Réponse n° 88
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Domaine
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peinture ; temps modernes
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Dénomination
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tableau
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Titre
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Archimède (Titre inscrit)
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Auteur/exécutant
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anonyme ; SERODINE Giovanni (attribué, peintre)
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Précision auteur/exécutant
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anonyme : 17e siècle ; SERODINE : Ascona, 1594 ou 1600 ; Rome, 1631
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Ecole
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Italie
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Anciennes attributions
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SERODINE Giovanni (attribué à)
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Période création/exécution
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2e quart 17e siècle
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Millésime création/exécution
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1630 vers
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Historique
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"Né à Syracuse en Sicile, Archimède est un grand homme de science, mathématicien de la Grande Grèce, peut-être le plus grand de toute l'Antiquité, ayant vécu au IIIe siècle av. J.-C. Sa représentation comme figure isolée ou associée à celle d'autres scientifiques de l'Antiquité, ou d'autres philosophes, est extrêmement courante au XVIIe siècle, surtout dans l'école caravagesque italienne et, dans une moindre mesure, espagnole. Ces séries, que l'on pourrait presque qualifier d' "apostolados" laïcs, ornaient les murs des palais et constituaient des galeries d'hommes illustres, mais presque toujours représentés dans les haillons de la pauvreté, dans une forme d'allégorie de la vanité du savoir. Giovanni Serodine s'est formé à Rome où, très jeune, il a suivi son père et son frère, stucateur. Apprenti peintre, il s'imprègne du caravagisme ambiant, impressionné notamment par le style puissant de Borgianni et par le naturalisme extrême des Hollandais, qu'il influencera en retour. Il affectionne les grandes compositions en largeur avec de nombreux personnages, comme le "Christ et les docteurs" du musée du Louvre, construit en frise selon la "Manfrediana methodus", le "Tribut de César" d'Édimbourg (National Gallery of Scotland) ou les "Apôtres Pierre et Paul conduits au martyre" de Rome (Galleria Nazionale d'arte antica, Palazzo Barberini). On ne connaît de lui qu'un seul et magistral grand retable, celui du "Couronnement de la Vierge avec sainte Véronique", peint tout à la fin de sa vie pour Ascona. En revanche, plusieurs tableaux de figures isolées sont parvenus jusqu'à nous dans lesquels s'exprime toute son originalité : un "Saint Pierre en prison" (Rancate, Pinacoteca Züst), au clair-obscur pathétique annonçant Rembrandt, l' "Allégorie" de Milan (Pinacoteca Ambrosiana), si sensuelle, vivante et étrange, ou encore le "Portrait de son père" (Lugano, Museo Caccia), moderne et profondément émouvant. Plus encore que par l'invention de ses compositions, c'est par sa technique que Serodine détone et se distingue de tous ses contemporains. Sa touche furieuse, vibrante et flochetée, que certains ont pu qualifier d'"impressionniste" tant elle est libre, brasse la pâte vigoureusement, dans des harmonies chaudes de rouges, de bruns et de blancs crémeux, caractéristiques que l'on ne retrouve pas intégralement dans le tableau de Beauvais. Si l'on accepte l'attribution, due à R. Longhi (1957) et acceptée par M. Laclotte, on peut, avec ce dernier, dater le tableau des premières années romaines de Serodine, vers 1617-1620. Mais si, au contraire, on suit les nombreux commentateurs qui la réfutent comme R. Chiappini (spécialiste de Serodine), R. Contini et G. Papi, il devient difficile de situer chronologiquement, et même géographiquement, notre "Archimède". Les rapports de celui-ci avec les philosophes de Ribera et de son école sont sous-jacents, notre artiste rencontra-t-il ce dernier à Rome entre 1611 et 1616 ?, et autorisent même à envisager une main plus méridionale pour le tableau. Néanmoins, il est frappant que la région des lacs ait vu naître au XVIIe siècle, outre Serodine, trois autres réalistes inclassables : Tanzio da Varallo, Pier Francesco Mola et Giovanni Antonio Petrini. L'attribution de ce beau tableau, entre objectivité du Nord et implacable vérisme du Sud, est donc loin de faire définitivement l'unanimité." (Pierre Curie in : Nathalie Volle (dir.), Christophe Brouard (dir.), "Heures italiennes : trésors de la peinture italienne en Picardie, XIVe-XVIIIe siècles", Gand, Snoeck, 2017, p. 211)
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Matériaux/techniques
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peinture à l'huile ; toile
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Description
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Peinture à l'huile sur toile sur châssis. Cadre en bois mouluré doré. Cadre italien.
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Dimensions
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H. 103,5 cm ; L. 76 cm ; Ep. 2,7 cm ; Pds 17,8 Kg (toile+cadre)
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Inscriptions
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inscription concernant la représentation
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Précision inscriptions
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"ARCHIMIDES" (titre en brun en haut à gauche)
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Sujet représenté
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figure (Archimède, vieillard, à mi-corps, mathématicien, globe : la terre, Grec)
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Lieu de conservation
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Beauvais ; MUDO - Musée de l'Oise
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Musée de France au sens de la loi n°2002-5 du 4 janvier 2002
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Statut juridique
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propriété du département ; achat ; Oise ; MUDO - Musée de l'Oise
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Date acquisition
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1961.01
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Anciennes appartenances
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Galerie Jean Néger
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Numéro d'inventaire
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61.1
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Exposition
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"Peintures italiennes (XVIIe-XVIIIe siècles) du Musée départemental de l'Oise", Beauvais, Musée départemental de l'Oise, 18 mai-15 septembre 1971, n°14 ; "Heures italiennes : le Naturalisme et le Baroque, XVIIe siècle", Beauvais, MUDO-Musée de l'Oise, 27 avril-17 septembre 2017, n°117
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Bibliographie
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Salmon Marie-José et Thuillier Jacques, "Peintures italiennes (XVIIe-XVIIIe siècles) du Musée départemental de l'Oise", Beauvais, 1971, catalogue d'exposition p. 22 ; Salmon Marie-José, "Beauvais, musée départemental de l'Oise", Beauvais, Musée de l'Oise, 1981, p. 42 fig. 20 ; Brejon de Lavergnée Arnauld et Volle Nathalie, "Musées de France : répertoire des peintures italiennes du XVIIe siècle", Paris, Editions de la Réunion des Musées nationaux, 1988, p. 317 repr. n. et bl. ; Volle Nathalie (dir.), Brouard Christophe (dir.), "Heures italiennes : trésors de la peinture italienne en Picardie, XIVe-XVIIIe siècles", Gand, Snoeck, 2017, n°117 p. 211 repr. coul.
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Rédacteur
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Véronique, WILCZYNSKI
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Copyright notice
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© MUDO - Musée de l'Oise
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Crédits photographiques
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© Réunion des musées nationaux-Grand Palais (MUDO - Musée de l'Oise) / Thierry Ollivier - Utilisation des photographies soumise à autorisation
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Renseignements sur le musée
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07980002404
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