À la suite de l’adoption de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse, le secteur de la presse et des publications connaît un fort développement, qui justifie que soit créée une direction de la presse et du service juridique et du contentieux, chargée de gérer les difficultés nouvelles liées à l’essor de la liberté d’expression écrite.
Les origines
Au lendemain de la seconde guerre mondiale, le secteur de la presse est en pleine restructuration : des titres disparaissent tandis que d’autres sont créés ou font l’objet d’acquisition. Un décret du 17 novembre 1947 institue le Service juridique et technique de la presse (SJTP), placé sous l’autorité du président du Conseil. Ce service, à qui certaines attributions relatives à la presse sont dévolues, est chargé de "l’étude des problèmes généraux intéressant la liberté de l’information, tant sur le plan national qu’international".
Deux décrets du 28 septembre 1956 consacrent la nouvelle appellation de Service juridique et technique de l’information (SJTI) et l’extension de ses responsabilités à l’ensemble des « problèmes intéressant la liberté de l’information tant sur le plan national que sur le plan international ».
L’éclatement de l’ORTF (1974) et les législations successives qui, à partir de 1981, signent la fin du monopole, l’ouverture au pluralisme de la radio puis de la télévision et l’instauration d’autorités administratives indépendantes en matière de régulation audiovisuelle, vont entraîner des mutations décisives pour le SJTI.
Le décret du 7 mars 1975 vient réformer le SJTI en élargissant ses compétences aux questions relatives à l’audiovisuel. Parallèlement, un service distinct, le Service d’information et de diffusion (SID, devenu Service d’information du gouvernement), est créé par décret le 6 février 1976, marquant ainsi une évolution désormais fondée sur la séparation des fonctions relatives à la mise en œuvre de la liberté des médias d’une part, et celles relatives à l’information sur la politique gouvernementale d’autre part.
De nombreux changements interviennent à partir de cette période dans le secteur de l’information et de la communication : développement des programmes et services de l’audiovisuel, internationalisation des marchés, privatisations dans le secteur de l’audiovisuel, développement des outils informatiques et de réseau.. Ces nouvelles réalités du secteur des médias rendent nécessaire une évolution du service.
Le décret du 19 avril 1995 vient renforcer la structure du service en créant une troisième sous-direction « du développement et des services de communication ». Le décret officialise également l’existence de la mission d’observatoire des statistiques, d’étude et de documentation sur les médias. Cette réforme est symbolisée par une nouvelle dénomination : Service juridique et technique de l’information et de la communication (SJTIC).
La réforme de 2000 : du SJTIC à la DDM
À la suite des rapports établis à la demande du Premier ministre par MM. Christian Phéline et Dieudonné Mandelkern sur la réforme du SJTIC, l’intention du chef du gouvernement de constituer ce service en direction d’administration centrale est confirmée, et aboutit par décret du 3 novembre 2000 à la constitution de la Direction du développement des médias (DDM).
Toujours placée sous l’autorité du Premier ministre et rattachée pour sa gestion au Secrétariat général du Gouvernement, la nouvelle direction est mise à la disposition du ministre chargé de la communication comme c’était le cas pour le SJTIC.
La réforme mise en œuvre prend en compte les missions nouvelles du service en proposant une organisation plus ouverte sur l’avenir.
Confrontée à de nouveaux défis, la DDM modernise ses missions :
- en matière de presse, l’aide publique, outil de défense du pluralisme est complétée par de nouvelles modalités (aide au portage, fonds de modernisation, fonds multimédia...) en vue d’accompagner au mieux les entreprises dans le développement de leur diffusion, dans leur rénovation technique et leur diversification multimédia ;
- la tutelle de l’audiovisuel public vise à favoriser l’amélioration de l’offre publique de programmes et de services et une réelle maîtrise stratégique du développement du secteur public, notamment par l’allongement à cinq ans du mandat des présidents et par de nouveaux "contrats d’objectifs et de moyens" ;
- la réglementation des médias doit désormais accompagner le développement de la société de l’information et particulièrement de l’Internet selon des modalités qui garantissent pleinement la liberté éditoriale aussi bien que la protection des personnes.
Toutes ces évolutions se sont inscrites dans un marché mondial hautement concurrentiel et en cohérence avec l’harmonisation européenne en cours des règles applicables aux médias, aux télécommunications, au commerce électronique ou au droit d’auteur.
Le rattachement au ministère de la Culture et de la Communication en 2010 : de la DDM à la DGMIC
Dans le cadre de la révision générale des politiques publiques lancée le 10 juillet 2007 par le Premier ministre afin de repréciser le périmètre des politiques publiques et de les adapter aux exigences de ce début de XXIe siècle, le ministère de la Culture et de la Communication a réorganisé son administration centrale autour d’un secrétariat général et de trois directions générales : la direction générale des patrimoines, la direction générale de la création artistique et la direction générale des médias et des industries culturelles.
Créée par le décret n° 2009-1393 du 11 novembre 2009, la direction générale des médias et des industries culturelles (DGMIC) a repris le 13 janvier 2010 les attributions de la direction du développement des médias ainsi que celles de la direction du livre et de la lecture.
La DGMIC définit, coordonne et évalue la politique de l’État en faveur du développement du pluralisme des médias, de l’industrie publicitaire, de l’ensemble des services de communication au public par voie électronique, de l’industrie phonographique, du livre et de la lecture et de l’économie culturelle. Elle suit les activités du Centre national du cinéma et de l’image animée.
Elle a également pour mission de proposer et de coordonner la mise en œuvre de mesures destinées à favoriser le développement des industries culturelles. L’esprit de la réforme est de prendre acte de la transversalité de la problématique des industries culturelles tout en faisant face aux défis né du numérique et de l’internationalisation des échanges. La sous-direction du développement de l’économie culturelle, nouvellement créée, répond à ces enjeux.
Tous les directeurs
Tous les directeurs du Service Juridique et Technique de l’Information (SJTI), devenu, en 1995, le SJTIC (C pour "Communication"), en décembre 2000, la Direction du développement des médias (DDM) puis en janvier 2010 la direction générale des médias et des industries culturelles (DGMIC) :
1948 - 1958 : Fernand Terrou, ancien directeur de l’Institut français de presse
1958 - 1959 : Jean Parsi, ancien préfet
1959 - 1973 : Robert Touzery, maître des requêtes au Conseil d’Etat
1974 - 1979 : Georges Ordonnaud, administrateur civil
1979 - 1982 : Bertrand Cousin, maître des requêtes au Conseil d’Etat
1982 - 1985 : Jean-Pierre Hoss, maître des requêtes au Conseil d’Etat
1985 : Jacques Vistel, maître des requêtes au Conseil d’Etat
1985 - 1988 : Marc-André Feffer, maître des requêtes au Conseil d’Etat
1988 - 1991 : Thierry Le Roy, maître des requêtes au Conseil d’Etat
1991 - 1993 : Christian Phéline, administrateur civil
1993 - 1999 : Francis Brun-Buisson, administrateur civil
1999 - 2002 : Christian Phéline, contrôleur d’Etat
2002 - 2005 : Alain Seban, maître des requêtes au Conseil d’Etat
2005 - 2007 : Patrick Raude, administrateur civil
2007 - 2015 : Laurence Franceschini, administrateur civil
2015 - .... : Martin Ajdari, administrateur civil hors classe
Les principaux textes réglementaires relatifs au SJTI, à la DDM et à la DGMIC
- Décret du 17 novembre 1947 transférant au président du conseil des ministres certaines attributions relatives à la presse
- Décret du 28 septembre 1956 portant changement d’appellation du service juridique et technique de la presse de la présidence du conseil
- Décret n° 75-127 du 7 mars 1975 relatif aux attributions du service juridique et technique de l’information
- Décret n° 95-412 du 19 avril 1995 relatif à l’organisation du service juridique et technique de l’information et de la communication
- Décret n° 2000-1074 du 3 novembre 2000
- Arrêté du 24 février 2003 relatif à l’organisation de la direction du développement des médias en sous-directions
- Arrêté du 24 février 2003 relatif à l’organisation de la direction du développement des médias en sous-directions et bureaux
- Décret n° 2009-1393 du 11 novembre 2009 relatif aux missions et à l’organisation de l’administration centrale du Ministère de la culture et de la communication
- Arrêté du 17 novembre 2009 relatif aux missions et à l’organisation de la direction générale des médias et des industries culturelles