Madame la ministre, chère Andrea Zlatar-Violić
Monsieur le Président de l’Institut Français, cher Xavier Darcos,
Mesdames et Messieurs,
Chers amis,
C’est un beau nom qui a été donné au Festival croate : « Croatie, la Voici » !
C’est un nom qui sonne comme un appel, comme une invite à venir découvrir une culture – mais pas seulement une culture : un pays, votre pays, madame la Ministre, chère Andrea, la Croatie, que nous accueillons aujourd'hui en France.
Chers amis croates, le Festival va permettre aux Français de faire votre connaissance dans toute votre diversité.
Il vont découvrir un pays riche d’une histoire millénaire, souvent mouvementée – et parfois terriblement douloureuse ; mais un pays qui est toujours parvenu à surmonter les épreuves, à se reconstruire en se tournant vers l’avenir.
Ce festival s'ouvre à la veille de l'entrée de la Croatie dans l'Union européenne – en juillet prochain – pour ainsi dire demain. Il s’ouvre donc à un moment essentiel, un moment nous allons commencer ensemble à écrire une nouvelle page d'histoire européenne. Je trouve remarquable que cette entrée dans l’Union européenne ait lieu maintenant, alors que nous vivons une période parmi les plus difficiles de la vie de l'Europe.
Malgré cette crise, malgré les difficultés, la Croatie nous rejoint avec enthousiasme – car c’est une très large majorité de vos citoyens, madame la Ministre, qui a manifesté sa volonté de rejoindre l’Union européenne.
Je crois que nous pouvons nous réjouir d’un tel mouvement !
Et ce festival est justement une manière de manifester notre sentiment, notre enthousiasme à nous : Soyez les bienvenus, chers amis Croates !
Vous témoignez que l’Europe telle que nous la souhaitons est possible : une Europe de culture, une Europe de dialogue ; une communauté de vie qui assure à chaque peuple la possibilité de s'épanouir, de s'affirmer dans sa particularité, dans sa diversité.
Nous pouvons être fiers que la Croatie ait choisi la France pour mettre aujourd’hui en lumière la richesse de sa culture. Et nous sommes heureux de montrer que la France est ouverte aux autres cultures, que la défense de la diversité culturelle est une préoccupation concrète et partagée – et je sais que, dès demain, vous vous joindrez à nous pour mener ce combat pour que la création artistique et culturelle puisse continuer d’exister dans toute sa diversité dans le monde numérique qui se construit.
Nos relations sont anciennes, et si la Croatie est aujourd’hui devenue une destination touristique majeure pour les Français, il est utile de nous souvenir des nombreux liens qui ont uni nos cultures au cours des siècles.
Je pense à la brève période napoléonnienne des Provinces illyriennes qui a marqué d’un accent croate toute une partie de la littérature française du XIXe siècle.
Je pense également à l’œuvre d’Antun Gustav Matoš, surnommé « notre premier baudelairien » par la critique croate. Ou encore, plus proches de nous, ce sont quelques uns parmi les plus grands artistes croates qui ont trouvé leur inspiration sur les bords de la Seine, comme les peintres Josip Račić et Miroslav Kraljević ou le sculpteur Ivan Mestrović – que le Festival va honorer dès le 17 septembre prochain au musée Rodin.
Je ne m’attarderai pas d’avantage sur la programmation qui nous a été rappelée par le président de l’Institut français Xavier Darcos.
Je suis très heureuse de savoir que le public français aura ainsi la possibilité d’admirer quelques-uns des trésors du patrimoine croate : l’art médiéval au musée de Cluny ou l’APOXYOMENE que le musée du Louvre exposera dès le mois de novembre. Mais je suis tout particulièrement heureuse que le Festival se tourne aussi vers l'aujourd'hui - vers la culture croate actuelle : la littérature – y compris la bande dessinée – les arts plastiques et le spectacle vivant. Je me réjouis de la participation de plusieurs des grands établissements du ministère de la culture, de la Comédie française au Centre Pompidou en passant par le Louvre que j’ai cité et le Palais de Tokyo : ils ont contribué à la réussite d’un Festival à la programmation ambitieuse.
Une programmation ambitieuse et réussie que nous devons à nos deux commissaires générales,
Seadeta Midžić pour la Croatie, et Isabelle Delage pour la France. Deux femmes, je veux le souligner !
Bravo à toutes deux, vous avez réalisé un formidable travail !
Assez parlé. Ouvrons nos yeux et nos oreilles et en attendant les festivals d’été de Dubrovnik, de Varazdin ou de Split, partons vers la Croatie en France !
Je vous remercie.