Historique
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Pour Hajdu, le dessin inspire la sculpture ("Je dessine pour avoir la liberté d'imaginer") et il est d'autant plus important pour des oeuvres qui tendent vers la deuxième dimension : "Worringer a observé que le volume est trivial : il ne permet pas à l'imagination de s'accomplir. Avec le plan, c'est le contraire. Je pars souvent de la silhouette : à partir d'elle, je suggère... le spectateur la recrée en volume, à volonté.Le dessin m'aide dans ce travail puisque le support est plan". Le dessin, si rapidement lié à l'image mentale, a aussi une valeur propédeutique à l'égard du travail nécessairement ralenti dans la matière : "Le dessin doit être magique - une apparition immédiate, comme quand on développe une photo : l'image est dedans, on ne la voit pas, et d'un seul coup, elle apparaît". Ce lavis a précédé de cinq ans la réalisation de la sculpture en marbre rose du Portugal (inv. DG 86-90). C'est une des belles évocations de ces figures féminines hiératiques chères à l'artiste, qui recourt aux contrastes de formes pour traduire un rythme, une qualité d'expression méta-psychologique, qui caractérise sans jamais l'épuiser la figure. Les couleurs et les valeurs contrastées du lavis suggèrent le rendu de la matière, du poli et des reflets de la lumière, de la densité de la pierre. Mais la réalisation de la sculpture donnera encore un autre résultat. ; L'un des traits remarquables de la sculpture d'Etienne HAJDU (1907-1996) est d'avoir puisé sa force et son originalité dans une recherche paradoxale : chercher la douceur dans les matériaux durs, orchestrer les formes antithétiques (circulaires et anguleuses), " guider " la lumière le long des contours et non dans la matière, rendre présent le volume par le plan, laissant au spectateur le rôle actif de la re-création de la troisième dimension. Cette approche n'est évidemment pas première dans le dessin. C'est pourtant le point de départ de l'artiste : la silhouette, dessinée, lavée, conduit à la forme, puis au travail spécifique du sculpteur sur les surfaces, le relief, la recherche de la juste courbe, en étroite relation avec la matière utilisée. (Sophie Barthélémy, commission d'acquisition du 5/04/2004)
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