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Réponse n° 30
Domaine

peinture

Dénomination

tableau

Titre

Portrait de femme en divinité aquatique

Auteur/exécutant

LOIR Marianne (attribué à)

Précision auteur/exécutant

LOIR : Paris, 1715 ; Paris, 1769 ; femme

Ecole

France

Anciennes attributions

Ancienne attribution : NATTIER Jean-Marc (Paris, 1685 ; Paris, 1766)

Période création/exécution

3e quart 18e siècle

Millésime création/exécution

1750 ; 1760

Historique

Ce portrait d'une femme inconnue (qui ne saurait être celui de l'une des filles de Louis XV, comme a pu le proposer le catalogue de 1894), âgée semble-t-il d'une trentaine d'années, nous présente le modèle en buste, la tête légèrement tournée vers la gauche, les yeux fixant le spectateur et les lèvres esquissant un léger sourire. Des algues garnissent ses cheveux et un double rang de perles s'enroule dans sa coiffure pour descendre en tresse sur son épaule droite. Le noeud de sa ceinture s'orne de feuilles de roseaux. Cette même végétation compose l'unique décor qui apparaît derrière le personnage. L'utilisation des perles et des roseaux comme ornements de la figure fonctionne comme un attribut et incite à penser que l'artiste a voulu conférer à son sujet la tournure d'une divinité aquatique. On sait la fortune de ces portraits où le modèle se travestit en une figure mythologique : Largillière, puis surtout Nattier ont beaucoup pratiqué ce genre. Ce mode de représentation a été également volontiers éprouvé par d'autres peintres moins célèbres, éventuellement provinciaux, au XVIIIe siècle : on songe par exemple à Jean-François Delyen (Gand, 1684 - Paris, 1761), ou à Louis Dupont (Montfiquet, 1731 - Rouen, 1765), surnommé le "Nattier normand", à qui l'on doit plusieurs effigies comparables. Jadis attribué à Nattier, ce que le thème de l'oeuvre, son caractère plaisant et suave peuvent aisément faire comprendre, la toile doit évidemment être exclue aujourd'hui du catalogue du fameux portraitiste. Elle reviendrait plutôt, selon l'hypothèse de Jean-Pierre Cuzin (communication orale, 1999), à Marianne Loir, dont de nombreux travaux se sont jadis cachés sous une trop flatteuse attribution à "l'élève des Grâces". On ne dispose que de très peu d'informations sur cette artiste, descendante d'une dynastie d'orfèvres, graveurs et peintres active à Paris au XVIIe siècle, dont le plus célèbre représentant est certainement le peintre Nicolas Loir (Paris, 1624 - Paris, 1679). Fille d'orfèvre, soeur d'Alexis Loir (Paris, 1712 - Paris, 1785), lui-même peintre de portraits et pastelliste, Marianne Loir est l'élève de Jean-François de Troy. On la retrouve à Rome (avec son maître présumé?) en 1738, puis à Pau en 1760 auprès de son frère Jérôme, orfèvre. Sa carrière se serait largement développée à Paris, mais aussi dans quelques villes françaises, ce qui expliquerait l'éparpillement des tableaux qui lui sont attribués. Elle est élue à l'académie de Marseille en 1762. Les études sur cette artiste, qui semble avoir été exclusivement portraitiste, font défaut pour l'instant, mais le rapprochement du tableau d'Amiens avec d'autres toiles qui lui sont attribuées forme un corpus particulièrement convainquant, au sein duquel se détachent notamment un Portrait d'une dame de qualité (Cholet, musée d'Art et d'Histoire), Portrait de Gabrielle Emilie Le Tonnelier de Breteuil, marquise du Châtelet (Bordeaux, Musée des Beaux-Arts), un Portrait d'homme (Orléans, Musée des Beaux-Arts), un Portrait de dame en Flore (Auxerre, musée d'Art et d'Histoire), le Portrait d'Antoine Vincent Louis Barbe Duplaa, âgé de neuf ans (Tours, musée des Beaux-Arts), sans oublier de nombreux tableaux repérés sur le marché de l'art. La manière de ces différentes oeuvres se caractérise par une palette proche de Nattier, une certaine rigidité dans le traitement des personnages, qui tous arborent un même inexorable sourire. Cette toile aux coloris acidulés, à l'iconographie séduisante, si représentative des charmes de l'art français au XVIIIe siècle, qui nous offre l'image d'une femme d'esprit appartenant à la société du temps, permet de témoigner - si toutefois l'attribution se confirme - du travail d'une artiste femme. Ce "phénomène" de la féminité picturale, peut-être plus répandu qu'on ne l'estime souvent dès le début du XVIIIe, ira en s'amplifiant au cours de la seconde moitié du siècle. Notice de Matthieu Pinette

Matériaux/techniques

peinture à l'huile, toile

Dimensions

Hauteur en cm 54.5 ; Largeur en cm 46.5 ; Hauteur avec cadre en cm 77 ; Largeur avec cadre en cm 70.2 ; Epaisseur avec cadre en cm 7

Sujet représenté

portrait d'inconnu (femme, de face, en buste, algue, perle, divinité)

Etat de conservation

Très bon état

Lieu de conservation

Amiens ; musée de Picardie

Musée de France
au sens de la loi n°2002-5 du 4 janvier 2002

Statut juridique

propriété de la commune ; don ; Amiens ; musée de Picardie

Date acquisition

1890 acquis ; 1894 entrée matérielle

Anciennes appartenances

Collection privée, Lavalard, Frères, 1890

Numéro d'inventaire

M.P.Lav.1894-180

Exposition

Columbia, Columbia Museum of Art, Pittsburgh, The Frick Art and Historical Center, Omaha, Joslyn Art Museum, Santa Barbara, Santa Barbara Museum of Art, From the Sun King to the Royal Twilight. Painting in Eighteenth-Century France from the Musée de Picardie, Amiens, 2000-2001 (cat. par M. Pinette). (pp. 118-119, n° 44)

Bibliographie

Horsin-Déon L., "Cabinet de MM. Lavalard", dans P. Lacroix, Annuaire des artistes et des amateurs, Paris, 1862. (p. 144 (Nattier))
Catalogue des tableaux composant la collection Lavalard Frères de Roye au Musée de Picardie, Amiens, 1894. (p. 39, n° 180 (Jean-Marc Nattier))
Catalogue descriptif des tableaux et sculptures du Musée de Picardie, Amiens, Impr. Piteux Frères, 1899. (p. 223, n° 181 (Jean-Marc Nattier))
Gonse Louis, Les Chefs-d'oeuvre des musées de France. La Peinture, I, Paris, 1900. (p. 14 (Nattier))
Catalogue descriptif des tableaux et sculptures du Musée de Picardie, Amiens, Impr. Picarde, 1911. (p. 137, n° 177 (Jean-Marc Nattier))
Boinet Amédée, Le Musée d'Amiens. Musée de Picardie. Peintures, Paris, 1928. (p. 15 (attribué à Jean-Marc Nattier))
Foucart (Borville) Jacques, Les Lavalard, Amiens, 1977. (p. 24, n° 39, p. 44, 49 (Nattier))
Pinette Matthieu, Peintures françaises des XVIIe et XVIIIe siècles des musées d'Amiens, Musée de Picardie / Somogy éditions d'art, 2006 (272 p. ; ouvrage accompagné d'un CD-Rom contenant l'intégralité des notices). (p. 146-147, ill.)

Rédacteur

Renaux Catherine

Copyright notice

© Amiens, musée de Picardie, © Service des musées de France, 2010

Crédits photographiques

© Fonds musée de Picardie, © Jeanneteau, Marc

 

Demande de photographie et/ou de conditions d'utilisation

 

Renseignements sur le musée

 

Contact musée

 

Cet artiste aux Archives Nationales (base Arcade)

 

08120000154

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Requête :   ((Lavalard) :APTN )
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