|
Domaine
|
ivoirerie ; médiéval
|
Dénomination
|
statuette
|
Titre
|
Vierge à l'Enfant assise
|
Auteur/exécutant
|
anonyme (auteur)
|
Ecole
|
France
|
Lieu création / utilisation
|
France (lieu de création)
|
Période création/exécution
|
14e siècle
|
Genèse
|
oeuvre en rapport
|
Historique
|
La Vierge, assise, a un brusque recul devant la vivacité de l'Enfant qui, debout sur ses genoux, se jette à son cou. Elle est vêtue d'une robe longue ceinturée, et drapée dans un vaste manteau ; un voile court la coiffe, mais la couronne qui l'ornait a disparu. L'allongement du buste, le geste maniéré de la main gauche qui tenait une fleur, et les profonds plis en V à hauteur des genoux sont des éléments que l'on rencontre dans les statuettes d'ivoire du début du XIVe siècle. Mais ici, le visage "fin mais très plein, au double menton accusé, la silhouette épaisse, au ventre proéminent, sur laquelle l'ample manteau se fragmente en une multitude de plis et de retombées, la complexité des drapés de la chemise de l'Enfant sont certainement l'indice d'une date très avancée dans le siècle" (cf. Gaborit-Chopin, Les Fastes du Gothique, n°164). Koechlin parle également de date tardive, "moment où la recherche du pathétique préoccupait déjà certains ateliers", et propose la seconde moitié du XIVe siècle. Louis Grodecki la situe vers 1340-1350, moment où deux groupes de statuettes apparaissent, avec deux styles différents, "l'un statique et linéaire, l'autre mouvementé et pittoresque". Plus récemment, Gaborit-Chopin y a vu l'annonce de l'art de la Vierge à l'Enfant du Musée de Vivenel de Compiègne (Koechlin, 1924, n°841) et de certaines créations de "l'atelier de Kremsmunster", dont l'origine française n'est pas certaine, et dont l'activité se situe probablement à l'extrême fin du XIVe siècle, si ce n'est au début du XVe siècle. (Notice de Brigitte Maurice extraite de "Quelques recherches sur les ivoires du musée des Beaux-Arts de Dijon", Mémoire de maîtrise de l'Université de Dijon, 1983) ; La Vierge tient l'enfant sur ses genoux, il semble lui sauter au cou. Elle a un geste de recul qui lui donne une forte cambrure. La Vierge ne porte pas ici de couronne, sa morphologie inhabituelle et la posture du couple indiquent une insistance sur la dimension maternelle du personnage plus que sur celle de reine des cieux. La forme choisie par l'ivoirier relève d'une obligation matérielle : l'optimisation de l'emploi de la défense pour utiliser le maximum de matière. Ceci explique la posture cambrée à outrance de la madone, à l'image des vierges conservées à Dijon et Londres, qui sont elles penchées d'un côté. De plus, figurer un épisode familial met en relief la tendresse filiale unissant mère et fils. Si cet objet est de fabrication germanique, la chronologie proposée nous autoriserait alors à le rapprocher du mysticisme rhénan. Cet épisode aurait alors été un support adapté à cette forme de piété très attachée à l'enfance du Christ, et où la médiation spirituelle par l'affect tient une place privilégiée. (Notice d'Olympe Sauvage extraite du "Catalogue des objets de dévotion domestique du musée des Beaux-Arts de Dijon, XIIIe-XVIe siècle", mémoire de master 2 Recherche art du Moyen Age, sous la direction de Daniel Russo et Sophie Jugie, Université de Bourgogne, 2008) ; en rapport avec : Anonyme, Vierge à l'Enfant, Compiègne, Anonyme français, Vierge à l'Enfant, Nantes
|
Matériaux/techniques
|
ivoire, traces de peinture
|
Description
|
Ivoire, traces de polychromie
|
Dimensions
|
Dimensions Hauteur : 18.2 cm ; Largeur : 9.5 cm ; Profondeur : 5 cm
|
Sujet représenté
|
figures bibliques (Vierge à l'Enfant)
|
Lieu de conservation
|
Dijon ; musée des beaux-arts
|
|
Musée de France au sens de la loi n°2002-5 du 4 janvier
|
Statut juridique
|
propriété de la commune ; legs ; Dijon ; musée des beaux-arts
|
Date acquisition
|
1878
|
Anciennes appartenances
|
Collection privée, Trimolet Anthelme et Edma
|
Numéro d'inventaire
|
CA T 328 ; 21 (Cat. ivoires 1983) ; 328 (Cat. Trimolet)
|
Exposition
|
La Vierge dans l'art français, Paris : Petit-Palais, 1950 (N°248 (deuxième moitié du XIVe siècle)) Les fastes du Gothique. Le siècle de Charles V, Paris : Grand-Palais, 1981-1982 (p.203, n°164 (France ? dernier tiers du XIVe siècle))
|
Bibliographie
|
Gleize (Emile), Catalogue descriptif des objets d'art formant le musée Anthelme et Edma Trimolet, Dijon, 1883 (N°328 (XIIIe siècle)) Koechlin (Raymond), Les ivoires gothiques français, 3 tomes, Paris, 1924 (I, pp. 235, 242-243, 246 ; II, n°676, pl. CV ; III, pl. CX) Marion (François), Les arts mineurs au musée de Dijon, Dijon, 1934 (p.41) Grodecki (Louis), Ivoires français, Paris, 1947 (p.99) Beigbder (O.), Les Ivoires, Paris, 1965 (fig. 36) Tardy, Les Ivoires, Paris, 1966 (pp. 41 et 63 (France, 2e moitié du XIVe siècle)) Gaborit-Chopin (Danielle), Ivoires du Moyen Age, Fribourg, 1978 (p.169 (?)) Maurice (Brigitte), Quelques recherches sur les ivoires du musée des Beaux-Arts de Dijon, Mémoire de maîtrise de l'Université de Dijon, 1983 (N°21) Georgel (Pierre), Le musée des beaux-arts de Dijon, Dijon, 1985 (n° 224 p. 239, reprod.(Allemagne ? vers 1400)) Sauvage (Olympe), Catalogue des objets de dévotion domestique du musée des Beaux-Arts de Dijon, XIIIe-XVIe siècle, mémoire de master 2 Recherche art du Moyen Age, sous la direction de Daniel Russo et Sophie Jugie, Université de Bourgogne, 2008 (n° 33 pp. 126-127, reprod. p. 126)
|
Rédacteur
|
Creuzet Laurent ; Bardin Dominique ; Jugie Sophie
|
Copyright notice
|
© Dijon, musée des beaux-arts, © Service des musées de France, 2017
|
Crédits photographiques
|
© François Jay ; © Dijon, musée des beaux-arts
|
|
Renseignements sur le musée
|
|
01370018139
|
|