les choses de l’art et du plaisir ont besoin du désordre, et leurs organisateurs d’indépendance.

C’est avec regret que je signe ici ma dernière édition, c’est avec nostalgie que je repense à ce qui fut possible, et je prends congé avec émotion de tous les compagnons fidèles du festival, festival auquel je souhaite l’avenir heureux que son passé lui assigne.

Patrice Martinet, directeur du festival

Programme de la 27e édition

Informations pratiques

Festival Paris quartier d’été 10, bd de Bonne-Nouvelle - 75010 Paris, tél. : 01 44 94 98 00 - fax : 01 44 94 98 01 - Email : paris@quartierdete.com