Historique
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Engagé par le Phare de la Loire pour des croquis d'audience, c'est par l'intermédiaire d'Auguste Barrau, rédacteur au Phare, correspondant pour Challans, que Grandjouan se liera d'amitié avec Charles Milcendeau. L'artiste vendéen le recevra chez lui, ils seront très proches l'un de l'autre pendant deux ou trois ans, sillonnant le pays maraîchin. Dans sa période vendéenne, Grandjouan paraît fortement influencé par son ami Milcendeau. Ses dessins et ses portraits sont assez proches de son art. Les sujets liés à la vie quotidienne des maraîchins le fascinent, plus particulièrement les scènes de marché et le " maraîchinage ". Le maraîchinage est alors un sujet d'actualité. Il intéresse le Dr Marcel Baudouin qui publiera en 1906 son ouvrage agrémenté d'illustrations de Milcendeau. Les quelques lavis que ce dernier exécute sur le sujet sont incontestablement à rapprocher de certaines études de Grandjouan, de telle sorte que l'on peut évoquer un certain mimétisme entre les deux artistes. A l'inverse, certains dessins de Grandjouan rappellent indéniablement ceux du maître de Soullans. Le portrait individuel d'un modèle immobile ne convient pas à Grandjouan. Ce dernier en réalité excelle à l'inverse de Milcendeau lorsqu'il capte l'instant, traduit le mouvement. Ainsi il se distingue de son compagnon en croquant sur le vif des sauniers ou des tuiliers au travail, dessins de reportage qui deviennent aujourd'hui de précieux témoignages ethnographiques. ; Ils se rendront ensemble à Challans, au Perrier, dans les auberges où la jeunesse s'adonne à ces " fréquentations " d'un genre particulier. Grandjouan n' "invente" pas, de telle sorte ses oeuvres sont aujourd'hui des documents exceptionnels sur cette coutume très longtemps contestée. Les séjours ou déplacements de Granjouan à Saint-Jean-de-Monts seront également attestés par différentes oeuvres, plus particulièrement les scènes sur la place de l'église (marchés, fêtes, sorties de messe).
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