Réponse n° 18389
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Domaine
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estampe
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Titre
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Le Christ à la colonne portant les stigmates
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Auteur/exécutant
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BALDUNG Grien Hans (graveur)
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Précision auteur/exécutant
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BALDUNG : Schwäbisch Gmünd, 1484 ; Strasbourg, 1545
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Ecole
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Allemagne
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Période création/exécution
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1er quart 16e siècle
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Millésime création/exécution
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1517
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Historique
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Baldung, en gravant en 1517 le Christ à la colonne portant les stigmates, propose une interprétation très libre de l'image de dévotion désignant l'Homme de douleur, soit le Christ présenté comme ayant déjà traversé les épreuves de la Passion. Les stigmates visibles sur le pied droit, les mains et le flanc droit du Christ révèlent que la crucifixion a eu lieu. L'Homme de douleur, aussi bien mort que vivant, incarne la foi selon laquelle le Christ a accepté de mourir en tant qu'être humain, mais revit en tant que Fils de l'Homme. Cette bipolarité est sous-jacente à l'image de dévotion - la victoire du Rédempteur, d'une part, la souffrance endurée par le Christ, de l'autre -, que le croyant conscient de sa culpabilité était censé garder à l'esprit. Au tournant du siècle, le type de l'Homme de douleur, mettant en exergue les sévices corporels qu'il a subis, à l'instar des représentations de la Passion au Moyen Age, va peu à peu céder la place à l'image du Rédempteur, vainqueur de la mort et du péché, revêtant l'aspect du nu antique, tel L'Homme de douleur debout, les bras étendus de Dürer, gravé vers 1500 (B. 20). La gravure étudiée ici, plus que de la piété, éveille un sentiment de compassion, auquel contribue pour une large part la présence du petit putto tirant vers le haut le perizonium, dont le mouvement recherché des plis souligne l'aspect pathétique de la scène. Cette écriture " ornementale " du drapé relève d'une subtilité utilisée par le graveur pour rééquilibrer, du moins visuellement, l'affaissement, voire la chute du Christ. Quant aux différentes parties du corps de Jésus, elles évoquent chacune une direction différente, un plan différent, permettant ainsi la construction de l'espace propre à ancrer la réalité de Jésus en tant qu'homme incarné ici-bas. A partir du XIVe siècle, en effet, se répand le type de la figure entière, de l'Homme de douleur vivant, présenté entouré des instruments de la Passion, tels la couronne d'épines et le fouet de la Flagellation apparaissant dans le bois gravé de Baldung. L'axe médian de la feuille est marqué par la colonne contre laquelle le Christ s'effondre, infligeant à son corps musclé une torsion que les jambes, positionnées perpendiculairement au buste, ne pourront amortir. Seuls les mains et le visage crispés de douleur révèlent l'atrocité des souffrances traversées. La description du lieu de l'événement renforce l'impression que cette scène de martyre n'est à rattacher à aucun endroit précis, à aucune période en particulier : geôle, cour ou cave, rien n'est clair. De surcroît, la colonne telle qu'elle est placée efface tout indice de localisation et empêche même de comprendre l'agencement architectonique du mur et de l'arc en plein cintre visibles à l'arrière-plan. À dessein, vraisemblablement. Dans cette représentation de l'Homme de douleur, Baldung livre une nouvelle fois une interprétation personnelle et originale de ce thème, en sensibilisant le spectateur à l'image de l'éternelle souffrance du Christ mort par amour pour l'être humain, en dehors de toutes références spatio-temporelles. (Anny Claire Haus)
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Matériaux/techniques
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papier
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Description
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gravure sur bois
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Dimensions
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Hauteur de l'oeuvre en cm 21.7 ; Largeur de l'oeuvre en cm 15.1 ; Hauteur de la feuille en cm 22.5 ; Largeur de la feuille en cm 15.8
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Inscriptions
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monogramme, date ; marque de collection ; marque de collection ; inscription
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Précision inscriptions
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monogramme, date : 1517/HBG ; marque de collection, Derrière : marque brune de la collection de Adalbert Freiherr von Lanna (1836-1909), no 4067 ; marque de collection, Derrière : Marque du collectionneur Ambroise Firmin-Didot (1790-1876), éditeur et auteur parisien, A. F. D., no 119, noir vo ; inscription, Derrière : au crayon à papier : 796 ; 75 ; B. 42.
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Sujet représenté
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scène biblique (Christ souffrant, nudité, angelot, colonne, Instrument de la Passion, Couronne d'épines, drap, stigmates)
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Lieu de conservation
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Strasbourg ; cabinet des estampes et des dessins
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Musée de France au sens de la loi n°2002-5 du 4 janvier 2002
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Statut juridique
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propriété de la commune ; ancien fonds ; Strasbourg ; cabinet des estampes et des dessins
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Date acquisition
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date d'acquisition inconnue
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Anciennes appartenances
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Collection privée, FIRMIN-DIDOT Ambroise ; Collection privée, LANNA Adalbert Freiherr von
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Numéro d'inventaire
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77.005.0.92 ; 77.R.2009.0088 (N° récolement)
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Exposition
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STRASBOURG, Attraits subtils, 2007-2008 (Palais Rohan, galerie Heitz)
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Bibliographie
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cat. expo STRASBOURG, Attraits subtils, 2008 (p. 150-151) cat. expo FRIBOURG, Hans Baldung Grien, 2001-2002 (Saskia Durian-Ress & Sybille Bock, p. 132-133, no 16, ill.) SCHOCH, et al., Dürer Drückgraphische Werk, 2001 LUGT, Frits, Marques de collections, 1956 ( p. 21, n° 119; p. 516-517, n° 2773, noir ou brun verso ) MENDE, Matthias, Hans Baldung Grien, 1978 (n°41) Adam BARTSCH, Le Peintre graveur, Leipzig, 1866-1876 20, in 12° (n°42)
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Copyright notice
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© Strasbourg ; cabinet des estampes et des dessins, © Service des musées de France, 2013
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Crédits photographiques
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© BERTOLA
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Renseignements sur le musée
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00130065587
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