En 2016, l’État va consacrer 19 M€ à la restauration des monuments historiques d’Île-de-France, soit des crédits en forte progression par rapport à ceux de l'année précédente. Le point sur la campagne de protection et sur les 16 nouveaux édifices protégés en 2015.

Sauvegarde du patrimoine, soutien de l’activité économique

Avec 19 M€ en 2016 contre 18 en 2015, soit une hausse notable de 1 M€, l’État poursuit et amplifie son action en faveur de la restauration des monuments historiques en Île-de-France. Il est indispensable de protéger et de sauvegarder notre patrimoine, car il est de notre devoir de le transmettre en bon état aux générations futures, a justifié Jean-François Carenco, préfet de la région Île-de-France. Mission régalienne du ministère de la Culture et de la Communication, la protection du patrimoine représentait dans la région Île-de-France au 31 décembre 2015 quelque 3 967 immeubles protégés, dont 883 classés au titre des monuments historiques. Autre volet important de ces annonces : l’impact économique de cette campagne de restauration sur l’activité des entreprises du secteur. Ces opérations sont autant de leviers pour soutenir l’activité économique des entreprises spécialisées ou du bâtiment, a souligné Véronique Chatenay-Dolto, directrice des affaires culturelles Île-de-France.

Ces opérations sont autant de leviers pour soutenir l’activité économique des entreprises spécialisées ou du bâtiment

Édifices religieux et bâtiments civils

Seize édifices du patrimoine d’Île-de-France – l’un des plus riches et des plus variés de l’Hexagone – ont été protégés en 2015. Ils le sont à des titres très divers. Parmi les six édifices religieux concernés, deux ont la spécificité d’être décorés par des artistes modernes : Jean Bazaine, qui a réalisé les vitraux de la chapelle Notre-Dame-des-Sans-Logis à Noisy-le-Grand, et Jean Cocteau qui a décoré dans les années 1950 la chapelle Saint-Blaise (XIIe siècle), à Milly-la-Forêt. Au niveau des bâtiments civils, on relève la protection d’une « maison de plaisance » conçue au milieu du XVIIIe siècle à Germigny-L’Evêque, d’un joyau de l’architecture éclectique (l’immeuble construit en 1889 au 61 rue Réaumur), dans le 2e arrondissement de Paris) ou de la maison Jean-Lurçat édifiée par le frère de l’artiste en 1924 dans le 14e arrondissement de la capitale. À noter : l’inscription de l’escalier de l’immeuble construit en 1780 au 26, rue Montpensier, à Paris. Au sein des bâtiments du Palais-Royal, cet escalier est le seul à avoir conservé son état d’origine.

Évolutions de la doctrine en matière de protection

Le cas de l’escalier de la rue Montpensier est représentatif des protections anciennes, souvent partielles. C’est pour remédier à cela que la DRAC Île-de-France mène depuis plusieurs années des campagnes de révision des protections anciennes, qui correspondent à un élargissement de la notion de patrimoines. Ces campagnes permettent une relecture des immeubles comme celuide la rue Saint-André-des-Arts(Paris 6e),dont le balcon est un chef-d’œuvre de serrurerie, ou celui de l'avenue Rapp,véritable icône de l'architecture Art Nouveau,mais aussi du château de Verdelot qui a bénéficié d'une extension de la protection lors de l’étude préalable à des travaux qui ont permis de comprendre tout l'intérêt de l'ensemble du château ou de l'église de Boissy-sous-Saint-Yon, dont le riche décor intérieur de stuc du XVIIIe siècle a été classé au titre des monuments historiques. Autre élément témoignant de l’évolution de la doctrine en matière de protection : l’intérêt porté au patrimoine religieux des XIXe et XXe siècles. Comme en témoigne le trio des églises néo-gothiques protégées lors de la dernière campagne : l’église Saint-Bernard-de-la-Chapelle, l’église Saint-Jean-Baptiste de Belleville et l'église Sainte-Clotilde.

16 édifices protégés en 2015

A Paris

- 1er arrondissement : immeuble 26, rue Montpensier

- 2e arrondissement : immeuble 61-63, rue Réaumur

- 6e arrondissement : immeuble 27, rue Saint-André des Arts

- 7e arrondissement : Basilique Sainte-Clotilde-Sainte-Valère, 23, rue Las Cases

- 7e arrondissement : immeuble 29, avenue Rapp

- 14e arrondissement : maison de Jean Lurçat, 4, villa Seurat,

- 18e arrondissement : Eglise Saint-Bernard-de-la-Chapelle, 6 bis, rue Saint-Luc

- 19e arrondissement : Eglise Saint-Jean-Baptiste de Belleville, 139, rue de Belleville

En Île-de-France

- Germigny-L’Evêque : 10, rue Saint-Fiacre, ancienne maison de plaisance du baron Antoine Jean François Ménager, et domaine connexe dit « des Terrasses »

- Verdelot : Château de Launoy-Renault

- Saint-Rémy-lès-Chevreuses : Château de Vaugien

- Boissy-sous-Saint-Yon : Place du Général-de-Gaulle, Eglise Saint-Thomas-Beckett

- Méréville : aqueduc alimentant en eau le domaine de Méréville

- Milly-la-Forêt : chapelle Saint-Blaise-des-Simples, 10, rue de la Chapelle-Saint-Blaise

- Boulogne-Billancourt : domaine dit d’Albert Kahn

- Noisy-le-Grand :Chapelle Notre-Dame-des-Sans-Logis-et-de-Tout-le-Monde77, rue Jules Ferry