Réponse n° 3930
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Domaine
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peinture
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Titre
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Mise au tombeau
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Auteur/exécutant
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GUERARD Grégoire (peintre, attribué à)
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Précision auteur/exécutant
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GUERARD, dit maître du Triptyque d'Autun (?) : Attesté en Bourgogne de 1518 à 1530 comme peintre et verrier. ; nationalité : Française, école bourguignonne, bressane et franc-comtoise
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Ecole
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France
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Lieu création / utilisation
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France, Bourgogne (lieu de création)
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Période création/exécution
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1er quart 16e siècle
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Millésime création/exécution
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1525
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Historique
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Commandé par le chanoine Jean-Petit-Jean pour la chapelle des saints Baudèle, Yves et Privat de la cathédrale Saint-Lazare d'Autun (Autun, musée Rolin), le triptyque de l'Eucharistie attribué à Grégoire Guérard porte la date de 1515. Les volets extérieurs offrent sous forme de grisailles, les représentations des statues de la Vierge à l'Enfant et de saint Jean-Baptiste ; à l'intérieur, les scènes de la Récolte de la Manne et Abraham et Melchisédech entourent la Sainte Cène. Par ses figures classicisantes (cf. la mère de profil dans la Récolte de la Manne), il avoue une connaissance des modèles italiens perçus à travers les gravures de Marcantonio Raimondi. Toutefois, comme le souligne Frédéric Elsig, " sa plasticité presque métallique et sa palette vive trahissent la main d'un peintre des Pays-Bas septentrionaux qui, issu de la génération de Lucas de Leyde et de Jan van Scorel, semble formé durant la première décennie du XVIe siècle dans un milieu difficile à préciser, peut-être Utrecht ". L'auteur du triptyque d'Autun se présenterait comme " un pur produit du nouveau goût, romanisant, importé dans les anciens Pays-Bas par l'évêque Philippe de Bourgogne qui favorise naturellement les liens entre son évêché d'Utrecht et la Bourgogne ". Autun conserve un autre témoignage de l'activité des collaborateurs de Guérard avec le triptyque de Saint-Pantaléon qui semble être une réplique d'atelier d'une oeuvre originale dont le musée des Beaux-Arts de Budapest ne conserve que les volets (Sainte Catherine et sainte Barbe, 1520) : il adapte dans le panneau central la Vierge aux rochers de Léonard (version de l'église de San Francesco Grande de Milan conservée à la National Gallery de Londres) avec un traitement plus velouté de la matière picturale sensible au début des années 1520. A partir de 1525, le langage de l'artiste recherche des effets plus maniérés, en simplifiant les morphologies, en estompant les contrastes lumineux et en adoptant une tonalité livide à travers une palette plus pastel. Les Saintes Femmes de l'Hôtel-Dieu de Cluny (au revers, St Georges terrassant le dragon et sainte Catherine) annoncent directement la Mise au Tombeau de Dole (1525, musée des Beaux-Arts) commandé vraisemblablement par Jean de La Magdeleine, conseiller clerc au parlement de Dole en 1500, principal du collège Saint-Jérôme dans cette même ville en 1504 et grand prieur de Cluny. La même lumière minérale se décèle dans ce panneau et le profil acéré de l'homme de droite reprend la figure de Joseph d'Arimatie dans le tableau dolois, lui-même coiffé d'un volumineux turban, identique à l'autre compère de ce volet. La définition nette des figures, certains détails morphologiques (visages anguleux, profil saccadé), la conception efficace de l'espace monumentalisé et des volumes, les regards concentrés sur l'action et le traitement subtil des figures et de l'architecture en camaïeu de gris rehaussé d'un pastel rouge brique nous conduisent à dater le panneau dans les années 1525. ; Célébré dès 1581 par Pierre de Saint-Julien de Balleure comme un artiste " excellent . hollandais et parent d'Erasme de Rotterdam ", Grégoire Guérard est attesté en Bourgogne de 1518 à 1530 en tant que peintre et verrier. Sur la base d'une oeuvre documentée de 1522 (les volets de Saint-Léger-sur-Dheune peints pour l'église de Saint-Laurent-lès-Chalon), il est considéré comme l'auteur d'un groupe stylistique cohérent : ce dernier, reconstitué à partir des années 1960 par Michel Laclotte et décliné dans plusieurs articles par Frédéric Elsig, comprend une vingtaine d'ensembles peints répartis entre la Bourgogne, la Bresse et la Franche-Comté de 1512 à 1530 : triptyque de saint Jérôme de Brou (1518), triptyque de l'église Notre-Dame de Bourg-en-Bresse (1523) ou celui de Châtillon-sur-Chalaronne (1527). La production picturale de la Bresse durant le premier tiers du XVIe siècle, évolue en un langage fondamentalement marqué par la culture hollandaise mais ayant assimilé les solut ions italiennes ; elle est traversée par deux courants artistiques : le premier suit l'axe du Rhône et explique la présence d'artistes et d'oeuvres dont l'origine est Lyon, voire Avignon (fragment de retable peint en 1515 pour les Cordeliers de Bourg-en-Bresse) ; le second suit l'axe de la Saône et apporte des modèles septentrionaux à travers des foyers tels Dijon et Chalon-sur-Saône. Dans ce contexte, il faut noter le rôle prépondérant du chantier de Brou, inauguré en 1506, qui favorise la venue d'artistes et des oeuvres d'art des Pays-Bas parmi lesquels Grégoire Guérard. La production de cet artiste débute en 1512 avec le Portement de croix divisé entre Alger (musée national des Beaux-Arts) et Castres (musée Goya) dont le revers supposé se trouve à Ecouen (musée national de la Renaissance) et s'achève en 1530 avec la Présentation au Temple de Chalon-sur-Saône et les peintures murales de l'église de Cuisery. Les premiers retables (triptyque de la Vie de saint Jérôme, Brou, musée de l'Ain) mettent en évidence un milieu lettré qui se rattache à un réseau européen, celui d'Erasme, et révèlent un contact direct avec des modèles italiens (Filippino Lippi, Piero di Cosimo et Léonard de Vinci). La collaboration avec un peintre de paysage plus jeune, également d'origine hollandaise, Bartholomeus Pons, n'est pas à exclure car ce dernier est documenté au sein de l'atelier de Grégoire Guérard à Tournus en 1518.
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Matériaux/techniques
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peinture à l'huile, grisaille, bois
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Dimensions
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Hauteur avec cadre en cm 50 ; Largeur avec cadre en cm 43.6 ; Hauteur en cm 41.2 ; Largeur en cm 35.3 ; Epaisseur en cm
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Sujet représenté
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scène biblique (Mise au tombeau, Christ, Résurrection du Christ)
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Lieu de conservation
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Autun ; musée Rolin
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Statut juridique
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propriété de la commune ; donation sous réserve d'usufruit ; Autun ; musée Rolin
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Date acquisition
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2014
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Anciennes appartenances
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Collection privée, Paris, (Ancienne collection de Amédée Hus) ; Collection privée, Paris, (Collection Hus-Lafleur)
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Numéro d'inventaire
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2014.4.12
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Bibliographie
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P. de Saint Julien de Balleure, De l'origine des Bourguignons et Antiquités des Estats de Bourgogne, plus Des Antiquités d'Autun, de Chalon, de Mascon, de l'Abbaye et ville de Tournus, Paris, 1581 G. Jeanton, La parenté d'Erasme en Bourgogne. Erasme (Didier Guérard), sa vie, son oeuvre, Mâcon, Protat frères, 1917 Michel Laclotte, Le XVI° siècle européen, cat. expo., Paris, 1965 Mélanges en l'honneur d'Anthony Blunt, Londres-New-York, 1967 (Michel Laclotte, "Quelques tableaux bourguignons du XVI° siècles", p. 83-85) La peinture en Bourgogne au XVIe S, Dijon, Musée des Beaux-Arts, 1990 (Miche Laclotte, "Quelques photographies pour le dossier du XVI° siècle bourguignon" André Strasberg, notices p. 47-48 Louis Franck, notices p. 50-51 Marguerite Guillaume, n° 8-9, p. 61-67; n° 11, p. 71-73; n° 21, p. 94-96) Revue de l'Art (Frédéric Elsig, " Un peintre de la Renaissance en Bourgogne ", Revue de l'art, Primitifs en France, n°147/2005-1, p.79-90) Frédéric Elsig, " Le présumé Grégoire Guérard et la peinture en Bresse au temps de Marguerite d'Autriche ", colloque 2006, Brou, édition en ligne - éditions des monuments nationaux.
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Copyright notice
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© Autun, musée Rolin, © Service des musées de France, 2016
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Crédits photographiques
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© B.M.C.
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Renseignements sur le musée
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01610012060
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