Description
|
Lettre manuscrite recto verso écrite le 21 octobre 1918 par Jean à son ami Charles Noirot. Cet ancien camarade raconte son quotidien sur un navire de guerre basé à Marseille. Il décrit l'état du navire, sa cabine bénéficiant du confort moderne (électricité) et évoque quelques craintes quant aux sous-marins. Il précise avoir été contaminé par la grippe à son arrivée à Marseille et s'inquiète de l'évolution de l'épidémie du côté de Lorient, sérieusement touché par la grippe espagnole.
|
Précision inscriptions
|
recto : Le 21 Octobre 1918 / Mon veux Noirot / Que deviens-tu ? pas de nouvelles de toi depuis mon / départ. Tu vas sans doute me dire que tu n'avais / pas d'adresse je veux bien le croire, mais tu aurais / pu envoyer une carte à Lille on me l'aurait faite / parvenir, ainsi tu vois je t'écris au (?) / si tu as quitté Lorient il est très probable que tu / (?) un petit mot. Pour le moment je suis à / Marseille probablement pour un bon moment, car / la marine(?) doit subir de sérieuses réparations et je crois / que si les affaires marchent comme ont l'air de le dire / sur les journaux à notre départ d'ici nous n'aurons plus / à craindre les fameux sous-marins. Ce n'est pas malheureux / car ce voyage nous avons eu trois alertes(?) et tu sais / s'il fallait prendre un bain ça ne serait plus sur la / plage du Pouldu. Adieu les parties de plaisir / ou du moins celles que nous faisions ensemble. Enfin / je ne les regrette pas de trop(?), car ici au moins je suis libre / et je n'ai pas à penser à (?). Hier / je me suis ballader toute l'après-midi ; il est malheureux / que tu ne vois(sic) pas ici, tu pourrais t'en donner à coeur joie. / Dimanche prochain je (?) d'aller passer 4(?) / à Toulon je verrai les copains la-bas(sic). verso : Et Lorient qui y-a-t-il de nouveau ? Cette fameuse / épidémie de grippe est-elle terminée, je crois que vous / avez eu du boulot, et si cette fois vous ne décrochez pas / la médaille (épidémies) ce ne sera pas de votre faute. / J'ai réussi je crois à me tirer les fil(?) au bon moment. / A bord à mon arrivée presque tout l'équipage était malade / et naturellement j'ai fait comme les autres, j'ai été / (?) de huit jours à ne pouvoir rien faire. Heureusement / que le navire avait un peu de retard sans cela j'aurais / été obligé d'aller à l'hosto ce le m'aurait (?) car / je vais bien à bord. Le navire n'est pas très grand, / c'est un ancien bateau américain, j'ai une cabine / de 1re classe, assez grande même pour ce bateau, éclairage / électrique, tout ce qu'il y a de moderne. Ce serait un / navire épatant s'il avait été bien entretenu par les américains. / On doit le modifier, je ne sais encore si l'on va profiter / de notre séjour ici pour le faire. Si après le servic / nous continuons a(sic) faire la même ligne ce sera la mizère(?) / Juste trois jours de mes pour alle là bas, et encore / nous n'allons pas en ligne droite car de cette nous longeons / la cote(sic) espagnole jusqu'au cap Palos nous passons / a(sic) deux milles a(sic) peine des terres et le nous prenons(?) / des patrouilleurs qui nous conduisent à Arzeux(?). / Et Mescart que devient-il as-tu reçu de ses / nouvelles je vois qu'il a oublié les promeses qu'il m'/ avait faites à son départ, je n'ai encore rien reçu de / lui, une marmite ne lui aurait pourtant pas / tombé dessus, si tu lui écris, dis-lui de m'envoyer / un mot je serais heureux de savoir ce qu'il devient. / Quant à René, souhaite-lui le bonjour à ta prochaine lettre / recto, gauche, vertical : Mes amitiés à tous quant à toi mon vieux Charlot je te serre / cordialement la main ton copain / Jean lieutenant à Bord du s./s. Nicaraguan(?) / Chez M. Axel Bus(?) / Courtier Maritime / 11 Place de la Bourse / Marseille
|
Copyright notice
|
© Nuits-Saint-Georges, musée municipal, 2009, © Service des musées de France, 2015
|