Précision auteur/exécutant
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Lyons, 1863 ; Lyons 1951 ; femme . Née le 25 janvier 1863, fille du menuisier Claude Charbonnier et d'Anne-Françoise Bourguyelle, Claudia Bret-Charbonnier se marie, le 17 août 1886. Très tôt élève de Jules Médard, enseignant apprécié ayant formé de nombreux aquarellistes de fleurs, elle effectue de multiples séjours à Paris, d'où elle revient avec le privilège d'être dite " élève de Quost, de Thurner et de Bourgogne ". Elle aurait également reçu à Lyon l'enseignement de Perrachon. Elle connaît un grand succès dès les années 1895-1897, produit beaucoup, participe régulièrement aux Salons, à Paris et en province : ceux de la région lyonnaise, celui de Roanne en 1890, et celui de Grenoble à la fin du siècle. Choisie pour représenter les peintres lyonnais au Concours national d'Agriculture et d'Horticulture en 1907, elle est également admise aux Artistes Français et à l'Union des Femmes Peintres. Les acheteurs sont nombreux, et elle bénéficie d'acquisitions de l'Etat à deux reprises. Cet honneur ajoute au prestige de son atelier, l'un des plus fréquentés et des plus renommés de Lyon, très prospère dès le début du siècle et fréquenté par des jeunes filles de bonne famille. Celui-ci a par ailleurs contribué à façonner le goût local de façon durable, et la tradition orale en conserve encore le souvenir. Par la suite, elle pratique le paysage et la fleur in situ, y compris la fleur alpine, vers 1925, puis la fleur méditerranéenne. Les chrysanthèmes (1900) et Le coin de mare (1909) du musée de Lyon montrent son habileté et la sûreté de son dessin dans ce domaine. Pendant l'entre-deux guerres, elle voyage et se déplace dans toute la France, ce qui donne lieu à plusieurs tableaux de paysages de Normandie, de Bretagne et de Provence. En 1943, elle participe à une dernière exposition, et s'éteint le 30 avril 1951. Peintre de fleurs au métier sûr, à la touche décisive et nerveuse, Claudia Bret-Charbonnier s'impose comme une artiste de talent. Ses Roses sont d'une grande délicatesse, avec cette éclosion de pétales diaphanes et diaprés, aussi soyeux et légers qu'une étoffe, et cet enchevêtrement de feuilles touffues qui respirent la fraîcheur. C'est ici une nature riche de teintes et de nuances que l'artiste fige sur le papier, avec cette gerbe multicolore, ces corolles épanouies auxquelles se mêlent les boutons d'un rose tendre renfermant en leur sein la beauté à venir ; fleurs offertes au regard dans un jaillissement multiple de couleurs et de lumière. Une rose, négligemment jetée au pied du vase, semble reposer là, oubliée, ajoutant à l'ensemble une certaine douceur que vient confirmer l'arrondi harmonieux du vase. Le bleu aux nuances variées, qui confère à la scène une ambiance mystérieuse et feutrée, fait ressortir les couleurs : vert feuille, jaune or, rose pâle mêlé de traînées carmin, blanc teinté d'ocre ; de telle sorte qu'elles semblent s'animer, tandis qu'une vive lumière s'évapore du papier comme si elle émanait du tableau lui-même. Il ne s'agit pas ici d'une minutieuse description botanique, où le pinceau de l'artiste fait affleurer les moindres détails du végétal dans un souci de ressemblance poussé à l'extrême, mais d'une oeuvre dont se dégagent poésie et spontanéité. (Alice Flot)
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