Le patrimoine immatériel
Le portail du patrimoine culturel immatériel en France (PCI) a pour ambition de développer l’inventaire du PCI français.
Il fait l’objet depuis 2008 de fiches normalisées, disponibles sur le site internet du ministère de la culture.
Cette plateforme permet d’accélérer la connaissance du PCI et propose des outils numériques qui facilitent les pratiques collaboratives. Les fiches officielles peuvent dans certains cas être complétées par des articles publiés sur Wikipédia et inversement, les articles proposés sur Wikipédia peuvent être complétés grâce à la plateforme.
L’inventaire du patrimoine culturel immatériel (PCI) à Mayotte
L’année 2021 a permis des avancées importantes dans l’inventaire du PCI à Mayotte.
Notre partenaire, le service régional de l’inventaire du patrimoine de La Réunion (Région Réunion) a dispensé, avec le soutien de la DAC Mayotte, deux sessions de formation auxquelles ont participé agents des collectivités, associations et experts mahorais du PCI.
Cette dynamique collective a permis de progresser dans la rédaction des fiches sur le mawlida shengé, le debaa, le shigoma, le tani malandi et la poterie. Parallèlement, la fiche sur le Mbiwi a été finalisée et transmise au ministère de la Culture.
Le Mbiwi
Le Mbiwi est un art musical et chorégraphique féminin du patrimoine immatériel mahorais. Ce sont les deux bâtonnets en bambou, mbiwiu, utilisés comme instruments de percussion en les faisant entrechoquer, qui donnent leur nom à cette pratique. Ce sont les chants et la danse qui animent par excellence les cérémonies de mariage.
Le Mbiwi en ponctue les différentes étapes : de la remise des cotisations et des cadeaux par la classe d’âge féminin dont fait partie la mariée, à l’accompagnement du marié dans sa nouvelle demeure familiale le jour des noces. Il s’agit d’un défi chorégraphique entre deux femmes qui piétinent sur place de manière très rétrécie et leste. La danse mobilise principalement le bassin et les hanches dans un mouvement vibratoire et sensuel qui doit être aussi rapide que possible. Le reste du corps reste presque impassible. La gagnante est celle qui danse le plus longuement.
Les chants qui accompagnent la danse sont à la fois traditionnels et transmis d’une génération à l’autre et composés par les pratiquantes elles-mêmes en fonction des événements. Ils parlent de joie, d’amour, mais aussi des difficultés que l’on peut rencontrer dans la vie de famille et de couple.
Autrefois assurées par les femmes mariées du village, les animations sont aujourd’hui assurées par des associations fondées sur des liens d’amitié et de parenté. C’est une pratique apparentée à d’autres danses et chants similaires pratiquées en Afrique, notamment aux Comores et à Madagascar.
Direction des affaires culturelles de Mayotte |