Le 10 octobre, Aurélie Filippetti, ministre de la Culture et de la Communication et Najat Vallaud-Belkacem, ministre des Droits des femmes, porte-parole du Gouvernement, ont signé la Charte pour l’égalité entre les femmes et les hommes dans le secteur du cinéma, élaborée par l'association "Le deuxième regard" — en présence de Frédérique Bredin, présidente du Centre national du cinéma et de l’image animée, et Véronique Cayla, présidente d’Arte France et marraine de l’association.

Un politique incitative. La culture est évidemment un terrain privilégié dans la lutte contre les stéréotypes, puisqu’elle « véhicule les représentations du monde » a rappelé Aurélie Filippetti. La culture et notamment l’image, qui « a une très forte influence sur la formation des idées et la construction des consciences ». La charte élaborée par l’association Le deuxième regard s’inscrit, selon la Ministre, dans une volonté de « valoriser la place des femmes dans la culture », ce qui passe entre autres par une politique « incitative » en direction des institutions culturelles dans le secteur du spectacle vivant , sans entraver pour autant la liberté de programmation, ni s'ingérer dans les choix artistiques. Aurélie Filippetti n’est en effet pas favorable « à l'instauration de quotas arbitraires», comme par exemple celui d’un nombre minimum « de films de femmes qui devraient être sélectionnées au prochain festival de Cannes! »

Cinq engagements. Les signataires de la charte s’engagent à :
1. « Sexuer » leurs outils statistiques afin de mieux cerner les problématiques en présence et de participer à une réflexion commune sur la place des femmes dans le cinéma
2. Favoriser la représentation proportionnelle des femmes et des hommes dans leurs instances de décision;
3. Stimuler la création cinématographique en encourageant les projets qui subvertissent les représentations traditionnelles des femmes et des hommes; 
4. Sensibiliser leurs équipes aux questions de parité en luttant notamment contre les stéréotypes 
5. Appliquer l’égalité salariale, et notamment - pour les entreprises concernées -  le Décret n° 2012-1408 du 18 décembre 2012 (relatif à la mise en œuvre des obligations des entreprises pour l'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes). 

Le deuxième regard regroupe des femmes et des hommes issus des différentes sphères de la création et de l’Industrie cinématographique. L’association ne prétend pas promouvoir une soi-disant écriture ou une mise en scène « féminine ». Elle est née d’un constat  : celui de la prééminence des hommes aux postes de direction ou à la réalisation des films aux budgets conséquents. On compte en 2013 seulement 10% de directrices de la photographie mais une majorité de scriptes ou maquilleuses… 

Le combat du ministère de la Culture et de la Communication en faveur de la parité. Aurélie Filippetti avait réagi le 5 juillet dernier aux conclusions de la délégation aux droits des femmes, du Sénat, dénonçant l’ampleur des inégalités entre hommes et femmes dans le secteur de la culture. La Ministre avait réaffirmé sa détermination en rappelant notamment les quatre grandes directives en faveur de la parité, qu’elle avait définies dès sa prise de fonction rue de Valois :
< mise en place d’un « observatoire de l’égalité » sur les nominations, les rémunérations, les programmations et l'accès aux moyens de production dans tous les champs concernés.&nbsp;
< développement une politique incitative, utilisant différents leviers, comme les contrats liant le Ministère aux différentes institutions – y compris aux médias publics.
< une politique volontariste dans les nominations.&nbsp;
< La lutte contre les stéréotypes, notamment dans les médias.&nbsp;