Description
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E.Hamy: "La pièce la plus remarquable de cette dernière série est un morceau de tuf volcanique sculpté, de couleur rouge brique, mesurant 0,28 m dans sa plus grande longueur, et qui représente une tête de porc". "Cette tête, dit M.Jouan, a été trouvée en 1854, dans un ancien lieu de sépulture, véritable "lucus", près duquel les naturels ne passaient qu'avec épouvante, dans le haut de la vallée de Havao, baie de Taio-hae, île Nukuhiva. Nous avions coupé, pour des réparations indispensables au gouvernail de notre navire, une branche d'un énorme kalophyllum inophyllum dans cet endroit, très trapu, et les naturels ne manquèrent pas d'attribuer à ce sacrilège l'invasion d'une épidémie de grippe, qui sévit sévèrement sur notre équipage. Avec la tête de porc, nous trouvâmes une grande quantité d'ossements humains en décomposition, des os de cochon, plusieurs tiki en pierre rouge pareille, dont un, haut de près de 0,80m, est actuellement à Cherbourg-Octeville ...Dans toutes les îles polynésiennes, ajoute M.Jouan, on trouve des idoles de pierre, mais ces idoles rappellent plus ou moins la figure humaine. Cette tête de porc pourrait bien être unique..." En roche volcanique un peu rose. Il s'agit d'une très belle sculpture, sans reliefs importants, qui surprend par son réalisme. Les oreilles sont peu élevées, en relief adouci; les yeux sont grands, cerclés, en creux; le museau est bien formé et les dents de l'animal sont suggérées. Je ne connais pas d'objet semblable et il s'agit certainement d'une pièce unique dans la sculpture marquisienne. Les commentaires de Jouan paraissent suffire à prouver son authenticité. On ne peut s'empêcher de rapprocher cette pièce de la légende, célèbre dans tout l'archipel, du cochon mythique Makaia'anui, animal géant qui traverse la mer de Hivaoa à Uapou (cf Henri Lavondès, 1975, pp 88-144 et aussi p109 bis: une tradition recueillie à Uapou relate en effet que certains cochons recevaient un nom propre à leur naissance et étaient ensuite considérés comme des hommes. Ils étaient laissés en liberté dans les fonds de vallée dont ils étaient considérés comme les chefs. Ils étaient "tapu" et mouraient de leur mort naturelle, personne n'osant les tuer, y compris celui-là même qui les avait élevés). (Anne Lavondès)
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Précision inscriptions
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inscription, numéro d'inventaire (chiffres arabes), Sur l'objet : A l'encre de Chine blanche sur film de vernis. : 3203 ; étiquette manuscrite (français, alphabet latin, chiffres arabes), Au dessous : L'étiquette est assez abîmée par endroit et certains signes ont disparu même si ils peuvent être restitué comme le N de "Jouan" et le 0 de 1890 : n° 830 Iles Marquises / don : Ct Joua? / 1886-189? / ancien n° 3203 ; étiquette imprimée et manuscrite : Etiquette comportant un logo bleu a gauche et inscrite à droite. Les deux première lignes sont manuscrite, la dernière est imprimée. Sur la deuxième ligne "76" est inscrit en rouge. : musée Cherbourg-Octeville / N° 76 / ANDRE CHENUE & FILS
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