Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture et de laCommunication rend hommage au peintre Roman Opalka quivient de disparaître en Italie.

Roman Opalka était l'artiste du temps, ce temps qui aujourd'hui le
rattrape. Après des études en Pologne, ce n’est qu’en 1977 qu’il
s’installe en France où il était né. En 1965, il s'était lancé dans une
oeuvre-vie: peindre le passage des jours.

Ses toiles étaient conçues à partir de nombres qui se succédaient à
l'infini, sur un fond noir auquel il avait décidé d'ajouter progressivement
1% de blanc. Avec le temps, la disparition des figures avait ainsi fini par
coïncider avec celle, inexorable, des êtres.

On se souviendra aussi de ce visage émacié, devenu lui-même chenu,
que ses autoportait photographiques exposaient d'une manière
implacable. Ascète de l'art contemporain, apôtre de la radicalité,
Roman Opalka était un moine soldat de la peinture. Après Cy Twombly
et Lucian Freud, c'est un autre grand qui nous quitte.