Historique
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Face A : Au-dessus d'une bordure large de 1,8 cm, Satyre nu, assis vers la droite sur un rocher. Une peau de bête est posée derrière lui, il faut peut-être y rattacher un pan, qui tombe entre les jambes du personnages. Celui-ci a les jambes, le bassin et la tête de profil, le haut du buste est vu de dos, à cause du mouvement des bras : le gauche, porté en arrière, tient un bâton, le droit, en avant, tenait une longue trompette (ou aulos). Face B : Au-dessus d'une bordure, griffon ailé vers la droite, assis, la cassure a fait disparaître la tête, dont on ne voit que l'amorce. Le Satyre est particulièrement fréquent sur les oscilla, ces reliefs décoratifs à double face destinés à être suspendus dans un péristyle, et nombreux à partir du premier siècle de notre ère. On retrouve le même personnage, exactement dans la même attitude, sur un oscillum circulaire du Musée de Naples : il est vraisemblable qu'ici comme sur cet oscillum de Naples le Satyre faisait face à un Hermès de Priape ithyphallique posé sur un autel rocheux. Le griffon ailé, beaucoup plus rare, est également attesté. L'excroissance visible à droite, le long du cou, à la cassure, est plutôt le départ de l'aile gauche que celui de la patte gauche levée. Le rapport entre les deux faces n'est pas immédiatement évident, sinon par une commune appartenance au " genre " dionysiaque. Les comparaisons proposées ne permettent qu'une restitution vraisemblable des motifs, et elles mettent en valeur les maladresses d'exécution, frappantes : par exemple, le Satyre semble souffler dans son instrument avec le nez. Nous avons ici l'oeuvre d'un copiste sans talent. Mais il n'y a pas lieu de penser à un faux moderne : les réserves des musées de Naples et d'Ostie recèlent bon nombre d'oscilla d'une facture aussi fruste, découverts en fouille. (Notice de M. Pailler extraite de l'ouvrage "musée des beaux-arts de Dijon : Donation Granville : les objets", Ville de Dijon, 1976, publié sous la direction de Claude Rolley)
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