Historique
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Auguste Galimard, initié à la peinture par son oncle Auguste Hesse, puis élève d'Ingres et de Foyatier, fut à la fois peintre - il exposa régulièrement au Salon de 1835 à 1880 -, lithographe, créateur de vitraux et critique d'art français. Cette étude pourrait être rapprochée d'un des huit cartons de vitraux dont Galimard reçoit la commande en 1846 pour le choeur de l'église Saint-Laurent de Paris (ainsi qu'une peinture à la cire, le tout pour la modique somme de 3 800 francs). Les vitraux, en grand partie détruits en 1939, sont heureusement reproduits, pour certains, dans l'ouvrage Décoration générale du choeur de l'église Saint-Laurent, Paris, impr. Schneider, non daté (vers 1850) et cités par Laurence de Finance in "Chronologie de la renaissance du vitrail à Paris au XIXe siècle : L'exemple de l'église Saint-Laurent", In Situ, Revue des patrimoines, 2008. Il ne subsiste que les verrières de saint Domnole et de cinq apôtres auteurs d'épîtres (saints Jean, Jude, Paul, Jacques et Pierre). Leur réalisation fut confiée au peintre verrier Ernest Lami de Nozan. Le programme iconographique était centré sur le Christ bénissant, dans l'axe de la nef, complété par "des images de bienheureux spécialement vénérés dans ce sanctuaire" selon la demande du préfet (retranscrite par Nicolas-Michel Troche, dans "Notice historique et archéologique de l'église paroissiale Saint-Laurent de la ville de Paris et examen critique des vitraux historiés dont on vient de décorer cette église", Revue archéologique, 15 janvier 1848, pp. 670-685) : saint Laurent au sud et sainte Apolline au nord. Le visage crayonné ici est en effet proche de celui que l'artiste proposa pour la figure de sainte Apolline, martyr du 3e siècle à Alexandrie dont le culte est établi à l'église Saint-Laurent depuis longtemps puisqu'une chapelle lui est dédiée, pour laquelle avait été commandée en 1668 une statue de la sainte (aujourd'hui disparue) à Henri Guérin. Après 1850, Galimard participe au décor vitré de plusieurs églises parisiennes (Sainte-Clotilde, Saint-Philippe-du-Roule) et provinciales (Morlaas, Cholet, Jonzac, etc) ; ses cartons sont souvent traduits en vitrail par Antoine Lusson, chef de file du vitrail néo-gothique, célèbre pour avoir remporté le concours de restauration des vitraux de la Sainte-Chapelle en 1849. Ce dessin, ainsi que les autres projets de vitraux de Galimard ou Davioud conservés au musée des Ursulines témoignent du renouveau du vitrail dans les églises au 19e siècle, notamment sous l'impulsion du comte de Chabrol (1773-1843), préfet de la Seine, qui favorisa la rénovation et la décoration des églises parisiennes en accordant aux fabriques des subventions pour le remplacement des vitreries par des vitraux de couleur, puis de ses successeurs. CSM
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