Accompagné de Fleur Pellerin et Irène Bokova, directrice générale de l’Unesco, François Hollande s’est rendu, le 18 mars, au département des antiquités orientales du musée du Louvre pour la sauvegarde du patrimoine culturel mis en danger par Daesh. Au même moment, une attaque terroriste contre le musée du Bardo, à Tunis, a fait de nombreuses victimes, dont deux Français.

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Solidarité. En visite au département des antiquités orientales du musée du Louvre, le président de la République a tenu à marquer sa « solidarité » avec les peuples irakien et syrien après les destructions perpétrées par le groupe Etat Islamique dans le musée de Mossoul, deuxième ville d'Irak, dans la cité antique de Nimroud et dans la ville fortifiée de Hatra. « Nous sommes tous concernés par ces saccages, comme nous sommes concernés lorsque des œuvres, qui sont le patrimoine de l'humanité, sont détruites », a-t-il déclaré. Pour « répondre au terrorisme », il a souhaité que « l’action de la France se poursuive », notamment sur plan de la sauvegarde du patrimoine. « Le Louvre-Lens organisera à l'automne 2016 une grande exposition consacrée à la Mésopotamie, en étroite collaboration avec le Musée national d'Irak », a-t-il assuré.

« La France utilisera tous les moyens pour que la culture puisse continuer à être regardée comme une fierté pour l'humanité » (F. Hollande)

Coopération. C’est aussi un esprit de dialogue et de coopération qui préside aux autres mesures annoncées par François Hollande. « J’ai demandé au Louvre d'envoyer prochainement à Bagdad une mission d'expertise pour évaluer les moyens nécessaires à la préservation des trésors qui y sont conservés, a-t-il indiqué. Les conclusions de cette mission serviront à identifier de nouveaux axes de coopération entre la France et l'Irak ». Sur le plan de la coopération scientifique, le président de la République a assuré que « les archives des fouilles archéologiques françaises seront numérisées et mises à disposition de l'Irak parce que la numérisation est un moyen de diffuser des œuvres à destination des scientifiques comme du grand public ». Autre axe de coopération : « Il y a six missions archéologiques que la France continue de financer dans le Kurdistan irakien », a-t-il ajouté, en indiquant que les universités françaises allaient se rapprocher de l'Institut français du Proche-Orient et de l'université d'Erbil et de Soulaimaniah pour « accueillir des doctorants irakiens ».

Inventorier. Avec l’Unesco, la France travaille également à « recenser les objets archéologiques présents en Irak », a indiqué le président de la République. Une liste rouge d'urgence des antiquités irakiennes parue en 2003 sera mise à jour et publiée au printemps afin que les services des douanes puissent renforcer leurs moyens de contrôle. Selon François Hollande, « celle-ci permettra de lutter plus encore contre le trafic de trésors archéologiques, qui finance le terrorisme et détruit la mémoire commune ».

Reportage aux Antiquités orientales au Louvre

Fleur Pellerin : « une atteinte inacceptable à l'ambition démocratique d'accès à la culture »

A l’heure où le président de la République s’exprimait sur les destructions des trésors de l’Irak et de Syrie, un nouvel attentat terroriste faisait de nombreuses victimes, dont deux Français, au musée du Bardo, à Tunis. « Je condamne fermement cette atteinte à l'intégrité du patrimoine national tunisien et au rayonnement culturel d'un pays riche de son histoire, qui a toujours attiré de nombreux visiteurs du monde entier, a réagi Fleur Pellerin le 18 mars. Les terroristes ont touché un musée, lieu de culture et de savoir, lieu d'histoire et de mémoire pour tout un peuple, lieu de découverte pour les visiteurs. Il s'agit d'une atteinte inacceptable à l'ambition démocratique de transmission du savoir et d'accès à la culture du plus grand nombre ».