Historique
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Paul Huet, dont le nom reste associé au mouvement romantique fut un des plus talentueux paysagistes de sa génération. Très proche de Bonington et marqué par l'influence de Constable, il parcourut la province et séjourna à plusieurs reprises à l'étranger (Italie, Angleterre, Belgique et Pays-Bas ). En 1845, des raisons de santé l'amenèrent à séjourner aux Eaux-Bonnes où exerçait le célèbre docteur Darralde qui le soigna. Cette station thermale des Pyrénées béarnaises était fréquentée par une importante colonie d'artistes. Il s'y installa, en famille, dès la fin du mois de juin. Outre Eugène Devéria, basé à Pau depuis 1841, Paul Huet y retrouva un confrère qu'il admirait profondément, Eugène Delacroix. En compagnie de ce dernier, il semble avoir effectué plusieurs excursions dans les proches environs. Son séjour aux Eaux-Bonnes, entrecoupé de replis en hiver sur Pau, s'étira jusqu'au début de l'été 1847. Selon Pierre Miquel(1), Paul Huet se rendit à Gavarnie en juillet 1846. Cependant, cette brillante étude sur le cirque de Gavarnie a probablement été brossée sur le motif soit, au printemps de l'année 1846, soit, au printemps de l'année suivante. En effet, les verts tendres des prairies mêlés de jaune citron, de même que l'enneigement encore très marqué des reliefs, sont tout à fait caractéristiques de cette saison. Les marques du pinceau, très présentes et parfaitement visibles attestent de la rapidité et de la nervosité de l'exécution. Par ailleurs, l'artiste a su traduire avec une rare réussite la beauté de ce paysage qu'il décrit tel une architecture organique. La subtilité des rapports entre formes immuables, le massif montagneux, et formes éphémères, les nuages passants, soulignent les qualités intrinsèques de ce site fameux. La sensibilité de cette étude;, libérée de toute forme d'artifice ou formule d'atelier, place Paul Huet parmi les plus remarquables inventeurs du paysage absolu. (Guillaume Ambroise, 2009 (1) Pierre Miquel, Paul Huet, de l'aube romantique à l'aube impressionniste, Paris,1962, p. 139.)
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