Précision sujet représenté
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Quatre hommes, en habits militaires, se tiennent par la main ou le bras et sont en train de danser. Au dessus de leurs têtes, une bande horizontale de mozaïque jaune figure des auréoles argentées. Il s'agit des principaux acteurs de la condamnation d'Alfred Dreyfus. Tous les personnages portent des bottes noires, un pantalon rouge à galon noir, une veste noire avec boutons et cols dorés. Les deux personnages de droite, Raoul Le Mouton de Boisdeffre et Ferdinand Walkin Esterhazy portent sur la poitrine la décoration de la Légion d'Honneur dont Boisdeffre était grand commandant. Esterhazy porte une pointe de casque allemand sur sa casquette militaire. Cela fait référence au fait qu'il soit le vrai coupable de l'Affaire Dreyfus, auteur du bordereau qui donnait aux Allemands des renseignements militaires sur les troupes françaises (notes techniques sur le matériel, cartes et plans, notes diverses). Les quatre personnages représentés sont donc, de gauche à droite, le général Auguste Mercier, ministre de la Guerre pendant l'Affaire Dreyfus de décembre 1893 à février 1895 qui a repris la découverte des bordereaux à son compte en faisant rapidement condamner Dreyfus sur la base d'une analyse graphologique. Il voudra à ce moment rétablir la peine de mort pour trahison. Il est représenté avec un visage verdâtre, vu de profil, il porte une petite moustache blanche et une oreille pointue. Ses traits sont creusés et son oeil fermé, le regard traitre. Sa main droite est sur sa hanche et sa jambe droite est tendue devant lui, dans un mouvement de danse. Ensuite, Armand du Paty de Clam a lui aussi le visage de profil, il a l'air joyeux, le crane dégarni de ses cheveux bruns, la moustache remontante et le sourire aux lèvres. Son pas de danse le fait sauter, il tient la main de ses deux voisins. Il est le seul à ne pas avoir de casquette militaire. Du Paty de Clam a effectué l'analyse graphologique des bordereaux saisis par les services du contre-espionnage rapprochant cette écriture inconnue de celle du Capitaine Dreyfus et assurant donc sa condamnation. Ensuite, Raoul Le Mouton de Boisdeffre, ministre des Affaires étrangères pendant l'Affaire Dreyfus était chargé de tisser des liens avec les puissances étrangères, notamment les russes avec lesquels le gouvernement français fera alliance secrètement en 1892. Il prendra plus à coeur son rôle d'ambassadeur que le fonctionnement interne de son service où Dreyfus est condamné d'espionnage à tort. Il est vu de face, les deux pieds au sol, avec une casquette militaire haute et richement décorée de galons de passementerie. Il est assez agé, le visage jovial avec une moustache blanche. Enfin, à la droite de la composition, Ferdinand Walkin Esterhazy est figuré avec ses grandes moustaches droites qu'il coiffe de sa main gauche. Il est pensif, le regard perdu vers le bas. Il s'agit du vrai coupable de l'Affaire dreyfus qui savoure son innocence. Il tient par le bras le ministre Boideffre.
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