Le 11 mai, à l’occasion de la parution de son bilan annuel, le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) est revenu sur les grandes tendances de l’année 2016 dans les secteurs du cinéma, de l’audiovisuel et de la vidéo.

« 70 ans après la création du Centre, en, 1946, notre secteur, cinéma et audiovisuel réunis, est une filière économique considérable pour notre pays, qui représente près de 1 % du PIB, soit plus que l’industrie pharmaceutique ou l’industrie automobile » souligne Frédérique Bredin, Présidente du CNC, dans le cadre de la présentation du bilan 2016 de la maison. « Il aura fallu toute l’ambition de notre politique culturelle pour concilier les pouvoirs de l’art et de l’industrie, les forces de l’innovation et de la préservation, la diversité culturelle et la compétitivité économique ».

Vitalité du cinéma français

Le cinéma français est aujourd’hui le premier marché européen du cinéma, en nombre de salles et en fréquentation. La France dispose en effet du plus grand parc cinématographique d’Europe avec 2044 établissements et 5 842 écrans. Celui-ci se singularise également par sa densité, avec 9,2 écrans pour 100 000 habitants. Le marché français est aussi le premier en termes d’entrées : celles-ci ont connu une progression de 3,8 % en un an pour atteindre 213 millions en 2016, soit le deuxième plus haut niveau de fréquentation depuis 50 ans.« 2016 confirme la vitalité du cinéma français dans un contexte de grande mutation. Ces performances sont autant de signaux envoyés à nos partenaires sur les atouts de notre marché », se réjouit Frédérique Bredin.  
Ce loisir demeure très apprécié des jeunes : 82 % des moins de 25 ans s’y sont rendus au moins une fois au cours de l’année écoulée contre 67,8 % des Français en moyenne. Le public se renouvelle néanmoins,avec une hausse notable de la fréquentation des 50-59 ans, à raison de 6 entrées en moyenne contre 6,5 pour les 15-19 ans. C’est au sein de ces deux tranches d’âges que la consommation de cinéma a été la plus importante en 2016.

La diversité de l’offre de films en salles va elle aussi croissant, une évolution qui se manifeste par le niveau élevé de films en première exclusivité : sur les 7 760 films exploités en 2016, 9,2 % sont ainsi sortis en première exclusivité. Plus d’un film exploité sur deux est en outre classé Art et Essai, un chiffre symptomatique de l’attachement profond à ce « cinéma de coeur et d’esprit plus que d’argent », suivant l’expression d’ Armand Tellier, cofondateur du Studio des Ursulines.

Stabilité du paysage audiovisuel

Le nombre de films diffusés à la télévision se maintient à un niveau élevé : 2 480 films en 2016 dont 31 % de films inédits et 45 % de films en français. Arte demeure la première chaîne nationale gratuite pour le cinéma, tant en volume qu’en diversité d’offre avec 458 films diffusés en 2016, contre 178 pour France 3, qui occupe à cet égard la deuxième place.

Pour la première fois depuis 2009, l’offre de fiction française sur les chaînes nationales historiques (hors TNT) dépasse l’offre de fictions américaines, qui atteint son plus bas niveau : elle occupe ainsi 39,4 % des soirées dédiées à la fiction contre 60,6% pour la fiction étrangère dont 38,2% pour la fiction américaine. En 2016 la fiction française conserve en outre la tête du palmarès des meilleures audiences de fiction et réalise 24 des 100 meilleures audiences de la télévision tous programmes confondus sur l’ensemble de la journée.

Renforcement de la consommation délinéarisée

En 2016, la consommation de télévision de rattrapage (TVR) enregistre une très forte croissance. 60 % des programmes des chaînes nationales sont désormais disponibles en TVR et 6,5 milliards de vidéos ont été vues en télévision de rattrapage, soit 27,1 % de plus que l’année précédente. 17, 7 millions de vidéos sont consommées en moyenne chaque jour en TVR, majoritairement sur mobile. Celui-ci supplante en effet le téléviseur comme premier support de la télévision en ligne : 2, 93 milliards de vidéos sont visionnées sur un appareil mobile, contre 2,38 milliards sur un écran de télévision.

Les ventes de la vidéo physique et de la vidéo à la demande (VàD), avec un paiement à l’acte ou un abonnement, s’élèvent à 939,7 millions d’euros. La part de marché de vidéo à la demande augmente, passant de 31 % à 2015 à 36.6 % en 2016. La consommation de VàD des ménages augmente également pour une dépense totale de 344,1 millions d’euros en 2016, soit 8,3 % de dépenses supplémentaires par rapport à 2015.