Mesdames et Messieurs les Ministres et chers collègues, George Pau-
Langevin, Vincent Peillon,
Monsieur le Président de la fondation Culture et Diversité, cher Marc
Ladreit de Lacharrière,
Monsieur le recteur
Mesdames et Messieurs les directeurs des établissements partenaires,
lycées, écoles d’art et d’architecture,
Mesdemoiselles et messieurs les élèves /stagiaires,

Merci d’être réunis aujourd’hui dans les lieux magnifiques et inspirants de
l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts (saluer Nicolas Bourriaud le
directeur et Gaïta Leboissetier la directrice des études) pour la signature
des conventions renouvelées et élargies qui nous réunissent autour de
l’objectif partagé de l’égalité d’accès aux formations supérieures en art et
architecture.

Je suis très heureuse de commencer l’année 2013 par la signature de
notre convention : la démarche initiée par la fondation Culture et diversité
incarne et conjugue les objectifs et les valeurs les plus importantes à mes
yeux pour le ministère de la culture.

On ne le sait pas assez mais le ministère de la Culture exerce la tutelle
pédagogique (et la tutelle tout court) et finance de nombreuses écoles
supérieures de formation à des métiers de la création comme les
architectes, urbanistes, les designers, les artistes plasticiens, les
photographes, les métiers du cinéma, et les métiers du patrimoine, etc.

Ces écoles sont issues d’une longue tradition, mais sont aussi à la pointe
des évolutions en matière de formation - ouverture à l’international,
innovation pédagogique. Elles contribuent fortement :
- à la dynamique économique de notre pays (80% des élèves travaillent
moins d’un an après l’acquisition de leur diplôme, certains diplômés créent
leur propre entreprise ou leur agence),
- à la créativité de nos entreprises dans tous les secteurs économiques qui
font appel en particulier à des graphistes, des photographes et des
designers,
- à l’aménagement de nos territoires et à leur attractivité grâce à
l’intervention de nos architectes, urbanistes et paysagistes.

Elles sont pleinement entrées dans la structuration européenne des
diplômes LMD. Et apportent un modèle d’enseignement original combinant
la pratique organisée autour de la notion de projet, la recherche et une
forte dimension de professionnalisation. C’est donc un enjeu essentiel afin
que les emplois du secteur culturel contribuent de façon pérenne à des
parcours professionnels de qualité.

Mais cette exigence essentielle ne prend tout son sens que dans une
perspective démocratique qui nous rassemble aujourd’hui.

On ne peut se contenter en effet du constat –qui n’est pas propre aux
écoles d’art et de culture- de l’étroitesse de la base sociale des
recrutements. Ce serait une erreur politique et morale. Ce serait
contradictoire avec le sens de notre engagement et de notre conception
de l’art et de la culture, porteurs de valeur d’échange, favorisant
l’ouverture des esprits, le lien social.

Je suis très fière que grâce à l’initiative de la fondation Culture et Diversité
16 écoles supérieures et 61 établissements de secteurs prioritaires se
soient engagés dans un processus fondé sur l’équité et la motivation. Tout
le contraire de l’assistanat à courte vue.

La démarche est exemplaire par son exigence, par l’engagement qu’elle
requiert de tous élèves, mais aussi enseignants, proviseurs, tuteurs, c’est
une démarche de partage et d’accompagnement qui fait sens et dont je
pense qu’elle est enrichissante pour les établissements eux-mêmes.

Oui cela fait sens, dans une société menacée par les clivages, les replis,
les clichés. Offrir une chance d’intégrer des écoles difficiles à ceux qui en
ont les capacités et le désir profond, mais pas les moyens pécuniers et
trop souvent pas même l’idée faute d’y avoir été incité, les accompagner,
non pas pour leur faire une place secondaire mais au contraire pour qu’ils
soient eux-mêmes des moteurs pour la communauté éducative toute
entière, c’est une démarche moderne et intelligente, que je salue. J’ai noté
l’exigence permanente de rigueur et d’évaluation qui seront j’en suis sûre
très profitables à la réputation des écoles et à la qualité du réseau tout
entier.

Je voudrais souligner la qualité de relation entre les ministères engagés
ensemble dans cette démarche, la Culture, la Réussite éducative,
l’Education nationale, trois institutions différentes par leur histoire et leurs
missions mais qui se retrouvent autour de l’exigence d’équité
démocratique et sociale, mieux informer et accompagner les élèves,
mieux accompagner les étudiants, organiser la réussite pour tous.

D’autres partenariats nous réunissent, les cordées de la réussite, 6 écoles
du réseau Culture sont têtes de Cordées, d’autres actions d’information ou
très concrètement des réductions de frais d’inscription pour les boursiers.

Cet état d’esprit est aussi celui du grand chantier gouvernemental de
l’éducation artistique et culturelle, qui unit l’école refondée et les
établissements culturels, avec les collectivités territoriales, dont l’objectif
est de fournir les clés d’accès à l’art à tous les élèves.

Dans cet objectif, je suggère que les écoles supérieures d’art et
d’architecture soient moteurs dans la formation des enseignants pour
consolider leurs capacités à prendre en compte l’histoire des arts et plus
largement pour enrichir leur approche de l’art et de la culture. C’est l’un
des enjeux de la loi sur l’école ; et c’est l’un des terrains de travail
commun que nous devons explorer.

Avant de conclure je souhaite saluer l’engagement de notre mécène, la
Fondation Culture et Diversité, car je suis convaincue que notre
convention est exemplaire de ce que le mécénat en France peut incarner,
pas seulement un apport financier, mais aussi un apport d’intelligence et
de confiance de la société civile à l’enrichissement des parcours des
jeunes, l’avenir de notre société. Et je sais que nous partageons tant
d’objectifs communs !

Le décret fondateur du ministère de la Culture lui donne pour mission de
rendre accessibles les oeuvres de l’humanité au plus grand nombre. Le
mot clé pour moi c’est celui de l’accès : donner l’accès aux grandes
écoles d’art à des étudiants doués et motivés, c’est faire confiance à
l’intelligence des jeunes, à leur créativité, à leur curiosité des belles
choses du monde et réaffirmer le rôle émancipateur des écoles, cela a du
sens.

Merci à tous.