Madame la Ministre, chère Marie-Arlette Carlotti,
Monsieur le Président de la Région, cher Michel Vauzelle
Monsieur le premier adjoint au Maire, cher Roland Blum,
Monsieur le Préfet de région, cher Hugues Parant,
Monsieur le Président de Marseille Provence 2013, cher Jacques Pfister,
Monsieur Kengo Kuma,
Madame la Présidente du FRAC, chère Cécile Helle,
Monsieur le Directeur du FRAC, cher Pascal Neveux,
Mesdames et messieurs les élus,
Chers amis,
Je voudrais tout d'abord dire combien j'ai plaisir à me trouver ici aujourd'hui pour l'inauguration du Frac Provence-Alpes-Côte d’Azur « nouvelle génération » - sous le soleil de Marseille – avec cette façade en verre qui en reflète toute la chatoyance.
Plus encore qu'hier - grâce à ce nouvel établissement - le Frac PACA pourra mener à bien ses missions en direction de l'ensemble du territoire régional. Les outils ont en effet été adaptés à l'exigence des missions qui lui sont confiées. Plus innovants, plus performants, ils viendront accroître la visibilité du Fonds et renforcer son action en matière de circulation des œuvres, de conservation, de diffusion, de production, de médiation...
Cette évolution coïncide avec les trente ans des Frac que nous fêtons cette année; preuve, s'il en fallait, de la maturité et de l'ambition de ces institutions. Après plus de trente ans d'aménagement culturel du territoire dans le domaine des arts plastiques, les formes d'expression continuent de se renouveler, de changer leur point d'impact... Le réseau s'est développé. Chaque jour la création de notre temps est plus proche du plus grand nombre de nos concitoyens.
L'ambition est grande. Le bâtiment pensé et construit par l'architecte Kengo Kuma sera un soutien de taille ! Le terme « bâtiment » n'est d'ailleurs pas approprié : il n'en a pas la configuration. Le béton est absent, les murs sont inexistants. C'est un peu un « musée sans murs » - tel que le concevait André Malraux. Un espace ouvert, à la façade « transparente », faite entièrement de verre ; une matière « multi-facettes » - réalisée par le maître-verrier Emmanuel Barrois - capable de capter et de refléter la lumière de la rue méditerranéenne.
Kengo Kuma , vous faites entrer la ville à l'intérieur du Frac : sa lumière, sa foule, ses tendances, son pouls... La dichotomie entre l'intérieur et l'extérieur n'existe plus. Vous la balayez en mettant en espace une superposition de rues dont chacune correspond à un pôle d'activité spécifique.
L'architecture est l'instrument de cette allégorie qui rend compte des missions du FRAC. Vous dites très justement, Kengo Kuma, que « l'activité du FRAC est complexe et toujours vivante ». Vivante, parce que toujours en mouvement : mouvement de la collection qui irrigue le territoire régional, des flux de visiteurs, de la transmission des savoirs... Vivante, parce qu'abritée dans un espace flexible et ouvert, enveloppé d'une peau qui change d'expression en fonction des rayons lumineux ou des ombres. On reconnait bien là cette subtile tradition de la société japonaise si bien décrite dans L’Eloge de l’ombre de Jun’ichiro Tanizaki.
Loin d'être statufiées, vos structures sont organiques : elles suivent la mécanique du corps humain.
Le Frac « nouvelle génération » agit comme une plateforme opérationnelle conçue pour faciliter la circulation des œuvres sur le territoire et matérialiser un centre de ressources et de d'appui. De cette façon, il rapproche les artistes et leurs œuvres d'un public toujours plus nombreux, séduit par la diversité de l'offre qui reflète la jeune création et les tendances nouvelles.
Depuis 2006, le Frac PACA oriente une partie de ses acquisitions et de ses projets en direction de la création artistique du bassin méditerranéen. Je salue cette initiative. La collection - riche aujourd'hui de 920 œuvres de 426 artistes internationaux - n'en sera que plus unique : véritable témoin de la diversité des expressions contemporaines (locales, nationales et internationales) et acteur prospectif.
L'emplacement du Frac PACA est idéal. Situé au cœur du quartier de la Joliette à Marseille, dans le périmètre d’Euroméditerranée et à proximité du Vieux-Port, il apparaît comme un signal fort au cœur de la ville. Il est le seul FRAC en France à présenter cette spécificité qui contribuera à son développement. C’est une chance pour Marseille, pour les Marseillais, les Provençaux et les artistes de pouvoir disposer d’outil aussi exceptionnel à proximité.
A présent, les équipes du Frac pourront développer mieux encore leur savoir-faire dans le domaine de l'ingénierie territoriale pour mettre en place des expositions et des actions innovantes en matière d'éducation artistique et culturelle dans des lieux a priori non dédiés à l'art : des collèges, des lycées, des hôpitaux, des maisons de retraite... Sensibiliser nos concitoyens à l'art sans distinction de génération ni de milieu social est- vous le savez - l'une de mes priorités.
Ces institutions en région sont indispensables ! Observateurs inégalés de ce qui se passe sur le terrain, elles établissent une mémoire vivante de l'actualité artistique et développent une proximité indispensable avec le public.
Pour toutes ces raisons, il était essentiel d'aller au bout de la politique de développement des FRAC dits de « nouvelle génération », amorcée dès les années 2000, et qui engage financièrement l’État et les régions, afin de leur fournir l'équipement adéquat pour réaliser les projets nos ambitions : être plus encore des structures pilotes en matière d'offre culturelle et de soutien à la jeune création ; être plus encore des plateformes de diffusion sur l'ensemble du territoire, être plus encore enfin des acteurs dynamiques de leurs quartiers environnants.
Je suis heureuse de participer aujourd'hui à cette nouvelle page de la décentralisation culturelle qui est en train de s'écrire avec vous. D'autres chantiers sont en cours : en région Centre, en Franche-Comté, en Aquitaine, dans la région Nord-Pas-de-Calais, sans oublier la toute récente construction du Frac en Bretagne.
C'est pourquoi, malgré un contexte budgétaire très contraint, que personne n'ignore, j'ai tenu à préserver les crédits d'intervention du ministère en faveur des territoires. Car j'ai à cœur de soutenir les initiatives visant à rapprocher les œuvres et les artistes des populations.
A ce titre, la programmation du FRAC PACA fait figure d'exemple. Le projet « UlysseS», mis en œuvre conjointement avec les FRAC Bretagne et Languedoc-Roussillon, couvrira l'ensemble du territoire de la Capitale Européenne de la Culture. L’Odyssée d'Homère, revue à l'heure contemporaine, offre une pléiade de thèmes (l'exil, la figure du héros, le mythe et l'histoire... pour en citer quelques-uns) aux quarante lieux partenaires mobilisés : collectivités territoriales, lieux d'art contemporain, établissements scolaires et écoles d'art, ainsi que des lieux insolites. C'est le projet le plus ambitieux que le Frac ait jamais mené, tant du point de vue du territoire couvert que du nombre d'artistes invités, d’œuvres présentées et de partenaires associés. Le Frac PACA déploie son projet artistique et culturel très pertinemment intitulé « la fabrique des possibles » sur l'ensemble du territoire régional et au-delà, à travers une programmation variée et interdisciplinaire.
Je souhaiterais profiter de ce moment que nous partageons autour de l’inauguration du FRAC pour vous dire à quel point je me réjouis de pouvoir confirmer à Aubagne et au Pays d’Aubagne qu’ils pourront prochainement accueillir le Centre Pompidou Mobile. Je sais combien cette décision était attendue.
Je suis convaincue que la conjonction des trente ans des Frac, de l'inauguration de ce nouveau FRAC, de tous les évènements et de tous les projets développés dans le cadre de Marseille Provence 2013, Capitale Européenne de la Culture, contribuera à accroître l'audience des artistes contemporains auprès des publics les plus larges.
Je vous remercie