Cette loi est donc un socle qui va permettre, en renforçant la légitimité, l’indépendance à la fois des présidents de l’audiovisuel public et du CSA, de bâtir désormais un audiovisuel tourné vers l’avenir. L’indépendance nous la voulions tout de suite, maintenant, parce qu’elle est à la base de toute réforme possible de l’audiovisuel public.

J’ai eu l’occasion devant vous, et aux assises de l’audiovisuel le 5 juin, d’indiquer que des concertations sont nécessaires pour poursuivre l’adaptation du cadre juridique de la régulation audiovisuelle de ce secteur, liées notamment à l’essor des terminaux connectés à internet.

Les débats des assises de l’audiovisuel le 5 juin ont permis de constater un besoin de réforme globalement partagé, d’identifier les mesures envisageables, et d’enclencher des expertises et les concertations nécessaires. Des assises de la radio se tiendront fin octobre avec le même objectif.

C’est après des échanges nourris avec les professionnels de l’ensemble du secteur, selon la méthode de concertation qui est celle de tout le Gouvernement, que nous pourrons examiner ce qu’il conviendra de faire en terme :

  • de régulation des contenus audiovisuels sur internet,
  • de soutien à la création sur tous les supports de diffusion,
  • ou encore d’organisation du partage de l’espace hertzien entre la télévision et la téléphonie mobile.

Mais, encore une fois, nous avons choisi aujourd’hui de présenter un projet de loi très fort sur l’indépendance de l’audiovisuel parce que c’est la base sur laquelle fonder une régulation moderne des médias dans une grande démocratie. L’audiovisuel est à l’image d’une société. Il en révèle les failles, les faiblesses, les solutions.

Cette réforme va permettre pour la première fois, de créer autour de la question de l’indépendance, un climat de confiance et de responsabilité partagée entre majorité et opposition comme garant de l’indépendance de l’audiovisuel public et de l’instance qui est chargée de cette indépendance, le CSA.

Je souhaite donc que ce texte soit l’occasion de faire mûrir nos institutions, de les faire évoluer, de faire enfin justice à ceux qui pendant 4 années ont souffert d’un soupçon qui entachait leur mandat et l’exercice de leurs fonctions.

Je voudrais pour terminer, saluer les équipes de l’audiovisuel public qui mènent un travail difficile, délicat, mais ô combien indispensable. A l’heure d’internet, à l’heure des informations en flux continu, à l’heure où nos concitoyens sont soumis à des images, des informations venues d’autres canaux, qui ne sont ni sourcées, ni éditorialisées, ni vérifiées, il est plus que jamais nécessaire de défendre une conception exigeante de l’audiovisuel, une conception qui corresponde à la haute image que nous nous faisons de la démocratie française.

 Nous devions commencer par cette loi parce qu’elle est la condition première de la liberté d’expression, elle la protège et la préserve. Souvenons-nous, comme disait Hugo, qu’ « aucun des soupirails par où s’échappe la liberté de l’intelligence ne peut être fermé sans péril ».