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Réponse n° 2302
Domaine

peinture

Dénomination

panneau

Titre

Le Jugement dernier

Auteur/exécutant

ELIAS Nicolaes

Précision auteur/exécutant

ELIASZ : Amsterdam, 1588 ; Amsterdam, 1655

Ecole

Pays-Bas

Période création/exécution

1er quart 17e siècle

Millésime création/exécution

1606

Historique

Fils d'un peintre d'enseignes originaire d'Anvers, Pickenoy a probablement été formé par Cornelis van der Voort ( 1576 - 1624 ), artiste qui s 'était fait une spécialité à Amsterdam du portrait réaliste et sévère alors très en vogue dans les milieux bourgeois.. Il existe peu de mentions dans les archives qui permettraient d'éclairer le déroulement de la carrière de Pickenoy. Toutefois, les nombreuses commandes qu'il honora à compter des années 1625 prouvent que sa réputation de portraitiste était solidement établie dans la capitale des Provinces-Unies. L'année 1656 assigne un terminus ad quem à la carrière du peintre car il est fait mention à cette date du veuvage de sa femme.
Signant seulement par un monogramme, sa production , hormis pour les portraits, a sombré dans un relatif anonymat. Ce n'est qu'au début du XXe siècle et plus récemment(1) que plusieurs historiens ont relevé la présence de sujets mythologiques ou religieux dans le corpus de Pickenoy. On a ainsi pu identifier un grand Jugement dernier conservé aujourd'hui au musée des beaux-arts de Cadix ( 2) et qui se distingue de celui-ci non dans l'esprit mais par la disposition totalement différente des élus et des damnés.
L'oeuvre présentée à Pau apparaît sans conteste comme une illustration particulièrement éloquente des évolutions que connaît la peinture aux Pays-Bas au cours des années 1600-1620. En effet, ce Jugement dernier offre ,sur un plan stylistique, une passionnante interprétation des mouvements picturaux italiens en général et plus particulièrement du caravagisme. Cependant, il s'agit d'un caravagisme totalement assimilé et qui reflète surtout la connaissance des peintres de l'école d'Utrecht comme Gerrit van Honthorst ou Jan van Bijlert. Le naturalisme appuyé de la plupart des corps est particulièrement révélateur à cet égard. On ajoutera à ces observations le raccourci stupéfiant en même temps qu'incongru des deux pieds sales jaillissant de la pénombre sur le bas à droite, véritable citation que n'aurait pas renié Le Caravage lui-même.
A ce constat, il convient toutefois d'apporter quelques nuances. En effet, la persistance de certaines formules maniéristes traduit bien le caractère encore composite de l'oeuvre. Ces dernières s'incarnent tant dans le traitement des zones du fond, fourmillant de personnages, que dans la figure de la femme dressée sur la gauche, dont le corps résonne encore des influences d'un Joachim Wtewael (3).
Sur un plan iconographique, ce tableau est également riche d'enseignements et permet notamment d'aborder la problématique d'une peinture au sujet connoté ( catholique) dans un environnement à dominante protestante. On soulignera, pour mémoire, que de nombreux peintres des Pays-Bas du Sud ( Flandres, Brabant,...) avaient abordé ce thème dans la seconde moitié du XVIe siècle. Ce tableau était-il destiné à un édifice religieux d'une ville restée majoritairement catholique comme Utrecht ou bien devait-il décorer la salle d'un établissement civil invoquant la justice divine ? Par exemple, l'immense Jugement dernier peint au milieu du XVIIe siècle par Jacob Jordaens était destiné à l'hôtel de ville de Furnes (4).
Quoiqu'il en soit, ce sujet semble avoir particulièrement réussi au talent de Pickenoy qui organise sa composition selon des dynamiques opposées. La cohérence de cet extraordinaire enchevêtrement de corps est toutefois assurée par de subtiles trouvailles. Ainsi, l'axe central qui, de haut en bas, mène de Dieu le Père à l'archange saint Michel pour enfin atteindre Marie-Madeleine structure habilement la disposition des plans. Particulièrement heureuse, cette présence de Marie-Madeleine, ancienne pécheresse repentie, affermit cet axe en séparant symboliquement le monde des élus du monde des damnés.
Ce thème, dont le modèle universel demeure à juste titre la célèbre fresque de Michel-Ange, ne survivra guère au delà de la première moitié du XVIIIe siècle (5). Cette dernière remarque n'en donne que plus de valeur au brill ant tableau de Pickenoy qui apporte un éclairage inédit sur sa carrière. Notes: (1)Voir notamment K.J. Müllenmeister, Gemälde und Zeichnungen alter Meister, Solingen, 1990-1991, pp. 18-19. (2)Il s'agit d'une huile sur toile mesurant 1,88m de haut par 1,92m de large (3)On songe par exemple au tableau de Persée et Andromède conservé au Musée du Louvre ( RF 1982-51). (4)Tableau aujourd'hui dans les collections du Musée du Louvre ( inv. 1403 ). (5)On peut citer par exemple un Jugement dernier peint en 1712-1714 par Arnould de Vuez appartenant aux collections du musée des beaux-arts de Lille. (GA. 15 ans. 09/2008)

Matériaux/techniques

peinture à l'huile, bois

Description

huile sur panneau de chêne

Dimensions

H. 103 ; L. 105.5 ; H. avec cadre 133 ; L. avec cadre 138.5 ; P. avec cadre 13.5

Inscriptions

signature ; date ; inscription

Précision inscriptions

signé et daté au milieu en bas : 1606 NE...S ; sur le cadre : EBAD ; sur le châssis : EBAD

Sujet représenté

scène biblique (Jugement dernier, homme, femme, Paradis, Enfer, jugement, ange, nuée)

Source sujet représenté

Bible

Lieu de conservation

Pau ; musée des beaux-arts

Musée de France
au sens de la loi n°2002-5 du 4 janvier 2002

Statut juridique

propriété de la commune ; achat avec participation du FRAM ; Pau ; musée des beaux-arts

Date acquisition

2008

Anciennes appartenances

Galerie Loevenbruck

Numéro d'inventaire

2008.2.1

Bibliographie

Le Festin 2008 Trésors du musée des Beaux-Arts de Pau, 15 ans d'acquisitions, Le Festin, hors-série, Bordeaux, octobre 2008. (Le Festin, repr. p. 65)

Rédacteur

SAVES Manoli

Copyright notice

© Pau, musée des beaux-arts, © Service des musées de France, 2014

Crédits photographiques

© POUMEYROL

 

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