Monsieur le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, cher
Laurent Wauquiez,
Madame la présidente d’Universcience, chère Claudie Haigneré,
Monsieur le Commissaire général à l’investissement, cher René Ricol,
Mesdames et Messieurs,
Il y a tout juste deux ans, Universcience voyait le jour, regroupant les
talents et les missions du Palais de la découverte et de la Cité des
sciences. Sous cette belle appellation, Universcience a pour mission d'être
le pôle national de référence de la culture scientifique, technique et
industrielle.
Cette mission Laurent Wauquiez et moi-même l'avons confirmée à Claudie
Haigneré il y a un peu plus d'un an, en lui donnant une feuille de route
ambitieuse, celle de mobiliser les acteurs de la culture scientifique et
technique dans une dynamique de dialogue et de projets partagés.
L'événement qui nous rassemble aujourd'hui montre le chemin parcouru, et
je m'en réjouis.
La culture scientifique et technique bénéficie dans notre pays d’une
dynamique à la fois forte et ancienne. Elle occupe à mes yeux une place à
part entière dans notre patrimoine culturel ; il faut la soutenir, l'amplifier et
lui donner plus de visibilité. L'action que tous les acteurs mènent est
essentielle à plus d'un titre : par leur rôle éducatif ; par leur contribution au
débat public ; leur contribution, également, au décloisonnement des arts,
des sciences, et des lettres. Sur tous nos territoires, les associations, les
muséums, les musées techniques, les écomusées forment des passerelles
formidables entre l'histoire, les techniques, l'art et leurs publics, et
fournissent des efforts considérables pour pouvoir toucher les publics, et
tous les âges. Ils sont des maillons indispensables de nos politiques
culturelles, parce qu'ils décloisonnent les savoirs et peuvent susciter des
vocations chez les plus jeunes.
Cette dynamique a besoin de se consolider dans des stratégies territoriales
fortes et dans une vision nationale partagée. C'est le sens de l'impulsion
que nous voulons donner aujourd'hui à la culture scientifique, non
seulement en instaurant un Conseil de personnalités éminemment
qualifiées qui aux côtés de Claudie Haigneré vont en porter la vision, mais
en instaurant un dispositif de dialogue et d'échanges. Nos directions
régionales des affaires culturelles sont parties prenantes de cet ensemble ;
elles formeront, avec les délégations régionales à la recherche et à la
technologie, les relais d'Universcience.
Cette dynamique doit pouvoir s'appuyer également sur des projets forts. Le
projet Estim porté par Universcience et le commissariat général à
l’investissement en est un ; il y en beaucoup d'autres, et je félicite les
acteurs qui ont montré leur capacité d'innovation et de créativité culturelle.
Qu’il s’agisse de notre patrimoine industriel, des techniques de datation et
de restauration de nos oeuvres d’art ou du Mobilier national, de l’histoire de
l’aviation, de tous les bâtiments et les objets scientifiques et techniques
protégés au titre des Monuments historiques, de nos centres d’archives,
des questions environnementales liées à la préservation de notre
patrimoine bâti et de nos paysages, des questions de bioéthique liées à
des processus de restitution comme les Têtes Maories que nous venons
tout récemment de rendre à la Nouvelle Zélande, mon ministère et ses
établissements portent la culture scientifique et technique dans toute sa
diversité. Parmi tant d’autres exemples, je pourrais citer la magnifique
collection d’instruments scientifiques que l’on peut trouver au département
des Objets d’art du musée du Louvre, et qui forme un patrimoine essentiel
à la fois de l’histoire des arts et de l’histoire des sciences européennes ; au
musée et aux archives de Radio France, qui retracent l’histoire de la radio,
de la télévision et du son ; aux laboratoires de recherche de mon
ministère ; aux « maisons des illustres », ce label que j’ai lancé en
septembre dernier, et qui permettra de mieux mettre en valeur notre
histoire scientifique et technique – je pense par exemple à la Maison natale
de Pierre de Fermat à Beaumont-en-Lomagne, au Musée Gay-Lussac en
Limousin, au Musée Flaubert et d’histoire de la médecine à Rouen, à la
Maison de Louis Pasteur à Arbois en Franche-Comté, à la Villa Lumière à
Lyon… ; au fait, également, que la prise en compte de ce patrimoine
scientifique et technique s’étend également à l’ensemble des pratiques et
des savoir-faire qui relèvent des sciences de l’homme.
Pour toutes ces raisons, la conduite de la politique de mon ministère en
matière de diffusion de la culture scientifique et technique est une mission
transversale de mon ministère, au sein du secrétariat général. La culture
scientifique, technique et industrielle est à mes yeux un axe essentiel pour
l’une des politiques publiques les plus anciennes de mon ministère : la
démocratisation culturelle.
Dans le même ordre d’idées, j'ai décidé de lancer un projet majeur dans le
champ des jeux vidéos, car je considère que c'est un domaine exemplaire
qui non seulement passionne le public et notamment les jeunes, mais
aussi où se croisent la création artistique, le talent des développeurs, les
savoir-faire de médiation, les enjeux industriels et les pratiques culturelles.
J'ai demandé à Universcience de concevoir, avec l'appui de mon Ministère,
de nouvelles offres pour répondre à l'intérêt de nos publics.
Les points de contact entre sciences et culture sont pour Universcience un
élément clef de son action. L'archéologie, par exemple, a été mise en
valeur à travers vos belles expositions, qui ont permis de créer et de
renforcer des collaborations avec l’Institut national de recherches
archéologiques préventives (INRAP), à l’instar des dynamiques qui
s’étaient créées précédemment pour d'autres expositions avec l’Institut de
recherche et coordination acoustique/musique (IRCAM) ou encore l'Institut
national de l’audiovisuel (INA). Je pense également à la place qui est faite
au sein du projet ESTIM au numérique et à la thématique « arts, sciences
et technologies » ; ou encore à la dynamique qui lie, au Grand Palais,
l’offre culturelle des galeries du Grand Palais et de la RMN avec celle du
Palais de la Découverte. Toutes ces initiatives contribuent, pour reprendre
l’expression de Jean-Marc Lévy-Leblond, à « mettre la science en
culture », afin notamment que la science puisse être reconnue comme un
champ d’action culturel à part entière. Cette conviction qui vous anime
tous, vous les acteurs de la culture scientifique et technique, je la partage
pleinement avec vous.
Je tiens à saluer chaleureusement ce matin les membres du Conseil
national et toutes les institutions qui sont parties prenantes de cette
nouvelle gouvernance, et à vous remercier tout particulièrement, chère
Claudie Haigneré, vous et vos équipes, ainsi que vos partenaires, pour
votre engagement.