Historique
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Nicolas Chevillard, originaire de Mâcon, n'a laissé que peu de repères pour définir sa propre vie de peintre. Renaud Benoît-Catin et Sylvain Laveissière, historiens d'Art et conservateurs du patrimoine, ne manquent de souligner ce fait, déplorant l'absence de documents déterminants pour approcher véritablement son oeuvre. Ainsi aujourd'hui, on ne recense en Bourgogne que trois tableaux signés et datés, dont les deux de 1654 qui nous intéressent. Le troisième, un Massacre des innocents de 1657 se trouve à la collégiale de Notre-Dame de Beaune. En ce qui concerne Saint Jean-Baptiste et Saint-Joseph, ils sont représentés ici suivant l'évolution des codifications symboliques, celles-ci se modifiant à travers les siècles, le plus souvent vers une simplification descriptive, comme pour, en quelque sorte, accroître la lisibilité de l'interprétation sacrée. Dans le Saint Jean-Baptiste, Chevillard ne retient que quelques éléments fondamentaux dans la perception de la vie de ce dernier. C'est la présence de l'arbre, mais par contre la hache est absente, l'agneau figure en bonne place, Saint Jean-Baptiste tient un bâton en forme de croix ; de même il est vêtu d'une tunique de poils de chameau. Pour le Saint Joseph, dans le même souci de tendre vers l'essentiel dans la symbolique, il saisit dans une main un lys, représentation de son fils ; il exprime aussi dans son attitude une pensée méditative. Ces oeuvres d'une incontestable qualité nous révèlent un peintre possédant un véritable métier, imprégné des codes esthétiques des grands maîtres de son temps. JCC
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