Avec une valeur ajoutée de 44 milliards d’euros, le secteur culturel confirme, malgré un léger repli en 2014, qu’il constitue un réel atout pour notre économie. Loup Wolff, chef du département des études, de la prospective et des statistiques du ministère de la Culture et de la Communication, commente les résultats de l’étude sur "Le poids économique de la culture en 2014".
Quelles grandes tendances observe-t-on en 2014 ?
En 2014, le poids économique direct de la culture – c’est-à-dire la valeur ajoutée de l’ensemble des branches culturelles – est de 44 milliards d’euros. À titre de comparaison, la branche de l’industrie automobile réalisait une valeur ajoutée de 9,8 milliards d’euros en 2013. Ce résultat confirme que le secteur culturel constitue un réel atout pour notre économie. En revanche, on relève un léger repli du poids de la culture sur l’ensemble de l’économie. En 2014, celui-ci est de 2,3 %, ce qui signifie que le secteur renoue avec son niveau de 1995, après avoir culminé à 2,6 % en 2003.
L’audiovisuel, le spectacle vivant et le patrimoine connaissent une croissance continue depuis 1995
Quels sont les secteurs les plus dynamiques en termes économiques?
Cette étude montre que l’audiovisuel (en particulier le cinéma et les jeux vidéo, qui ont connu en 2014 une année particulièrement faste), le spectacle vivant et le patrimoine connaissent une croissance continue depuis 1995. Au point que le spectacle vivant est devenu, après l’audiovisuel, la deuxième branche culturelle en termes de poids économique – devant la presse qui occupait encore cette place au début des années 2000. À l’inverse, d’autres secteurs sont en perte de vitesse. C’est le cas de la presse, de l’architecture et du livre, qui confirment, en 2014, un repli de leur activité économique. Affecté par le poids croissant de l’offre numérique, le commerce de détail se stabilise, mais à un niveau très inférieur à celui de 2007, date à laquelle cette branche amorçait sa chute.
Quelle est la répartition de l’emploi selon les secteurs culturels ?
Totalisant 615 000 emplois en 2014, les branches culturelles représentent 2,4 % de la population active en emploi. Un tiers des emplois sont concentrés dans l’architecture, le patrimoine et les arts visuels, un peu plus d’un quart (27 %) dans l’audiovisuel et les agences de publicité, 19 % dans le spectacle vivant et l’enseignement et 18 % dans la presse et le livre.
Étude : le poids économique direct de la culture en 2014
Produits par le Département des Études de la Prospective et des Statistiques (DEPS), les résultats publiés dans une étude réalisée par Tristant Picard sur Le poids économique direct de la culture en 2014 (collection Culture Chiffres, 2016), exploitent les données les plus récentes issues des comptes nationaux et s’inscrivent dans les standards définis par le système statistique public.
« L’ensemble de ces résultats sera repris et développé avec une approche thématique et sectorielle plus détaillée dans la prochaine édition de l’ouvrage Chiffres Clés 2016 de la Culture qui paraîtra début mai », précise Loup Wolff.
