Réponse n° 466
|
|
|
Domaine
|
peinture
|
Dénomination
|
tableau
|
Titre
|
Portait de jeune fille lisant
|
Auteur/exécutant
|
RENOIR Pierre Auguste
|
Précision auteur/exécutant
|
RENOIR : ?, 1841 ; ?, 1919
|
Ecole
|
France
|
Période création/exécution
|
2e moitié 19e siècle ; 1er quart 20e siècle
|
Historique
|
Bien que Renoir se satisfît volontiers de l'appellation de peintre de figures sous laquelle la critique rassemblait le meilleur de sa production, l'artiste pratiqua tout au long de sa carrière la peinture de paysage. Jusqu'à la fin de sa vie, ce motif devait pourtant lui poser problème ; il y voyait l'une des plus grandes difficultés de son métier, ainsi que le rapporte René Gimpel dans un entretien qu'il eût avec le vieux peintre en 1918 : " Le paysage, c'est l'écueil de la peinture. On pense parfois qu'il est gris ; ah ! dans un paysage gris, souvent, que de couleurs ! Et si vous saviez, monsieur, comme avec un pinceau il est difficile de pénétrer un arbre. " Lui qui estimait qu'un peintre ne pouvait être grand s'il ne connaissait pas le paysage se mesura avec celui qui entourait à Cagnes-sur-mer sa maison Les Collettes où se déroula la fin de son existence. Contrairement à Monet qui avait domestiqué le modèle de sa peinture dans son jardin de Giverny, Renoir ne se sentait à l'aise que dans une nature laissée à l'état sauvage. Pins à Cagnes est l'une de ces oeuvres où la nature ne semble pas le moins du monde troublée par la présence humaine. Sûr de son métier, Renoir s'y révèle un coloriste virtuose. Fermement campé par les deux pins qui lui donnent sa stabilité, ce tableau est peint avec une matière très sèche qui laisse souvent apparaître le grain de la toile. La touche est d'une telle liberté qu'il semble que le vieil artiste ait peint cette oeuvre d'instinct. Son pinceau sait à merveille épouser la silhouette des troncs et des branches et s'abandonner à la plus grande vivacité pour décrire le feuillage des arbres. Le tracé infime de la ligne d'horizon tend à confondre le ciel et la mer dans une même étendue bleue, tandis qu'au premier plan, une végétation parcimonieuse, propre aux paysages méditerranéens, est traitée avec une telle rapidité que l'ensemble deviendrait presque malaisée de lecture si les pins n'étaient là pour indiquer qu'il s'agit bien d'un paysage. Peinte dans des tonalités plutôt froides cette oeuvre est cependant réveillée par les jaunes d'or qui resplendissent dans les aiguilles de pin. Dans la partie inférieure, une simple goutte de rouge carmin posée à la base du pin de gauche entre en vibration avec les buissons verts alentour. Quelques empâtements blanc dans les branches suffisent à Renoir pour situer l'action de la lumière. Sur les troncs il met en pratique ce qu'il tentait d'inculquer à un jeune artiste : " Regardez les ombres. Elles sont beaucoup trop sombres. Cet arbre, par exemple, a la même couleur du côté soleil que du côté ombre. Mais vous le peignez comme s'il était deux objets différents, un clair et un sombre. Et pourtant la couleur de l'objet est la même avec simplement un voile jeté dessus. Parfois ce voile est fin, parfois épais, mais il y a toujours un voile. Vous devriez peindre comme cela ; peindre l'objet et ensuite jeter un voile dessus... " Dans Pins à Cagnes, Auguste Renoir utilise un base de rouge pour peindre les troncs des arbres mais il varie les valeurs du rose au brun, selon la partie d'écorce exposée à la lumière. Dans les frondaisons, il restitue ce qu'une longue observation de la nature lui a enseigné : " La couleur, elle n'est pas sur les feuilles mais dans les espaces vides ", ainsi décline-t-il entre les branches des pins des verts passés, des jaunes affaiblis et de vieux roses qui rappellent les couleurs utilisées dans le feuillage. Ce tableau limpide, qui paraît avoir été enlevé telle une pochade, consacre le talent d'un artiste qui, à la veille de sa mort, est parvenu à rendre instinctif un métier résultant de toute une vie de recherche. (Jean-Pierre Mélot)
|
Matériaux/techniques
|
peinture à l'huile, toile
|
Dimensions
|
Hauteur avec cadre en cm 24.5 ; Largeur avec cadre en cm 22.2 ; Epaisseur avec cadre en cm 4 ; Hauteur en cm 14 ; Largeur en cm 12.2
|
Inscriptions
|
signature ; inscription
|
Précision inscriptions
|
signature, en haut à droite : Renoir. ; étiquette, inscription, au dos : , 1 - au stylo vert 6 2 - étiquette autocollante avec inscription au stylo : 187 3 - inscription au crayon bleu : NO 4- inscription au crayon jaune : 340 5 - inscription au crayon rouge : 1296-ON 6 - trace d'une étiquette Ce cadre est un réemploi : il a été recoupé pour être adapté au format du petit tableau : certaines inscriptions ont été tronquées par la scie 7 - étiquette très lacunaire avec numéro à la plume, illisible 8 - étiquette autocollante avec inscription au crayon : 203 9 - inscription au crayon noir : Renoir 2856
|
Sujet représenté
|
portrait (jeune fille, lecture)
|
Lieu de conservation
|
Le Havre ; musée Malraux
|
|
Musée de France au sens de la loi n°2002-5 du 4 janvier 2002
|
Statut juridique
|
propriété de la commune ; donation ; Le Havre ; musée Malraux
|
Date acquisition
|
2004
|
Anciennes appartenances
|
Collection privée, SENN Olivier, 1938 ; Collection privée, Senn-Foulds Hélène ; Collection SENN ; Senn-Foulds Hélène ; Collection SENN
|
Numéro d'inventaire
|
2004.3.62
|
Exposition
|
De Courbet à Matisse. Donation Senn-Foulds, Le Havre, musée Malraux, 13 mars-12 juin 2005
|
Bibliographie
|
Blanchard (Michèle), Haudiquet (Annette), Lefebvre (Géraldine), Mélot (Jean-Pierre), De Courbet à Matisse. Donation Senn-Foulds, Paris, Somogy Editions d'Art, 2005.
|
Copyright notice
|
© collection SENN, Le Havre, musée Malraux, © Direction des musées de France, 2005
|
Crédits photographiques
|
© KLEINEFENN
|
|
Demande de photographie et/ou de conditions d'utilisation
|
|
Renseignements sur le musée
|
|
Contact musée
|
|
Cet artiste aux Archives Nationales (base Arcade)
|
Site complémentaire
|
Musées en Haute-Normandie
|
|
07200002058
|
|