Anciennes attributions
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Ancienne attribution : CLERISSEAU Charles-Louis, 18e siècle (2e moitié), Attribution proposée par Guillaume Faroult et Stéphane Loire le 28/04/2017, réfutée par Mme Pinault-Sorensen le 29/05/2017 ; Ancienne attribution : PILLEMENT Jean, 18e siècle (2e moitié), Attribution proposée par Sylvain Laveissière le 12/08/2015 ; Ancienne attribution : ROBERT Hubert, 18e siècle (2e moitié), 19e siècle, Attribution remise en cause par Sylvain Laveissière le 12/08/2015, puis par Guillaume Faroult le 28/04/2017 et Stéphane Loire le 02/05/2017.
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Historique
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Il faut aujourd'hui remettre en cause l'attribution de ce dessin entré dans les collections municipales en 1897 par le biais du legs Duché en tant que Ruines antiques d'Hubert Robert. Sylvain Laveissière, puis Guillaume Faroult, ont tous deux proposé d'y voir plutôt une main anonyme, tant la technique de la gouache et le style général semblent étrangers à Robert, dans une composition dérivant peut-être, assez lointainement, d'une création de Pannini selon les indications de Stéphane Loire. Madeleine Pinault-Sørensen, spécialiste de Charles-Louis Clérisseau, écarte également cette attribution en raison de la technique, de la maladresse du dessin et du travail des ombres qui diffèrent de la manière de l'artiste. Elle rapproche ce dessin, plus spectaculaire que beau, d'une oeuvre d'Hubert Robert, La Découverte du Laocoon, 1773, conservée au Virginia museum of fine arts de Richmond (inv.62.31) et qui représente le Laocoon dans une fabrique de fantaisie, proche de la nôtre mais vue sous un angle différent (reproduit dans la notice n°56 de Yuriko Jackall du catalogue d'exposition Hubert Robert, un peintre visionnaire, Paris, Somogy-Editions du Louvre, 2016, p. 234). Ce groupe sculpté hellénistique faisait partie de la Domus Aurea de Néron, il a été découvert le 14 janvier 1506 à Rome à l'occasion de fouilles près des anciens thermes de Trajan et a suscité l'engouement de bon nombre d'amateurs archéologues et artistes soucieux de valoriser l'Antiquité. Il faudrait donc donner cette gouache à un suiveur d'Hubert Robert qui poussa l'inspiration jusqu'à imiter sa signature. CSM ; Expertise de Madeleine Pinault-Sorensen le 29/05/2017 : "(...) Clérisseau exécute ses gouaches représentant des ruines avec des personnages avec un certain brio (Baigneurs dans des bains romains, 1763, Windsor, Royal Library) ou notre gouache du Louvre (voir l'inventaire informatisé) puis d'autres très précises mais plus sèches dans les années 1780-1781 (Musée de l'Ermitage). Ces gouaches sont très bien dessinées et la couleur et les ombres y sont très étudiées ; rien de tout cela dans votre dessin. En revanche, votre dessin me semble se rapprocher dans l'esprit de La Découverte du Laocoon d'Hubert Robert pour laquelle Yuriko Jackall a écrit une notice très éclairante dans le catalogue Hubert Robert, Louvre, 2016, n°56. Je vous y renvoie. On y retrouve l'obscurité, les souvenirs des Grandes Galeries du Louvre (nos 143-144), le souci de la mise en valeur de l'antiquité. La mise en page du groupe du Laocoon est très proche de celle de votre dessin. La signature Robert montre bien que l'auteur de votre dessin avait l'intention d'exécuter une oeuvre dans la lignée de celles de Robert, le talent en moins. Je vous proposerai bien de l'attribuer à un suiveur de Robert." (...). Une autre oeuvre d'Hubert Robert, "La découverte du Laocoon", conservée au Virginia museum of fine arts de Richmond (inv.62.31), représente le sujet. Cette huile sur toile mesure 119 x 162 cm, elle est signée et datée en bas à droite, sur la base d'une colonne "H. Robert 1773". Elle provient de la collection du baron Maurice de Rothschild au château de Prégny en Suisse, puis est passée par New-York, Rosenberg and Stiebel avant d'être achetée par le Glasgow Fund en 1962. La fabrique imaginée par Robert pour camper la scène est de pure fantaisie. Elle présente le Laocoon dans une architecture très proche de notre oeuvre, mais vue sous un angle différent. ; Expertise de Stéphane Loire le 02/05/2017 : - Le dessin s'apparente effectivement à des créations de Giovanni Paolo Panini (Plaisance, 1691-Rome, 1765) mais il ne saurait lui revenir et en dérive de manière assez lointaine. - Le rapprochement formulé par Guillaume Farroult avec l'oeuvre de Charles-Louis Clérisseau me semble très pertinent aussi je vous recommande d'interroger Mme Madeleine Pinault-Sørensen, spécialiste de l'artiste. ; Expertise de Guillaume Faroult le 28/04/2017 : - désattribution, l'oeuvre semble étrangère au style et à la technique même d'Hubert Robert (qui n'était pas familier de la technique de la gouache, à la différence de l'aquarelle qu'il a beaucoup pratiqué et avec bonheur). - interroger Stéphane Loire pour savoir si le dessin est tiré d'une oeuvre de Giovanni Paolo Pannini - La technique de la gouache, le style général et l'iconographie de cette oeuvre renvoie plus spontanément à l'oeuvre de l'architecte et dessinateur français Charles-Louis Clérisseau (1721-1820) dont elle semble un pastiche un peu maladroit. ; Expertise de Sylvain Laveissière le 12/08/2015 : - désattribution, l'oeuvre n'est pas d'Hubert Robert mais d'une main anonymed'après Panini. - à rapprocher du gouachiste lyonnais Pillement. - plus spectaculaire que beau.
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