Historique
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La collection Lemétais constituée dès 1916 par Julien Lemétais auprès des artistes eux-mêmes, de marchands ou d'éditeurs parisiens, représente, après la collection Leblanc, un des plus riches ensembles français sur la Première Guerre mondiale. Acquis tardivement par la Ville de Reims en 1971 auprès des filles du collectionneur, le fonds se compose de plus de trois mille numéros, essentiellement dessins et estampes, parmi lesquels sont représentés plus de cent cinquante artistes. La diversité graphique et les techniques variées mises en oeuvre rendent compte du conflit à chaque heure du jour et de la nuit, des conflits pour ces hommes qui sont à la fois en guerre et dans la guerre. Les artistes, combattants ou non, rendent compte de l'assaut, de la vie à l'arrière, de l'attente ou encore des lieux parcourus à travers les paysages dévastés et les villes meurtries. Sans appartenir à l'Avant-garde, ils peuvent parfois en convoquer le langage en usant d'une manière profondément réaliste ou à l'inverse stylisée, parfois expressionniste, sur un mode qui peut être aussi satirique. Certains ont appartenu à la Mission aux armées créée à l'automne 1916, d'autres fréquentaient les salons officiels, certains encore travaillaient pour le monde de l'illustration ; citons parmi eux Antral, Auglay, Benito, Berne-Bellecour, Berthet, Bourguignon, Broquet, Brouet, Bruyer, Darcy, Desbardieux, Devambez, Didier, Domergue, Forain, Galtier-Boissière, Grebel, Hamman, Jodelet, Léandre, Lefort, Madeline, Manfredini, Paulus, Poulbot, Sem, Steinlen, Wendt, Willette.
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Précision inscriptions
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signé, en bas à droite : au crayon : Brocquet Léon ; monogramme, en bas à droite : au crayon : B. L. ; titre, en haut à gauche : au crayon : Reims. ; légende, en bas : au crayon : Reims. 16 heures. Lundi, 21 7bre 1914 - le bonmbardement cesse à 18 heures soir / par les allemands. Le toit de la nefet tout l'intérieur incendiés par les obus / La Cathédrale saccagé - Toute la partie gauche de la façade et latérale / massacrés - Le derrière et 100 maisons voisines détruits. / Tous les vitraux anéantis. la place est un monceau de décombres - Quelle pitié devant un pareil chef d'oeuvre. / un grand nombre de blessés allemands hospitalisés dans la cathédrale ont péri dans l'incendie. / La façade ajourée par les obus demeure comme une prière et les Tours se dressent [quand même ; rayé] / majestueuses jetant un défi à la barbarie de la horde des vandales. Les allemands viennent de se déshonorer à la face du monde. ; légende, en haut à droite : au crayon : 19 h soir - les canons français continuent le tir des collines / de droite et du fond sur les hauteurs encore occupées par les / allemands. / 20h. - Notre artillerie fait une reprise nocturne de / tir sur les batteries ennemies - Pas de réponse. / 21h. L'artillerie se tait. tout rentre dans le silence / La danse doit reprendre à 10h1/2 demain matin - ; légende, en haut au centre : au crayon : avion allemand / a traversé toutes les lignes / françaises, passe au dessus de nous / à 16 heures à 2200 m d'altitude environ.
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