Dans les années soixante, le public français avait découvert avec Michael Lonsdale un nouvel acteur qui allait bientôt se révéler comme l’un des talents les plus singuliers de sa génération. Truffaut, Robbe-Grillet, Marguerite Duras, Buñuel ou encore Orson Welles virent aussitôt tout le parti qu’ils pouvaient tirer de cet acteur dont la présence avait quelque chose d’étrange, de magnétique et de mystérieux, de doux aussi.
Par bien des aspects, Michael Lonsdale apparaissait comme un acteur littéraire, un acteur à texte. Mais il savait aussi s’imposer brillamment dans ces grandes productions où la dynamique de l’action l’emporte parfois sur celle des mots. Il était aussi magistral en donnant la réplique à James Bond dans Moonraker qu’en servant la prose de Marguerite Duras dans India song ou en incarnant un moine inspiré dans le merveilleux film de Xavier Beauvois, Des hommes et des dieux. 60 années de carrière et des choix artistiques avant-gardistes et éclectiques assumés, en 2019, Michael Lonsdale apparaissait dans le court métrage pour l’Opéra de Paris Degas et moi d’Arnaud des Pallières
C’était aussi un extraordinaire homme de scène, un comédien porté par la passion et la foi. Sa voix si prenante, reconnaissable entre toute, donnait à tout ce qu’il disait, lisait ou jouait une dimension inattendue. Elle parlait au cœur comme à l’esprit.
Roselyne Bachelot-Narquin adresse ses plus sincères condoléances à ses proches et à ceux qui l’ont aimé.