Cher Monsieur le Ministre, cher Renaud Donnedieu de Vabres
Cher Monsieur le député-maire, cher François de Mazières
Cher Bertrand-Pierre Galey (directeur général des Patrimoines par intérim)
Chère Sylviane Tarsot-Gillery (directrice générale déléguée de L’Institut Français) (présence à vérifier sur place)
Cher Luc Lièvre (président par interim de la Cité de l’architecture et du Patrimoine )
Cher Francis Rambert, directeur de l’Institut français d’architecture et Cher Simon Texier, commissaires de l’exposition L’architecture à grands traits
Cher Pierre Parat (grand prix national de l’architecture, 1985)
Chers Frédéric Borel (grand prix national de l’architecture, 2010) et Michel Desvigne, (grand prix de l’urbanisme, 2011) qui avez présidé le jury de la session Ajap 2012
Cher Lionel Blaisse, commissaire de l’exposition AJAP
Mesdames et Messieurs les membres du jury et experts,
Mesdames et Messieurs les partenaires,
( Ian Shehire, président du groupe Kingfisher
Marc Frustié, président de KDI
Philippe Ventadour, directeur général du directoire du POPB (Palais Omnisport de Bercy)
Martin Bouygues, président de groupe Bouygues)
Mesdames et Messieurs, chers amis,
C’est pour moi un vrai plaisir d’inaugurer ces deux nouvelles expositions qui illustrent le talent, toutes générations confondues, de l’architecture dans notre pays. La première : l’Architecture à grands traits consacrée à l’immense architecte Pierre Parat dont l’approche architecturale tire sa force et sa singularité de l’extrême sensibilité artistique qui prédomine dans chacun de ses projets.
La seconde, véritable miroir de la vitalité de la création architecturale française, qui dresse le portrait des lauréats des Albums des jeunes architectes et des paysagistes, les AJAP.
Entre la génération émergente que nous récompensons aujourd’hui et l’œuvre d’un des grands architectes français de l’après-guerre, le dialogue existe toujours.
C’est ce qui nous rassemble ici ce soir et ce qui constitue l’un des plus profonds motifs d’espoir pour une discipline qui s’est toujours construite sous les signes de l’exigence et de l’innovation.
Pierre Parat peut et doit servir de modèle car il est l’un de ceux qui ont le plus constamment réussi à associer deux notions a priori contradictoires : la production de masse et l’invention, deux exigences dont nous avons besoin aujourd’hui.
Au travers de réalisations emblématiques comme le siège de l’agence Havas à Neuilly, les pyramides d’Evry, le Palais omnisport de Bercy ou la tour Totem à Paris, le travail de l’agence Andrault-Parat, s’est attaché à ranimer le difficile mariage entre art et industrie avec un objectif : faire de tout projet le support de l’innovation architecturale, qu’il s’agisse de logements collectifs, d’immeubles de bureaux ou d’équipements.
Pour préserver cette part d’innovation mais aussi pour résoudre les problèmes les plus spécifiquement liés à la construction, Parat a utilisé toute sa carrière durant un outil : le dessin. Artiste complet, Parat utilise le dessin, le trait et la couleur comme expressions d’une pensée et du processus de création. Le dessin, comme l’instrument d’une recherche constante.
Il est là le lien avec les expérimentations que mènent les jeunes professionnels d’aujourd’hui et que le ministère de la Culture et de la Communication souhaite mettre en lumière tous les deux ans grâce à ces Albums.
Parfois en solo, souvent en collectif, 17 équipes sont ainsi venues élargir le cercle des «AJAP», si prisés par les maîtres d’ouvrage désireux d’ouvrir la commande à de jeunes architectes et paysagistes.
Certains revendiquent la singularité, d’autres la relation au paysage, d’autres encore vouent leurs projets à la nature en ville, très présente dans le débat, ou inventent de nouvelles typologies en construisant la ville sur la ville.
Le but de cette opération, créée en 1980 par le ministère chargé de l’Equipement, et relancée depuis 2001 par le ministère de la Culture et de la Communication et la Cité de l’architecture et du patrimoine, est d’accompagner les lauréats et leur évolution professionnelle pendant deux ans. Pour faire connaître et reconnaître les lauréats, une série d’actions de promotion est mise en place :
- Une publication largement diffusée auprès des interlocuteurs de l’architecture, les fameux « Albums »,
- Un site Internet,
- Le Cercle de parrainage, créé en 2002 pour soutenir les lauréats des Albums des jeunes architectes.
- Et bien sûr, une exposition à la Cité de l’architecture, puis itinérante en France et à l’étranger, que nous inaugurons ce soir.
Dans un champ qui embrasse l’architecture, l’aménagement urbain et le paysage, l’exposition que vous allez découvrir présente les parcours et les engagements des 14 équipes d’architectes et des 3 équipes de paysagistes lauréates.
Traditionnellement, la scénographie est réalisée par un lauréat de la session précédente des Albums des jeunes architectes et des paysagistes.
Cette année, ce sont les Freaks freearchitectes, lauréats des Ajap 2010, qui ont été choisis.
L’exposition sera présentée à Paris jusqu’au 9 décembre 2012, puis elle circulera en région, dans de nombreux lieux d’architecture en France partenaires du ministère de la Culture, Maisons de l’architecture, Conseils d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement (CAUE), Écoles nationales supérieures d’architecture, etc. Cette itinérance de l’exposition fait écho à ma volonté de renforcer la diffusion d’une culture architecturale en région, via les Directions régionales des affaires culturelles (DRAC) et l’ensemble des réseaux partenaires.
Je me réjouis de voir que l’exposition circulera également dans le monde dans une version adaptée coproduite avec l’Institut Français pour présenter sur la scène internationale le dynamisme créatif des jeunes architectes et paysagistes français.
Je salue le soutien qui est apporté par le Cercle de parrainage aux jeunes professionnels de l’architecture et du paysage. Ce Cercle, composé de nombreux maîtres d’ouvrage publics et privés, d’acteurs de la diffusion, de collectivités territoriales s’engage à soutenir ces jeunes professionnels.
Chacun sait combien il est difficile aujourd’hui pour de nombreux jeunes architectes et paysagistes, sans référence ou presque, de débuter une carrière. Il leur faut non seulement parvenir à trouver le premier maître d'ouvrage mais également faire en sorte que cette première commande ne reste pas sans suite, alors même que leur structure professionnelle est encore fragile.
L’architecture requiert des convictions partagées de la part de la maîtrise d’ouvrage, de la maîtrise d’œuvre et de tous ceux qui en font un usage quotidien. Elle est le contact le plus immédiat des citoyens avec la création.
Je crois que notre société a fondamentalement besoin d’architecture et que celle-ci ne pourra advenir que si chacun d’entre nous exprime ce besoin culturel dans sa vie de tous les jours.
Pourtant, l'architecture de notre quotidien est loin d’être satisfaisante. Malgré les dispositions de la loi sur l'architecture de 1977, les deux tiers des constructions réalisées en France le sont sans architecte. Et cette situation risquerait de s’aggraver avec le décret signé in extremis le 7 mai dernier par le gouvernement de François Fillon. Je souhaite que la mission d’inspection que j’ai confirmée examine ces dispositions avec le regard critique qu’elles méritent.
Par ailleurs, faute de définition de la qualité architecturale, la qualité des constructions se limite au respect des normes sans pour autant constituer des garanties de qualité et banalise à terme nos paysages.
Je souhaite lutter contre cette tendance, notamment en mobilisant davantage la Mission interministérielle pour la qualité des constructions publiques (MIQCP) et les Conseils d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement (CAUE) en encourageant notamment le recours au service public du conseil architectural, qui est trop peu utilisé.
A travers vous, lauréats des AJAP, c'est aussi tout le dispositif de l’enseignement et de la recherche en architecture que je salue. Je me suis efforcée de soutenir le réseau des vingt Ecoles nationales supérieures d'architecture dans une conjoncture budgétaire très difficile.
J'ai obtenu pour elles la sanctuarisation de leurs moyens de fonctionnement et plus de cinquante créations de postes qui nous permettront de stimuler la recherche.
La concertation à laquelle je les ai invitées, et que je lancerai dès le mois prochain, leur permettra de tracer elles-mêmes les pistes d'un avenir prometteur, conforme aux exigences d’une société en mutation. Elle aboutira à une analyse prospective de l'enseignement et de la recherche en architecture.
J'ai souhaité qu'un lauréat de la promotion 2012 des AJAP soit membre du comité d'orientation de cette concertation et j'espère que chacun d'entre vous pourra y contribuer, en région ou par l'envoi d'une contribution écrite.
Les Albums des jeunes architectes et des paysagistes sont une parfaite illustration de la volonté du ministère de la Culture et de la Communication de soutenir ces deux professions, l’architecte et le paysagiste, qui œuvrent pour la qualité du cadre de vie.
Soyez assurés que je mettrai tout en œuvre pour que mon ministère apporte tout son soutien aux professionnels de l’architecture et du paysage.
Je vous souhaite ainsi beaucoup de plaisir à découvrir ces deux expositions aussi stimulantes qu’indispensables qui n’auraient pu voir le jour sans le soutien essentiel de leurs partenaires. Je veux remercier chaleureusement le groupe KINGFISHER à travers sa marque CASTORAMA et KDI qui ont permis de présenter au public les projets des architectes et paysagistes lauréats de la session 2012 des AJAP et de contribuer ainsi à la diffusion et la promotion de leurs talents.
Permettez-moi enfin de saluer le remarquable soutien apporté à la réalisation de l’exposition Pierre Parat par le POPB et le groupe Bouygues, ainsi que le Centre Georges Pompidou pour ses prêts d’œuvres exceptionnels.
Je voudrais en fin dire un mot de la Cité de l’Architecture et du Patrimoine. C’est une belle institution. Je salue le travail accompli par François de Mazières qui a œuvré à la mise en place de cet établissement au travers notamment de la réunion de trois établissements et trois équipes distinctes à l’origine : l’Institut Français d’Architecture, avec son directeur, Francis Rambert ; le Musée des Monuments Français, dirigé par Laurence de Finance ; l’Ecole de Chaillot, dont le directrice, Mireille Grubert prépare la célébration prochaine des 125 ans.
Un nouveau Président - ou une Présidente - est en cours de nomination. Je lui donnerai pour mission de renouveler la dynamique de la Cité de l’Architecture et du Patrimoine et d’en faire un lieu au rayonnement international que les Français s’approprieront véritablement. Ce lieu sera celui de la culture architecturale et urbaine. Au travers d’une vision qui puise ses racines dans l’histoire de l’architecture et dans ses monuments et qui, en même temps, porte très loin les valeurs et les possibles de l’architecture, de la ville et des métropoles de demain. Car je suis convaincue que nos concitoyens ont à la fois besoin de repères et de rêves. Car, peut-être plus encore que tout autre établissement du ministère de la Culture, cette belle institution a vocation à stimuler notre capacité à imaginer ensemble le cadre de vie des générations à venir.
Je vous remercie.