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Réponse n° 77
Domaine

sculpture ; médiéval ; croyances - coutumes

Dénomination

pleurant (élément) ; tombeau (ensemble, 39, statuette)

Titre

Tombeau de Philippe le Hardi : Pleurant n° 40

Auteur/exécutant

SLUTER Claus (attribué à)

Précision auteur/exécutant

SLUTER : Haarlem, 14e siècle ; Dijon, 1406 ; nationalité : Anciens Pays-Bas

Ecole

Flandre

Période création/exécution

15e siècle

Genèse

oeuvre en rapport

Historique

Les pleurants du tombeau de Philippe le Hardi sont conçus par Claus Sluter, qui en commence 'exécution de 1404 à 1406 ; Les pleurants sont bien sûr les éléments les plus célèbres des tombeaux des ducs de Bourgogne. Alors même que le goût du 17e ou du 18e siècle ne poussait guère à admirer la sculpture gothique, on éprouve curiosité et admiration pour ces petits personnages, au point qu'ils seront parfois menacés par des mains indélicates. Jean-Philippe Gilquin, en 1736, le confirme non sans exagération : "Ces figures sont très bien travaillées et terminées avec beaucoup de soin et on les estimoit si fort que les curieux en enlevoient tous les jours quelques-unes, peut-être même auroit-on perdu dans la suite tous ces rares morceaux si par des grilles de fer qui sont encore aujourd'hui autour des tombeaux, les Chartreux n'avaient sçu se conserver les restes d'un si précieux ouvrage." Et après le remontage à Saint-Bénigne, le 12 janvier 1793, une femme faible d'esprit semble-t-il, Marie Roger, "fut si charmée de voir les petites figures de marbre qui sont autour [...] qu'elle ne put résister à l'envie de s'en procurer un. Elle entra près d'un tombeau, en toucha une qui lui vint sur le champ à la main et l'emporta dans son tablier." Les pleurants entrèrent au musée en 1799, parmi d'autres "monuments" rappelant le souvenir des ducs et de la Bourgogne médiévale. Les pleurants n'ont plus cessé d'être objets d'émerveillement depuis leur retour sous les arcatures des tombeaux : Stendhal et Victor Hugo ont compté parmi leurs admirateurs. Le thème des pleurants, présent dans l'art funéraire depuis le 13e siècle, est en effet complétement renouvelé par les figures qui circulent sous les arcatures de marbre doré du tombeau de Philippe le Hardi. Dans une étonnante diversité d'attitude, chacun est une expression individuelle de deuil : certains sont tournés vers leurs compagnons, esquissent un geste de consolation tandis que d'autres sont repliés sur eux-mêmes dans leur méditation et leur prière. Les drapés, manteau se repliant en larges chutes de plis ou vêtement retombant verticalement, sont d'une incroyable variété. Les détails des costumes, bords de manches fourrées, petits boutons, ceintures, chapeaux, ou éléments de costumes ecclésiastiques séculiers ou réguliers, comme les accessoires, livres, bourses, chapelets, sont décrits avec un évident bonheur de narration. En raison de la fascination qu'ils exercent, les pleurants constituent presque un chapitre à part entière dans l'histoire des tombeaux des ducs de Bourgogne et ont suscité une abondante bibliographie entre les années 1890 et 1960, principalement consacrée à retrouver la piste des pleurants manquant sous les arcatures conservées au musée de Dijon. La présentation conjointe d'une sélection des pleurants de Dijon, de ceux de Cleveland et du dernier encore en collection particulière invite à en rendre compte ici. Après la destruction des tombeaux, en1793, un texte de septembre 1794 qui inventorie les éléments subsistants des tombeaux alors entreposés dans l'ancien palais abbatial de Saint-Bénigne dénombre 70 pleurants, dont 2 petits. Il faut rappeler ici que pour 40 emplacements à chaque tombeau, il y a 42 statuettes, les deux premières étant, sous la même niche, un couple d'enfants de choeur. Ces 70 pleurants seront présentés au Museum, ouvert en 1799, comme des "monuments" du temps des ducs. A cette date, il manquait donc dix pleurants et deux enfants de choeur. [...]. En 1876, quatre pleurants réapparurent dans le commerce de l'art, chez un M.Legay à Nancy, à qui ils avaient été vendus ou déposés par la famille de Broissia. Le conservateur Emile Gleize alerta aussitôt le maire de Dijon, mais aucune suite ne fut donnée à ses demandes répétées : passés dans diverses collections, ils ont quitté la France en 1921 : ce sont ceux du musée de Cleveland. Avec la découverte, en 1892, des dessins de Gilquin conservés à la Bibliothèque nationale, on se rendit compte que l'ordre des pleurants était inexact : celui-ci fut rétabli en 1932. C'est dans les années 1890-1960 que l'on chercha à repérer les pleurants manquants chez les collectionneurs ou dans des musées. C'est grâce à ce travail que Pierre Quarré, conservateur du musée, put obtenir en 1945 le retour de pleurants qui appartenaient au Louvre, au musée de Cluny et à un collectionneur anglais, Percy Moore. Huit pleurants n'ont pu retrouver leur place : les quatre du musée de Cleveland et celui de la collection Perret sont représentés à Dijon par des moulages. Le couple d'enfants de choeur de Philippe le Hardi n'a plus été vu depuis 1793, et l'espergeant du tombeau de Jean sans Peur, pourtant repéré dans la famille de Vesvrotte dans les année 1820, est aussi présumé disparu. (Notice de Sophie Jugie extraite de «L'Art à la cour de Bourgogne : Le mécénat de Philippe le Hardi et de Jean sans Peur (1364-1419)», Dijon : musée des beaux-arts, 28 mai - 15 septembre 2004, Cleveland : The Cleveland Museum of Art, 24 octobre 2004 - 9 janvier 2005) ; voir aussi : Tombeau de Philippe le Hardi (CA 1416)

Matériaux/techniques

albâtre

Dimensions

Dimensions Hauteur : 41 cm ; Largeur : 18 cm ; Profondeur : 12 cm ; Hauteur (en cm) 41 ; Largeur (en cm) 18 ; Profondeur (en cm) 12

Sujet représenté

figure (rite funèbre, pleurant, homme, en pied)

Etat de conservation

Bon état

Lieu de conservation

Dijon ; musée des beaux-arts

Musée de France
au sens de la loi n°2002-5 du 4 janvier 2002

Statut juridique

Paris ; musée national du Moyen Age - Thermes de Cluny

Date acquisition

1945 entrée matérielle

Anciennes appartenances

Collection privée, Baron Christophe ; Vente, 1846, Paris, Vente Baron, 19-24 janvier, 1846, Paris, (n° 463) ; Collection privée, Rattier ; Vente, 1859, Paris, Vente Rattier, 21-24 mars, 1859, Paris, (n° 107) ; Collection privée, Hamilton Duc de, 1859, Hamilton

Numéro d'inventaire

3738-4 ; Cl 19265 (MNMA-Cluny)

Dépôt/changement affectation

dépôt; Dijon ; musée des beaux-arts

Date dépôt/changement affectation

1945

Commentaires

dépôt avec échange

Exposition

Les Pleurants des tombeaux des Ducs de Bourgogne, Dijon : Musée, 1971 (reprod.)
Les Pleurants dans l'art du moyen Age en Europe, Dijon : Musée des Beaux-Arts, 1971 (sous le n° générique 27, reprod. Pl. XXIII)
L'Art à la cour de Bourgogne : Le mécénat de Philippe le Hardi et de Jean sans Peur (1364-1419), Dijon : musée des beaux-arts, (28 mai - 15 septembre 2004), Cleveland : The Cleveland Museum of Art, (24 octobre 2004 - 9 janvier 2005) (reprod. pleine page coul. p. 235 (détail))
Le Grand atelier. Chemins de l'art en Europe Ve - XVIIIe siècle, Bruxelles : Palais des Beaux-Arts, 5 octobre 2007 - 20 janvier 2008 (p. 185, Cat. IX.10 p. 300, reprod. pp. 176 et 300)

Bibliographie

Catalogue de la belle collection d'objets d'art et de haute curiosité composant le Cabinet de M. Baron, Paris, rue Laffitte, 19 au 24 janvier 1846 (n° 463)
Sommerard (Edouard du), Musée des Thermes et de l'Hôtel de Cluny. Catalogue et description des objets d'art, Paris, 1883 (n° 428)
Mémoires de la Commission des Antiquités du département de la Côte-d'Or, t. XVI, années 1909-1913, Dijon, s.d. (pp. CLXIX-CLXXIV)
Montremy (F. de), "Les pleurants bourguignons du musée de Cluny", Les Musées de France, 1913, n° 3, pp. 38-40 (Pl. XV)
Andrieu (Colonel), "Les pleurants aux tombeaux des ducs de Bourgogne", La Revue de Bourgogne, 1914, pp. 95-151
Drouot (H.), "Note sur quelques pleurants des tombeaux des ducs", Revue de Bourgogne, 1914, pp. 212-216
Andrieu (Ernest), "Les Pleurants de Dijon après la tourmente", Revue de Bourgogne, 1920, n° 6, pp. 65-70
Andrieu (E.), "Une épave du triptyque de Lierre à Dijon", Revue de Bourgogne, 1921
Haraucourt (Edmond) et Montrémy (François de), Musée de Cluny, Catalogue général, T. I, La pierre, le marbre et l'albâtre, Paris, 1922
Andrieu (E.), "Les pleurants aux tombeaux des ducs de Bourgogne", Mémoires de la Commission des Antiquités de la Côte d'Or, 1923, pp. 77-95
Andrieu, "Histoire des pleurants de Dijon", Actes du Congrès d'histoire de l'Art, Paris, septembre-octobre 1921, PUF, 1924, pp. 559-563
Quarré (Pierre), "Les Pleurants des tombeaux des ducs de Bourgogne. Mutations et réintégrations", Extrait du Bulletin de la Société nationale des Antiquaires de France, 1948-1949, Paris, 1952, p. 124-132
Fauber (Fernand), "The Missing mourners of Dijon, an archaeological Mistery Story", Toledo Sunday Blade, 29 décembre 1957, pp. 6-12
Quarré (Pierre), Les pleurants des tombeaux des ducs de Bourgogne, Dijon, 1971 (reprod. 40)
Didier (Robert), "Le monument funéraire de Philippe le Hardi, duc de Bourgogne (1342-1404) : Jean de Marville, Claus Sluter, Claus de Werve", Die Parler und der Schöne Stil 1350-1400 : Sonderdruck aus dem Resultatband zur Ausstellung des Schnütgen-Museums in der Kunsthalle Köln, Köln, 1980 (p. 22)
Lessing (Erich), Die Niederlande : Die Geschichte in den Bildern ihrer Maler, Munich, 1985 (p. 284)
Recht (Roland), "Motive, Typen, Zeichnung. Das Vorbild in der Plastik des Spätmittelalters", in Möbius (Friedrich) et Schubert (Ernst), Skulptur des Mittelalters. Funktion und Gestalt, Hermann Böhlaus Nachfolger Weimar, 1987, pp. 354-384 (reprod. 13 p. 364)
Morand (Kathleen), Claus Sluter, Artist at the Court of Burgundy, 1991 (p. 360, Pl. 143, 144, 146)
Morganstern (Anne McGee), "Le tombeau de Philippe le Hardi et ses antécédents", Actes des journées internationales Claus Sluter (Dijon, 1990), Dijon : Association Claus Sluter, 1992 (p. 179)
Baudoin (Jacques), La sculpture flamboyante en Bourgogne et en Franche-Comté, Nonette : Ed. Créer, 1996 (fig. 190 p. 126)
Heinrichs-Schreiber (Ulrike), Vincennes und die höfische Skulptur. Die Bildhauerkunst in Paris 1360-1420, Reimer, 1997 (Abb. 126)
Baron (Françoise), Jugie (Sophie), Lafay (Benoît), Les Tombeaux des Ducs de Bourgogne. Création, destruction, restauration, Somogy Editions d'art, Paris, musée des beaux-arts de Dijon, Dijon, 2009 (p. 90, note 33 p. 94-95, Cat. 6 p. 133, repr.)
Jugie (Sophie), L'Oeuvre du mois : "Les tombeaux des ducs de Bourgogne, destruction et restauration", Dijon, musée des beaux-arts, février 2010 (reprod. au verso)
Joubert (Fabienne), "Le Tombeau de Philippe le Hardi", in "Claus Sluter", Dossier de l'Art, n° 203, 2013, pp. 48-63 (reprod. pp. 59 et 62)

Rédacteur

Jugie Sophie ; Bardin Dominique

Copyright notice

© Dijon, musée des beaux-arts, © Service des musées de France, 2017

Crédits photographiques

© musée des beaux-arts de Dijon

 

Renseignements sur le musée

 

01370008177

Notices :  

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Requête :   ((Flandres) :ECOL )
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