Historique
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Le Musée possède une série d'oeuvres d'artistes du XIXe siècle (Monnier, Gavarni, Heilbrinck, Baudry, Birotheau, etc.), du romantisme à l'esthétique Fin-de-Siècle, autour de la figure de l'artiste. Cette thématique a d'ailleurs été mise en valeur lors de l'exposition L'Artiste en représentation au XIXe siècle, organisée par le musée en 2012. L'oeuvre proposée en acquisition, un lavis de Bergeret représentant La Mort du Francia, de son nom complet Francesco di Marco di Giacomo Raibolini dit Francesco Francia, orfèvre et peintre bolonais de la fin du XVe-début du XVIe siècle, proche du cercle de Raphaël et dont l'influence fut importante pour l'école bolonaise. Ce sujet est à la fois caractéristique du travail de Bergeret qui s'était fait une spécialité des " vies d'artistes " peintes et dessinées (nous avions présenté plusieurs de ses oeuvres dans l'exposition L'Artiste en représentation), mais également du goût des artistes romantiques pour les sujets rares, les personnalités historiques moins connues et les situations mélodramatiques. La scène représentée méritera des recherches approfondies. Le Francia meurt-il " terrassé " ou ébahi par le talent de Raphaël (l'oeuvre qu'on lui présente semble être la Sainte Cécile entourée de quatre saints conservée à la Pinacothèque de Bologne et les dates de l'oeuvre correspondraient à la vieillesse du Francia), dans le bras du grand génie, entouré de ses fils et de ses élèves ? Dans tous les cas, on y retrouve les topoï des vies d'artistes qui on fait le succès de cette thématique au XIXe siècle, auprès du public, mais aussi et surtout auprès des artistes, soucieux de s'intégrer dans une généalogie prestigieuse à une période où leur activité, libérée des contraintes de la maîtrise, était aussi de plus en plus fragilisé par un marché de l'art en émergence. Ce lavis de Pierre Nolasque Bergeret provient d'un album amicorum constitué par de l'homme politique Elie Decazes (1780-1860), mais démonté par son ancien propriétaire.
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